La lutte « anti-corruption » : Le Procureur Général présente de nouvelles mesures pour endiguer ce fléau

Jean Bosco Mutangana, Procureur Général

Monsieur Jean Bosco Mutangana, Procureur Général a présenté de nouvelles mesures pour endiguer la corruption, conformément aux recommandations de la « Retraite Annuelle du Leadership » de la semaine dernière.

Le renforcement des mesures de lutte contre la corruption dans les secteurs public et privé ainsi que la récupération des ressources publiques détournées, font partie des 13 résolutions issues de la « Retraite Annuelle du Leadership » qui vient de s’achever.

La deuxième résolution indique que le Gouvernement s’attaquera durement aux personnes et aux entités qui ne se conforment pas aux recommandations annuelles du Bureau du Vérificateur Général, concernant la lutte contre la corruption.

Jean Bosco Mutangana a déclaré dans une interview avec The New Times ce mercredi, que les nouvelles mesures pour traiter le vice comprendront : la coopération inter-agence, l’application de la loi avec des investigations de haute qualité, des enquêtes visant à obtenir des condamnations, et l’évaluation continue du rapport en renforçant la capacité des procureurs de « l’Unité des Crimes Économiques et Financiers » de l’APNP.

Selon Jean Bosco Mutangana, il est également important pour le Gouvernement d’augmenter la capacité de preuves scientifiques afin de détecter les crimes hautement organisés et dissimulés, comme la corruption et d’autres infractions connexes.

Le Procureur Général a réitéré que la lutte contre la corruption doit être adoptée par tous, si on veut qu’elle réussisse. Il a déclaré : « La corruption doit être combattue avec la participation de tous. En tant que procureurs, notre mandat constitutionnel d’enquête et de poursuite des crimes doit être poursuivi sans relâche en mettant l’accent sur les crimes économiques et financiers qui continuent d’affecter le pays d’un point de vue socio-économique. »

Monsieur Clément Musangwabatware, l’Ombudsman Adjoint chargé de la prévention et de la lutte contre la corruption et autres infractions connexes, estime que le renforcement de la sensibilisation en ciblant les jeunes et les secteurs fortement exposés à la corruption, est l’un des principaux moyens de faire fructifier la lutte contre la corruption.

Clément Musangwabatware a déclaré : «d’autres mesures sont l’application des lois et la révision de certaines, tels que la loi sur les marchés publics, la loi sur la lutte contre la corruption, et le Code Pénal»

Il a appelé à une plus grande collaboration entre les institutions, tant au niveau national qu’international, ce qui, selon lui, est essentiel.

Au sujet du recouvrement des avoirs, Clément Musangwabatware a cité «l’application systématique de la loi» comme étant la voie à suivre. Le renforcement du fonctionnement des conseils consultatifs pour lutter contre la corruption et l’injustice, ainsi que l’utilisation des TIC dans l’achat de services, a-t-il déclaré, figurent parmi les autres outils.

Le Botswana, les Seychelles et le Rwanda restent les pays africains les moins corrompus, selon « Corruption Perception Index 2017 » publié en février.

En Afrique, le Rwanda se classe derrière le Botswana (34ème mondial) et les Seychelles (36ème).

Le Rwanda, selon le rapport de l’organisme de surveillance anti-corruption « Transparency International », a enregistré une légère amélioration du score de lutte contre la corruption, de 54% en 2016, à 55% en 2017.

Le rapport a classé le Rwanda 48ème pays le moins corrompu au monde, passant de la 50ème position en 2016.

En décembre dernier, au Parlement de Kigali, lors d’une assemblée générale des membres du « Réseau des Parlementaires Africains contre la Corruption » (APNAC), il a été observé que des mesures plus efficaces, au-delà des lois, étaient nécessaires pour lutter contre la corruption.

À l’époque, Monsieur Jean Marie Twagirayezu, « Commissaire du Département des Enquêtes Criminelles » (CID) de la Police Nationale du Rwanda, a indiqué que l’année 2017 avait vu plus de cas de corruption que des années précédentes.

En novembre 2017, il a été noté que la Police avait reçu 411 affaires de corruption, un nombre plus élevé comparé aux 223 affaires de 2014, 366 affaires en 2015 et 243 affaires en 2016.

Dernièrement, le Parlement a commencé à délibérer sur un projet de loi sur la lutte contre la corruption visant, entre autres, à renforcer les sanctions infligées aux contrevenants.

La politique nationale de lutte contre la corruption représente l’engagement de parvenir à une bonne gouvernance en prévenant et en luttant contre la corruption, en mettant l’accent sur les personnes, les systèmes et les organisations et en construisant une culture où l’intégrité est valorisée et la corruption rejetée.

Il établit, entre autres, un programme ambitieux pour réaliser un service public qui apprécie et adopte l’intégrité, accepte le besoin de transparence et de responsabilité, et assure le plein respect des exigences réglementaires et légales.

La lutte « anti-corruption » : Le Procureur Général présente de nouvelles mesures pour endiguer ce fléau

Posté le 08/02/2018 par rwandaises.com