Plus que jamais désireux d’arriver à un accord avec le Fonds monétaire international et d’obtenir un allègement de sa dette, le Congo vient de lâcher du lest et d’accepter de revoir à la baisse les contrats passés avec la Chine.
Le premier accord passé en 2007 entre Pékin et Kinshasa prévoyait un prêt chinois de 9 milliards de dollars, six pour reconstruire les infrastructures et trois pour relancer le secteur minier. Les bénéfices escomptés en ce domaine auraient du permettre de rembourser ce crédit. L’ Etat congolais, en deuxième position, avait apporté sa garantie à ce prêt. Mais les créanciers occidentaux, représentés au sein du FMI, considéraient qu’il s’agissait là d’un nouvel endettement. Cet obstacle a été levé: le ministre congolais de l’Information Lambert Mende nous a confirmé qu’«après huit mois de négociations, la Chine avait levé sa demande de garantie de l’Etat sur la dernière tranche. Elle se contentera désormais de simples garanties d’ordre commercial.> D’après le gouverneur de la Banque du Congo, Jean-Claude Masangu, la première partie des prêts destinés aux infrastructures, sera bien libérée, ainsi que les trois milliards de dollars destinés au secteur minier. Par contre les trois milliards destinés à la deuxième phase de reconstruction des infrastructures seront mis en veilleuse. Privé d’un tiers des crédits chinois, le Congo n’obtiendra cependant pas tout de suite l’allègement d’une dette estimée à 11 milliards de dollars: il devra encore remettre de l’ordre dans ses finances publiques et donner des gages en matière de bonne gouvernance, ce qui reporterait à 2010 l’échéance de la remise de 80% de la dette. Le pays est cependant l’un des plus touchés par la crise financière. En mars dernier, il avait bénéficié d’un versement d’urgence de 195,5 milllions de dollars. Dans l’ épreuve de force engagée avec les sociétés minières, Kinshasa a également été obligé de reculer le gouvernement a accepté de revoir sa décision d’annuler un projet miniersoutenu par la société canadienne First Quantum Mineral à Musoni au Katanga. La société avait été accusée, entre autres, de ne pas payer à l’Etat les royalties prévues. Quant au projet Tenke Fungurume, qui prévoit d’exploiter cuivre et cobalt sur l’un de sites où la teneur en minerai est la plus élevée du monde, la société américaine Freeport Mc-Moran a obtenu un nouveau délai de discussion de deux mois. L’Etat congolais souhaitait faire passer de 18 à 45 % sa participation dans la société. Dans l’immédiat, la société devra s’acquitter de 16 millions de dollars au titre de règlement d’un litige portant sur des permis de travail et des visas et qui avait mené à l’emprisonnement de trois employés de la société. La société avait été accusée d’avoir détourné des millions de dollars en ne s’acquittant pas des taxes dues. Par ailleurs, au Katanga toujours, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme continuent à s’inquiéter du sort de Golden Misabiko, qui avait dénoncé l’exploitation clandestine d’uranium sur la mine de Shinkolobwe et dénoncé l’accord passé par le gouvernement avec la société française Areva. La publication de son rapport avait été dénoncée comme une «atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et, malgré un état de santé préoccupant, toutes les demandes de mise en liberté provisoire de l’activiste ont été déboutées.

 

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Posté par rwandaises.com