In cauda venenum. Le venin est dans la queue.

On a suivi attentivement le récit quotidien du déplacement au Rwanda des mini-hiérarques de gauche et du parti socialiste (une délégation très politique téléguidée en coulisse par la ministre de la justice).

Au jour un, le premier compte-rendu publié sur le site du mouvement des jeunes socialistes, ne comportait pas le mot France. On rappelle ici que le but de la délégation était initialement de mettre en évidence justement le rôle de la France dans le Génocide des Tutsi.

On voit que le soufflé s’est très vite dégonflé. Au deuxième jour les mini-hiérarques avec une insolence à coupe le souffle indiquaient sur le site de leur parti que « l’on ne peut instaurer de débat serein fondé sur des accusations sans preuves factuelles ».

Une phrase préparée et bien mûrie, qui vient en écho aux déclarations de la présidente des jeunesses socialistes le 7 avril 2014 qualifiant les déclarations du président rwandais « d’excessives ». Elle annonçait alors qu’elle irait en délégation au Rwanda justement pour démontrer que les propos de Paul Kagame sont excessifs. L’agenda caché de la mission étant de fixer la ligne rouge dans la responsabilité de la France, l’admettre mais jusqu’à un certain point, fixé d’avance, et ne pas laisser les rwandais, autrement dit les victimes, placer eux-mêmes le curseur où bon leur semble, c’est à dire sur les faits, soit beaucoup trop loin pour Paris.

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Mais c’est le compte-rendu du troisième jour qui révèle l’ampleur et la perversité de la mystification. Là encore à l’occasion de la visite de Gisozi le mot France n’est prononcé qu’une fois, on verra plus loin dans quel contexte. Le Génocide perpétré contre les Tutsi est d’ailleurs placé dans une longue litanie de crimes contre l’humanité, namas, hereros, arméniens, juifs, cambodgiens etc. Comme pour rappeler qu’il s’agit avant tout d’une fatalité « récurrente ».

On découvre ensuite l’accueil de la délégation par 400 étudiants de l’université de Kigali, avec des chants et des danses. Un accueil suivi de petits groupes de travail.

Le naturel des jeunes politiciens français refait alors surface de manière fracassante:

« Nous avons compris leurs attentes » écrivent les mini-hiérarques, « nous avons compris leur impatience » vis à vis de nos revendications en France…  » comment pouvons nous agir en opposition à position gouvernementale issue de notre parti politique? Comment des organisations de jeunesse peuvent-elles espérer avoir un poids médiatique et politique? »

Et les mini-hiérarques de délivrer leur vrai message final. On reste sans voix:
« Questions qui reflètent aussi un certain nombre de leurs interrogations face au système politique rwandais ».

Une phrase que l’on peut considérer comme profanatoire compte tenu du contexte. Le mini-hiérarques viennent en effet de se rendre à Gisozi (l’équivalent de Yad Vashem pour le Rwanda) et tout ce qui leur vient à l’esprit c’est ce parallèle fou entre leur propre situation, celle d’un mouvement de jeunesse issu d’un parti révisionniste, celle de citoyens d’un pays complice du Génocide, et celle des jeunes étudiants rwandais, « face au système politique rwandais ». Face au système politique rwandais???

Le procédé est infâme. Les jeunes français tentent ainsi non seulement de banaliser une situation qu’il sont soi-disant venus dénoncer (le rôle de la France dans le Génocide), mais pire encore, ils commettent une ingérence abjecte dans les affaires rwandaises et jettent le discrédit sur le gouvernement qui a libéré le Rwanda de l’horreur génocidaire soutenue justement par la France.

A hurler de rage et de colère.

On espère que les lecteurs saisiront cette fois, s’il ne l’ont déjà fait, la perversité de la situation et notre indignation depuis le début. Les jeunesses socialistes déjà en 2011, lors de la visite d’État de Paul Kagame à Paris, condamnaient – de quel droit???- « sans équivoque le pouvoir autoritaire de Paul Kagame ». Une déclaration immonde qui faisait suite la veille, le 11 septembre, à des ratonnades antitusi dans Paris (chasse à l’homme, passage à tabac, femmes arrosées d’essence, voitures brûlées sur le périphérique sans que les forces de l’ordre n’interviennent!!!), des séquences dignes d’Orange Mécanique au cœur de la capitale française, précédées des appels à la haine répétés, proférés contre le Rwanda, par la clique socialiste et les potentats révisionnistes de droite, unis dans l’abjection.

We remember, we don’t forget.

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Posted on 28 juin 2014
http://nanojv.wordpress.com/2014/06/28/jeunesse-socialistes-mission-mystification/
Posté par rwandaises.com