Ainsi qu’en avait décidé le gouvernement rwandais en septembre dernier, depuis le 1er janvier 2018, un nouveau régime des visas est entré en vigueur au pays des mille collines. Désormais, le Rwanda est un pays sans barrière dans la circulation des personnes. Comment se présente la situation des visas si on veut se rendre chez notre voisin oriental ?

La situation des ressortissants congolais demeure inchangée : ils n’ont toujours pas besoin de visa pour un séjour n’excédant pas 90 jours au Rwanda. La RDC dispose du même privilège que les pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (East African Community, EAC), à savoir le Burundi, la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya, ainsi que les membres de la COMESA : Comores, Djibouti, Egypte, Erythrée, Ethiopie, Lybie, Madagascar, Malawi, Ile Maurice, Seychelles, Soudan, Swaziland, Zambie et Zimbabwe.

Outre ce peloton de tête, d’autres pays sont également exemptés de visa dans le cadre d’une politique de réciprocité également pour des séjours ne dépassant pas 90 jours. Il s’agit du Bénin, de la République centrafricaine, du Tchad, de la Guinée, du Ghana, de l’Indonésie, du Singapour, d’Haïti, du Sénégal, et de Sao Tomé et Principe.

Pour les autres pays non cités ici, le nouveau régime de visa prévoit l’attribution de visa à l’arrivée pour tous les citoyens du monde pour les voyages n’excédant pas les 30 jours.

A l’inverse, les Rwandais détenteurs d’un passeport diplomatique et de service de leur pays n’auront plus besoin de visa lorsqu’ils se rendront dans certains pays à la suite d’une décision du gouvernement de conclure des accords d’exemption de visa. Les pays concernés sont : l’Inde, Israël, le Maroc et la Turquie. La réciprocité   sera assurée pour les ressortissants de ces pays qui n’auront plus besoin de visa pour se rendre au Rwanda en utilisant un passeport diplomatique ou de service.

Un pays qui a radicalement changé

A partir de ce mois de janvier, le président rwandais prend effectivement la présidence de l’Union africaine. Paul Kagame s’impose de plus en plus comme un leader panafricaniste, à l’instar de Kwame N’Krumah ou Julius Nyerere. Non seulement dans les paroles : chargé par l’UA de réfléchir sur la réforme de l’Union, le chef de l’Etat rwandais a conçu un modèle qui rendra l’organisation indépendante du financement de l’Union européenne. De même, il a décidé cette facilitation de la libre circulation des Africains dans son pays, en vue de renforcer la coopération économique entre les différents Etats africains, mais aussi de “forcer” la réciprocité à certains marchés prometteurs pour les échanges commerciaux.

Selon les prévisions de la Direction de l’immigration et de l’émigration du Rwanda, la nouvelle mesure entraînerait probablement une réduction de 1,9% des recettes provenant des visas pour lesquels les étrangers ne paieront plus de frais. Cependant, les milieux économiques soutiennent que ce nouveau régime des visas entraînera une augmentation des recettes globales en raison de l’augmentation correspondante dans le tourisme.

En effet, si lors de la dernière année de l’ancien régime, 1993, le Rwanda n’avait accueilli en tout et pour tout que 102 touristes, le pays a radicalement changé. Depuis le génocide de 1994 au cours duquel près d’un million de personnes ont perdu la vie, le pays des mille collines est loué pour sa stabilité et ses progrès économiques. «C’est un pays propre, organisé et sûr, qui lutte sans merci contre la corruption. Nous mettons tout en œuvre pour créer une bonne expérience», détaille Clare Akamanzi, Directrice du Rwanda Development Board (RDB) à nos confrères français du journal Le Point.

En effet, aujourd’hui, le Rwanda occupe le troisième rang du classement 2016 de l’Association internationale des congres et conférences pour le tourisme d’affaires en Afrique, derrière l’Afrique du sud et le Maroc. La même année, le Rwanda a accueilli plus de 40 conférences internationales, dont plusieurs manifestations de haut niveau comme le Forum africain de l’investissement hôtelier, le Forum économique mondial, ou encore le Sommet mondial sur l’investissement en Afrique. Et les chiffres explosent. En 2015, les recettes ont atteint 37 millions de dollars, avant de dépasser 47 millions de dollars en 2016. On attend la publication des chiffres de 2017, mais il est certain que le tourisme d’affaires dans le pays devrait rapporter près de 70 millions de dollars.

Toujours en 2016, selon une source gouvernementale, plus de 10 000 visas de travail ont été délivrés à des Africains, et ils ont été au moins 3 millions à entrer dans le pays la même année.

NOUVEAU RÉGIME DES VISAS AU RWANDA : VOICI CE QUI VA CHANGER

Posté le 10/01/18 par rwandaises.com