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(Alterinfo 07/08/2008)
La France génocidaire doit-elle rendre gorge pour son dans le génocide des tutsi ? Solidarité des institutions françaises, Sarkozy usera de tous ses fers pour freiner l'ardeur de Kigali. Séisme dans les couloirs du pouvoir français. Kigali vient de porter une charge contre Paris. Le Rwanda a officiellement mis en cause la France dans le génocide de 1994, visant particulièrement Mitterrand et de Villepin. Les autorités rwandaises exigent que 13 hauts responsables politiques et 20 militaires français soient poursuivis. Au Ministère des Affaires Etrangères français, un vent de panique souffle. L’Elysée est atteint au plus profond de son crédit diplomatique. Malheureux Nicolas Sarkozy ! Il paye l’ardoise de la tergiversation française au Rwanda. Mitterrand et Chirac ont manœuvré de multiples réseaux pour retarder et différer la guillotine de Paul Kagamé. Aujourd’hui ; c’est chose faite. Le ministre de la Justice rwandais, Tharcisse Karugarama, a présenté à la presse mardi les conclusions du rapport de 500 pages de la commission d'enquête rwandaise sur le rôle supposé de la France dans le génocide, qui avait entamé ses travaux en avril 2006 et dont la France a depuis rejeté toute légitimité. Paris, éternel moraliste et donneur de leçon, redoutait déjà les conclusions de cette commission d’enquête. L’idylle diplomatique entre Kigali et Paris battait de l’aile. Sans fleur, ni manichéisme ; Paul Kagamé donnait le ton du vent de dénonciation qui ébranle en ce moment l’Elysée. A Paris, le ministère de la Défense renvoyait à sa position exprimée dès le 9 février 2007 dans un communiqué, déniant "impartialité" et "légitimité" à la commission d'enquête rwandaise. N’empêche, Kigali s’est montré jusqu’auboutiste. La principale association de survivants du génocide de 1994 au Rwanda, Ibuka ("Souviens-toi" en langue rwandaise), a appelé mercredi la France "à ouvrir des poursuites" judiciaires contre les Français incriminés pour leur implication présumée dans le génocide par un rapport publié mardi au Rwanda. Les autorités rwandaises sont sans équivoque. La France était "au courant des préparatifs" du génocide, a "participé aux principales initiatives" de sa mise en place et "à sa mise en exécution", selon ce rapport rédigé en français." La persistance, la détermination, le caractère massif du soutien français à la politique rwandaise des massacres (…) montrent la complicité des responsables politiques et militaires français dans la préparation et l'exécution du génocide des Tutsis de 1994", indique le communiqué du ministère de la Justice reprenant les principales conclusions du rapport. Au rang des 13 dirigeants français incriminés par le rapport, figurent notamment le président de la République à l'époque des faits François Mitterrand (mort en janvier 1996), le Premier ministre Edouard Balladur, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, son directeur de cabinet Dominique de Villepin ou encore le secrétaire général de l'Elysée Hubert Védrine. Au quai d’Orsay, la posture du faux- fuyant est ostentatoirement de mise. "Nous n'avons pas encore pris connaissance de ce rapport qui ne nous a pas été communiqué par le gouvernement rwandais, et nous ne sommes donc pas en mesure d'y réagir". Simple préoccupation : Nicolas Sarkozy mettra enfin son slogan de campagne présidentielle « Rupture » en application ? Pas si vite, Messieurs les adeptes de la justice internationale ! L’Elysée a une longue tradition de solidarité gouvernementale. La guerre larvée Sarkozy-Chirac ne saurait mettre en branle l’aura de la France, pays des Lumières. Après l’horreur de 1994 et l’implication de la française dans le dernier génocide du XXème siècle, la nuit rwandaise se lève sur Paris. Par des artifices juridico- politique, Bernard Kouchner pèsera de tout son volume diplomatique pour éviter l’affront. Avec un carnet d’adresse aussi épais que peu fréquentable, le Monsieur « Affaire Etrangère » de Sarkozy doit repousser la foudre d’accusation qui s’abat sur l’image de la France. Les rapaces de tous bords qui peuplent le ciel des « droits de l’Homme » et prompts à foudre sur les auteurs de « crime de guerre et génocide » n’auront pas à déployer leurs grands ailes de justiciers. Mitterrand, Balladur, Juppé, de Villepin et tutti quanti d’assassins ne sont pas de la trempe de Mugabe, Dos Santos ou El Béchir. Paul Kagamé n’étend pas laissé impuni cet acte génocidaire de la France. Luis Moreno Ocampo et Cie de justiciers de la communauté internationale doivent être bien confus. La Cour Pénale Internationale manipulée dans l’ombre par les occidentaux peut-elle véritablement se retourner contre ses maîtres ? La version rwandaise « Bruguière » hante l’Elysée. Entre Kigali et Paris, ça promet des étincelles diplomatiques. Par D.D de N’djamena-matin
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