(La Libre 08/11/2008)

Le sommet réclame un cessez-le-feu immédiat au Nord-Kivu et établit un mécanisme de vérification.
Le sommet international de Nairobi, consacré au conflit kivutien, s’est clôturé vendredi soir par un appel à un "cessez-le-feu immédiat" au Nord-Kivu et à la "mise en place d’un corridor humanitaire".

Le communiqué final exige en outre "la mise en œuvre immédiate" de tous les accords déjà signés "pour assurer une paix et une stabilité politique durables" dans l’est du Congo. Il s’agit essentiellement de celui de Nairobi, par laquel Kinshasa s’engage à œuvrer au désarmement des FDLR (rebelles hutus rwandais issus des génocidaires) et à leur renvoi au Rwanda et Kigali à ne pas aider Nkunda, et de celui de Goma, instaurant un cessez-le-feu entre groupes armés congolais et l’armée de Kinshasa.

Le sommet a aussi "demandé" au secrétaire général de l’Onu "de renforcer le mandat des forces de maintien de la paix en RDC et de fournir des ressources appropriées pour qu’elles soient capables de faire face à cette situation très fragile". "Si c’est nécessaire, et au moment voulu, la région des Grands Lacs enverra des forces de maintien de la paix"

Enfin, et c’est "le plus important" aux yeux du commissaire européen Louis Michel, interrogé par "La Libre Belgique", le sommet prévoit de "créer un mécanisme de vérification" impliquant les dirigeants régionaux, sous la direction du président kényan Mwai Kibaki et ayant pour "facilitateurs" les ex-présidents nigérian Olusegun Obasanjo et tanzanien Benjamin Mkapa. "Un bureau permanent vérifiera les allégations, accusations et rumeurs et sera doté, pour ce faire, de mo yens techniques modernes" pour lesquels l’aide de l’Onu et de l’UE sera vraisemblablement demandée. D’ores et déjà, M.Obasanjo va prendre contact avec le rebelle Laurent Nkunda afin d’établir un cahier des charges, a encore indiqué M.Michel.

Ce dernier est particulièrement "content" de l’établissement du mécanisme de vérification "parce que tous les chefs d’Etat impliqués ne pourront ainsi plus échapper à leurs responsabilités".

M.F.C.