Très irrité par les déclarations de Didier Reynders, qui avait déclaré que « la nomination de Bruno Tshibala au poste de Premier Ministre « ne correspondait ni à la lettre ni à l’esprit de l’accord de la Saint Sylvestre », le président Kabila aurait été prêt à rompre les relations diplomatiques avec l’ancienne métropole et il fallut l’intervention de plusieurs ministres pour limiter les dégâts : seule la coopération militaire entre les deux pays sera suspendue. Dans un courrier daté du 11 avril, cette décision a été notifiée à l’attaché militaire belge en poste à Kinshasa. Une trentaine de militaires belges se trouvent en ce moment au Congo, assurant des missions de formation. Des missions d’instruction ont également été assurées au profit de l’école du génie des FARDC située à Likasi. (Katanga). C’est en 2004, au début du « règne » de Joseph Kabila, qu’avaient été signés des accords de coopération militaire portant principalement sur la formation. De nombreux officiers congolais ont ainsi été envoyés à l’Ecole royale militaire, mais surtout, des instructeurs belges ont entrepris de former, à Kindu, deux bataillons de réaction rapide. Ces derniers ont été engagés avec succès dans les opérations qui ont entraîné en 2013 la déroute des rebelles du M23 (un mouvement allié du Rwanda dont les membres se sont ensuite réfugiés en Ouganda et qui menacent à nouveau de revenir au Nord Kivu). Des officiers belges pourraient commencer à quitter le pays d’ici fin avril.
Selon nos informations, les militaires belges retraités qui forment les gardes nationaux congolais chargés de la protection du parc des Virunga , avec des contrats privés passés avec l’ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature) pourraient également être victimes de la méfiance des autorités de Kinshasa.
Si le Congo maintient sa coopération militaire avec la France (dans le domaine de la formation et des forces navales) et avec les Etats Unis qui entendent lutter contre les rebelles ougandais de la LRA (Lords resistancearmy) la mesure prise à l’encontre de la Belgique risque d’aggraver un certain isolement du régime Kabila, ce qui inquiète tous ceux qui redoutent une évolution « à la burundaise »

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Posté le 16/04/2017 par rwandaises.com