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GLH 521: L’histoire du génocide des Tutsis est beaucoup plus connue à l’étranger à travers des ouvrages écrits par les non rwandais. Que les étrangers s’intéressent à la tragédie rwandaise est une bonne chose car le génocide est un crime contre l’humanité entière mais l’absence ou le silence d’écrivains rwandais est préjudiciable à l’éclatement effectif de la vérité sachant que les écrivains étrangers ignorent ou évoquent très peu les tueries d’avant 1994. Et pourtant ces tueries sont considérées par beaucoup de rwandais comme le prélude sinon le début du génocide qui a connu son apogée avec l’attentat de l’ancien président Habyarimana.

A la présentation de son livre à la fin du mois de février « Le massacre des Bagogwe. Un prélude au génocide des Tutsi. Rwanda 1991-1993 », Diogène Bideri, écrivain et chercheur rwandais a suscité un débat intéressant. D’autres écrivains et chercheurs rwandais présents lors de la présentation, dont le sénateur Antoine Mugesera et Privat Rutazibwa, ont suggéré à l’auteur de remplacer le mot « massacre » par « génocide », plus conforme selon eux à la réalité de ce qui s’est passé.  

Dans son livre Bideri énumère les noms des présumés commanditaires de ces tueries et leur localisation. Nombre de ces commanditaires présumés se sont réfugiés dans des pays occidentaux et leur poursuite judiciaire pose un sérieux problème aux victimes. Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) ne poursuit que les présumés génocidaires de 1994.

Il n’y a pas que les Bagogwe qui réclament que justice soit rendue à l’endroit de leurs exterminateurs, les Bahima de la région d’Umutara ont été exterminés lors des premières attaques du FPR en 1990 et les Tutsi de la région de Bugesera furent massacrés en 1992. Que savons-nous de ces massacres à grande échelle ? Tant qu’il n y aura pas d’enquête sur ces massacres (ou génocides ?) c’est une partie de notre histoire macabre qui risque se perdre d’où l’appel aux écrivains rwandais de suivre l’exemple de Diogène Bideri.

Une meilleure connaissance sur tous ces massacres perpétrés entre 1990 et 1994 permettrait également de mieux expliquer que le génocide n’a pas été un hasard malheureux qui s’est abattu sur le Rwanda comme les révisionnistes veulent le faire croire.

Révisionnistes et négationnistes mènent une guerre de désinformation, si les rwandais ne se lèvent pas pour faire connaître toute la vérité nous finirons par donner raison à cet adage de Voltaire : « Mentez… mentez il en restera toujours quelque chose ».

Les écrivains rwandais ne devraient pas permettre à la communauté internationale de confiner le génocide des Tutsi à la seule année de 1994 car cette attitude conforte les négationnistes dans leur position.

 

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Posté par rwandaises.com