LONDRES, 6 juillet (Reuters) – Le président rwandais Paul Kagame a exhorté lundi les dirigeants du G8 à consulter davantage les pays pauvres, en soulignant que ceux-ci restaient parfois sceptiques face aux remèdes économiques préconisés par les pays riches. « J’invite les dirigeants du G8 à reconnaître que d’autres ont quelque chose à proposer, surtout sur les questions qui affectent leurs propres vies », a-t-il déclaré dans un discours au forum des affaires africaines du G8.

« Nous devons développer ensemble des processus consultatifs élargis et plus efficaces qui intègrent véritablement notre vision de notre destin dans votre projet. »

Des responsables de gouvernements africains et des dirigeants des milieux d’affaires se sont réunis à Londres avant l’ouverture, mercredi à L’Aquila (Italie), du sommet de trois jours des pays du G8. Paul Kagame a fait valoir que les habitants des pays en développement étaient « moins convaincus aujourd’hui que l’aide occidentale soit motivée par l’altruisme ».

« Certains pensent que la rhétorique du marché libre est une couverture qui protège les intérêts commerciaux des pays riches. Ils voient que, dans les pays pauvres, nous sommes obligés d’éliminer les subventions alors même que vous subventionnez vos secteurs sensibles », a-t-il dit.

« Ils voient que la Chine et l’Inde (…) sont ceux qui réussissent des croissances sans précédent et qui par conséquent éradiquent la pauvreté à un rythme plus élevé que tout ce que le monde a connu. »

Les dirigeants des milieux d’affaires ont des choix à faire, a fait valoir Kagame.

« Ceux qui comptent investir (…) avec pour seuls soucis d’extraire des ressources naturelles et de les vendre à bas prix, d’éviter des impôts justes, de sous-payer nos travailleurs, de marquer nos terres, devraient réviser cette attitude », a-t-il dit.

« Nous recherchons ceux qui sont prêts à implanter leurs processus de production essentiels en Afrique, à trouver de nouveaux segments de marché dans le monde entier, à élaborer de nouveaux systèmes de distribution (…) », a-t-il ajouté. (Adrian Croft, version française Philippe Bas-Rabérin)

 

Posté par rwandaises.com