Le coup d’envoi de la saison cycliste internationale sera donné d’Afrique, ce 15 janvier, du Gabon précisément. La 13e édition de la Tropicale Amissa Bongo se déroulera en grande partie dans l’ouest du pays. Par Thomas de Saint-Léger.

De gauche à droite : le parrain de la Tropicale Bernard Hinault, l’Italien Rinaldo Nocentini, le Gabonais Leris Moukagni, le Rwandais Joseph Areruya, le Marocain Adil Jelloul, l’Australien Brenton Jones et le Français Yohann Gène, tenant du titre.

Le départ de la Tropicale Amissa Bongo sera donné ce 15 janvier 2018 de Kango, à 100 kilomètres au sud-est de Libreville. Au programme de cette 13e édition : sept étapes et 1 000 kilomètres pour les 89 coureurs des 15 équipes représentées.
C’est 100 kilomètres de plus de parcours que lors de la Tropicale 2017. A ce moment-là de la saison, avec la chaleur très importante au Gabon, c’est loin d’être anodin.
C’est par ailleurs une course qui penche à l’ouest. Les étapes sont en effet concentrées dans la région de Lambaréné, dans un premier temps, puis ensuite plus au Nord, vers Oyem.
Exit donc les plateaux du Haut-Ogooué. Ce qui ne veut pas dire que les coureurs ne grimperont pas. Au contraire, pas mal d’étapes « casse-pattes », usantes, sont à prévoir. Et il y aura une journée-clé, le 18 janvier, avec 182 kilomètres entre Ndjole et Mitzic : un tracé inédit, long et dur, avec très peu de portions plates et une route qui ne cessera de s’élever petit à petit dans les 60 derniers kilomètres.
Les deux derniers vainqueurs sont là
Concernant les équipes présentes, la Tropicale Amissa Bongo continue de profiter du label UCI pour permettre aux meilleurs cyclistes du continent de se frotter au très haut niveau. Il y a par exemple Wilier, une équipe italienne engagée sur le dernier Tour d’Italie. Et puis bien sûr la formation Direct Energie, lauréate l’an dernier avec Yohan Gène et en 2016 aussi avec Adrien Petit.
Ces deux vainqueurs de la Tropicale sont là. La formation dirigée par Jean-René Bernaudeau s’aligne en effet pour la huitième fois. C’est une fidélité essentielle pour Philippe Crepel, le directeur de course.
« C’est formidable de voir des professionnels aguerris qui disputent le Tour de France et qui sont passionnés par la Tropicale, glisse-t-il. Il ne s’agit pas de faire la plus grande course, avec plein de professionnels. Il s’agit de faire faire un clin d’œil aux pros à un cyclisme africain qui est en plein développement. C’est la vocation de la Tropicale : cette confrontation entre des professionnels et le meilleur du cyclisme africain ».
Philippe Crepel déplore toutefois l’absence de Dimension Data. La réputée équipe sud-africaine a décliné l’invitation à venir sur les routes gabonaises.
Un ancien Maillot Jaune du Tour de France au Gabon
Parmi les têtes d’affiche, il y aura un ancien Maillot Jaune du Tour de France, Rinaldo Nocentini. Ce coureur passé par l’équipe AG2R a été leader du classement général durant huit jours, lors de la « Grande Boucle ». C’était en 2009, à une autre époque. L’Italien a d’ailleurs fêté en septembre ses 40 ans.
Mais il ne faudra pas enterrer trop vite celui qui a fini 3e du dernier championnat d’Italie. Ce coureur semble vivre une seconde jeunesse.
Côté africain, si l’on excepte les Sud-Africains, il y a ce qui se fait de mieux sur le continent, dont l’équipe du Rwanda, avec le deuxième coureur africain du moment, derrière Louis Meintjes. A savoir Joseph Areruya, vainqueur du dernier Tour du Rwanda. Ce dernier est très bien entouré avec Valens Ndayisenga ou Didier Munyaneza.
Il y a aussi le Maroc, toujours très solide, et puis évidemment l’Erythrée. Là encore des noms que les fans de cyclisme africain entendent régulièrement : Saymon Musie, Zemenfes Selemun et en chef de file, Tesfom Okubariam, sacré meilleur cycliste du continent en 2016 et deuxième de la Tropicale, l’an dernier. Il rêve cette fois de damer le pion aux professionnels européens. Mais il sait que ça s’annonce compliqué.
« Je verrai comment seront les autres coureurs, lâche-t-il. Parce que c’est la première course de la saison pour tout le monde. On va voir qui est en condition. Si mes jambes sont bonnes, si j’ai le moral, je pourrais me battre avec les grands coureurs, avec les professionnels comme ceux de Direct Energie, de Delko. Mais cette année, toutes les équipes sont très fortes, même les sélections africaines. Prenez le Rwanda et le Maroc. Ces équipes sont venues avec leurs meilleurs coureurs. Donc voilà, je vais essayer de faire un bon résultat ».
Les Gabonais sont bien au départ, cette année
Un bon résultat, c’est aussi ce que visera Youcef Reguigui. Coureur World Tour [la plus haute division du cyclisme, Ndlr] jusque l’an dernier avec Dimension Data l’Algérien a reculé de quelques marches et roule cette année pour la petite équipe Sovac, engagée sur cette Tropicale.
Engagés aussi la Côte d’Ivoire, avec Abou Sanogo, le Cameroun, emmené par Damien Tékou, le Burkina Faso de Mathias Sorgho et le Gabon de Cédric Tchouta.
Le Gabon ne devrait pas jouer les premiers rôles. Mais c’est une première bonne nouvelle : les Gabonais seront au départ de leur tour national, après leur forfait de l’an dernier…

http://www.rwanda-podium.org/index.php/actualites/politique/2387-cyclisme-le-rwanda-participe-a-la-tropicale-amissa-bongo-2018

Posté le 15/01/18 par rwandaises.com