Des vendeurs dans un marché de vêtements et de chaussures de seconde main à Kigali au Rwanda

La plainte des opérateurs économiques américains du secteur des textiles de seconde main risque de mettre fin aux bénéfices commerciaux liés à la loi sur la croissance économique et les opportunités d’Affaires en Afrique (AGOA) dont jouissent l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie. A l’origine de ce différend commercial, la volonté de ces pays d’interdire l’importation des vêtements d’occasion.

Pas de fripes, pas d’AGOA (African Growth Opportunity Act, ou loi sur la croissance économique et les opportunités d’Affaires en Afrique). Mais l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie, pour qui une éviction auraient d’importantes conséquences économiques, notamment en termes d’emplois, ne comptent pas se laisser faire, indique The East African.

Ces trois pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) ont exprimé le 13 juillet 2017, lors d’une audience publique à Washington, leur opposition à une procédure déterminante pour le maintien de leurs avantages commerciaux dans le cadre de l’AGOA, qui couvre trois secteurs (agriculture, textile et artisanat). Entrée en vigueur en 2000, cette loi américaine promeut le commerce et l’investissement en Afrique subsaharienne, grâce notamment à un accès libre de droits de douane au marché américain dont les pays africains bénéficient en se pliant à certaines règles.

Une entrave aux dispositions de l’AGOA
Le Bureau du représentant américain au Commerce a lancé en juin 2017 une procédure «hors cycle» d’examen de l’éligibilité de l’Ouganda, du Rwanda et de la Tanzanie à l’AGOA. Cette dernière fait suite à une plainte de la Secondary Materials and Recycled Textiles Association (Smart) qui regroupe les acteurs américains du commerce de textiles de seconde main.

L’association américaine estime que la décision des pays membres de l’EAC, qui compte également le Kenya, le Burundi et le Soudan du Sud, d’interdire l’importation de vêtements et de chaussures de seconde main d’ici 2019 contrevient aux engagements pris dans le cadre de l’AGOA, notamment celui d’éliminer les barrières douanières concernant les Etats-Unis.

Selon Lawrence Bogard, l’avocat de Smart, les membres de l’association devraient enregistrer de lourdes pertes si cette interdiction entrait en vigueur, rapporte The East African. Le juriste américain a également réclamé que l’éligibilité du Kenya soit également examinée. Nairobi, un temps visé, a finalement échappé à la procédure en revenant sur son projet d’interdire l’importation de fripes, communément appelés mitumba. Les autorités américaines ont pris acte des engagements du Kenya mais restent vigilantes quant à leur respect. Pour ce pays, «66.000 emplois liés à l’AGOA» sont en jeu.

 
(France TV Info 17/07/17)

http://geopolis.francetvinfo.fr/libre-echange-avec-les-etats-unis-rwanda…

Posté le 18/07/2017 par rwandaises.com