?

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner espère que cette affaire aidera à une normalisation entre la France et le Rwanda.
Par Rachel Kesseng

13911Bernard Kouchner et Paul Kagame : on enterre la hache de guerre ?
Alors que beaucoup, craignent que l’extradition et la mise en examen de Rose Kabuye, une proche du président rwandais Paul Kagame, par la France, soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase des relations diplomatique déjà houleuses entre Paris et Kigali, le chef de la diplomatie française lui a souhaité hier dimanche, que cette affaire puisse faciliter un retour au calme entre la France et le Rwanda. Bernard Kouchner, a en effet affirmé : "J'espère que cela va permettre que, enfin, on rétablisse" ces relations rompues en 2006 par le Rwanda après l'émission par la justice française de mandats d'arrêts internationaux contre des proches de M. Kagame, dont Mme Kabuye.

Le ministre français a souligné que l’accusée pourra désormais avoir accès au dossier, et dit espérer que cela puisse effacer les nombreux "malentendus" entre Paris et Kigali au sujet de ce drame : "J'espère que ayant accès au dossier, elle pourra, grâce à ses avocats, dissiper ces énormes malentendus, je le souhaite infiniment, il faut que l'on rétablisse, avec ceux qui ont subi le génocide, avec ce Rwanda qui renaît, des relations normales".

A la question de savoir s’il pensait que l’actuel président rwandais Paul Kagame avait une responsabilité dans cet attentat, Bernard Kouchner a répondu qu'il n'en "savait rien". Pour lui, le génocide rwandais aurait quand même eu lieu : "J'y étais, j'étais le seul Français à être là pendant le génocide, je peux vous dire qu'il a été préparé, qu'il a été déterminé, et je ne sais pas si c'est l'avion qui l'a déclenché, mais il aurait été déclenché de toutes façons". Le chef de la diplomatie française a par ailleurs ajouté : "Ce n'est pas ça qui compte, c'est le génocide (…) Maintenant il y a une théorie chez les révisionnistes qui s'appelle le deuxième génocide, je ne peux pas supporter ça", a-t-il affirmé, pour s’insurger contre l’hypothèse selon laquelle il aurait aussi un génocide des Tutsis contre les Hutus.

A vrai dire, c’est à une véritable partie de ping-pong diplomatique à laquelle l’on assiste depuis quelques temps entre la France et le Rwanda. La dernière balle est venue de la justice rwandaise qui a décidé de délivrer des mandats d'arrêt internationaux contre plusieurs personnalités françaises, dont d'anciens ministres soupçonnés de complicité dans la préparation et la mise en exécution du génocide. Inversement, Rose Kabuye et neuf autres personnalités proche de Kagame, sont poursuivies par la justice française pour complicité dans l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana.

© Grioo.com 2006 – 2008   Tous droits réservés

Posté par Cathy et Jose