Au vu des images et des discours qui circulent, l’Afrique noire, au Sud du Sahara, se réduirait donc à ces enfants-soldats ceinturés de cartouches, ces malades du Sida allongés sur des grabats, ces immenses camps de réfugiés cernés par les milices, ces cités insalubres où rode la violence…Dans le meilleur des cas, elle serait symbolisée par ces paisibles villages de brousse où, comme le disait à Dakar le président Sarkozy, « le paysan africain vit avec les saisons, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire, il n’y a place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès…. »
Pourquoi, lorsqu’il s’agît de l’Afrique, homme politiques, publicistes, communicateurs, écrivains, journalistes, s’autorisent ils encore ces clichés qui réduisent le continent à quelques mots clés : violence, corruption, misère, dictatures, guerres civiles, mais aussi nature exubérante, forêts vierges, sens de l’hospitalité, joie de vivre… Un livre publié voici quelques années, « l’Afrique des idées reçues » (sous la direction de Georges Courade, éditions Belin), secoua l’opinion, suscita des débats. Depuis lors, les esprits ont repris leur cours paresseux et réhabilité les mêmes lieux communs, sans tenir compte d’une évidence :l’Afrique noire n’est pas homogène mais multiple, dans ses paysages, ses économies, ses régimes politiques, ses populations.
En outre, le continent, au même titre que l’Europe ou l’Asie, est au cœur de l’histoire. Depuis des siècles, il contribue à l’économie mondiale, bouge, évolue. Ceux qui fondent leur connaissance sur des lectures anciennes ou des voyages de jeunesse devraient, de toute urgence, remettre le cap au sud pour se recycler…
Lorsqu’il est question de cette Afrique si liée à l’Europe, par l’histoire, l’économie, la culture et les exodes des hommes, (dans les deux sens…)il faut dépasser les clichés, même si ces derniers, comme toutes les idées reçues, reposent sur un fond de vérité. Eviter de généraliser, aller au-delà des fantasmes et des préjugés…
Bienvenue sur le chantier de la déconstruction de quelques idées reçues, mis en scène aussi par l’exposition « Africa fast forward, avance rapide… »
1.LES LUTTES ETHNIQUES version moderne du « tribalisme », seraient la première clé d’explication de tous les conflits, en y ajoutant parfois des connotations religieuses… Le Rwanda des Hutus et desTutsis…La Côte d’Ivoire avec ses catholiques du Sud opposés aux musulmans du Nord…Le Kenya, le président Kibaki est un Kikuyu tandis que son rival, devenu entretemps Premier Ministre, est un Luo…
Allons donc…Les conflits, en Afrique comme ailleurs sont d’abord provoqués par des enjeux politiques ou économiques: ils naissent lorsque le groupe dominant, au Rwanda par exemple, à la veille du génocide, refuse de partager le pouvoir. Lorsque des peuples, dans le Sud du Nigéria, prennent les armes pour revendiquer une part de la rente pétrolière et défendre un environnement pollué par les compagnies d’exploitation. Lorsque le Sud Soudan revendique son indépendance des peuples car ils ne se reconnaît pas dans un pouvoir central autoritaire qui monopolise les revenus du pétrole. Lorsqu’en République démocratique du Congo, l’Etat peine à instaurer son autorité sur l’Est du pays, où sont exploitées des ressources minières, ensuite exportées bien loin de l’Afrique…Dans ces guerres là, les particularismes ethniques ou régionaux sont une explication nécessaire, mais sûrement pas suffisante…
2.En Afrique, il faut des POUVOIRS FORTS, car ces peuples ne seraient pas mûrs pour la démocratie…
Après la fin des tutelles coloniales, les Etats post coloniaux n’ont que rarement imité les démocraties occidentales. Mais faut il rappelé que les plus nationalistes des premiers leaders, dont certains avaient gagné un combat militaire ou politique, furent éliminés sans états d’âme ?Patrice Lumumba au Congo, Thomas Sankara au Burkina Faso, en passant par le Mozambicain Eduardo Mondlane puis Samora Machel, le syndicaliste kényan Tom Mboya et plus près de nous le Gabonais Redjambe sans oublier Laurent Désiré Kabila n’ont-ils pas été assassinés? Longue est la liste de tous les leaders africains qui furent éliminés ou confrontés à des guerres dites civiles tout simplement parce qu’ils avaient souhaité diversifier leurs partenaires économiques et prendre leurs distances par rapport aux anciennes métropoles.
Même si, depuis 2006, 92 millions d’ Africains ont pris part à des élections présidentielles dans 14 pays, la démocratie multipartite, sanctionnée par des élections libres, traverse un sale temps sur le continent : au cours des derniers mois, le Niger, le Gabon, le Congo Brazzaville, le Togo, la Guinée Conakry, la Mauritanie, Madagascar ont été le théâtre de coups ou d’élections contestées ou carrément trafiquées tandis que Robert Mugabe s’accroche au pouvoir…Mais faudrait-il pas s’interroger aussi sur le contenu de ces appareils démocratiques, conçus comme des sortes de « kits » identiques, que l’on propose au suffrage des peuples africains ? Au Congo Kinshasa, où les parlementaires se sont octroyé un salaire de 6000 dollars par mois, le simple fonctionnement du système consomme de 60 à 80 % des ressources de l’Etat. Que reste-t-il pour la santé, l’éducation, la magistrature, l’armée ? Comment les jeunes démocraties ne s’affaibliraient elles pas si elles ne s’accompagnent pas de l’amélioration des conditions de vie des populations ?
Malgré ces réserves, les électeurs africains ne boudent jamais les urnes et les taux de participation atteignent 68% en moyenne. Qu’il s’agisse de la RDC, de l’Afrique du Sud ou plus récemment du Gabon, les opérations électorales se déroulent dans le calme et la dignité. Si les élections sont ensuite trafiquées par les vainqueurs et contestées par les vaincus comme au Kenya l’an dernier, qui faut il incriminer ? Les leaders ou les électeurs ?
3.Les Africains vivent de l’AIDE EXTERIEURE.
Depuis l’an 2000 l’aide à l’ Afrique est en hausse et représente 44 dollars par habitant, soit 25 milliards de dollars. Dambisa Moyo, (« L’aide fatale » éditions JC Lattès) estime que depuis les années 60 l’Afrique aurait reçu, tout compris, 1000 milliards de dollars au titre de l’aide internationale !
Cependant, certains chefs d’Etat africains comme le Rwandais Paul Kagame assurent qu’ils préféreraient, sitôt que possible, se passer de cette assistance et compter sur les ressources de leur économie. L’usage qui a été fait de cette aide extérieure durant des décennies a représenté un formidable gâchis : 80% de ces sommes seraient restées dans les pays du Nord, études de faisabilité ou d’évaluation donnant du travail à des dizaines de milliers de consultants, fonctionnaires et membres d’organisations non gouvernementales. Dans les pays concernés, les flux d’aide ont surtout bénéficié aux pouvoirs en place et aux bureaucraties locales, un pourcentage infime atteignant les populations présentées comme bénéficiaires…
Cette aide internationale souvent peu efficace est à mettre en rapport avec la contribution des migrants africains, évaluée à 17 milliards d’euros par an : des flux privés qui circulent de la main à la main ou par mandats et ne sont généralement pas investis dans des projets. Ils permettent d’améliorer l’ordinaire des familles et peuvent générer de micro investissements, achats de maisons, ouverture de commerces ou de petites entreprises.
Les évasions de capitaux représentent un courant inverse : chaque année, 10 milliards de dollars venus d’Afrique sont investis dans les paradis fiscaux…
Aujourd’hui, l’aide publique sous la forme de « projets » est en chute libre : la moitié de ses montants est consacrée aux mesures d’allègement des impayés. Lorsque les gouvernements occidentaux décident d’effacer la dette de certains pays, les sommes biffées de l’ardoise sont imputés au budget de la coopération. Un jeu d’écriture qui soulage les économies endettées mais n’a pas d’effet direct sur le développement lui-même.
4. Les Africains sont des CONSOMMATEURS plus que des entrepreneurs
Avant de déplorer la relative rareté des investisseurs africains, il faut se rappeler que durant des décennies, tout au long de la période coloniale, l’ «accumulation primitive du capital » c’est-à-dire les bénéfices réalisés dans les colonies, au départ de l’agriculture de rente ou de l’exploitation minière, a été détournée vers les métropoles du Nord, alimentant les caisses publiques ou plus souvent encore les fortunes privées.
Dans les années 30, les taxes versées par les sociétés coloniales représentaient un tiers des recettes de l’Etat belge ! Par la suite, les nouvelles bourgeoises africaines se sont construites en grande partie grâce à l’accaparement des recettes ou des aides.
Cependant, les entrepreneurs africains sont légion. Au niveau informel, les femmes commerçantes d’Afrique de l’Ouest (les fameuses Mama Benz du Togo) ont édifié de véritables empires commerciaux en vendant sur les marchés des cotonnades importées de Hollande (les « wax hollandais »), de Chine ou produites sur place.
Dans les pays d’Afrique centrale, la fameuse «débrouille », qui incite à pratiquer plusieurs métiers, à se lancer dans le recyclage, l’artisanat, l‘agriculture péri-urbaine ainsi que les tontines animées par les femmes, est elle autre chose que l’esprit d’entreprise ?
Plus récemment, en Afrique du Sud, la politique de Black Economic Empowerment a permis l’émergence d’une véritable élite économique noire, dont le chef de file est l’ancien syndicaliste Cyril Ramaphosa, qui dirige le groupe Shanduka. Ces groupes dirigés par des Noirs, actifs dans l’industrie minière, la haute finance, le commerce, pèsent plusieurs milliards de dollars et tentent de s’implanter dans les autres pays d’Afrique.
Il est un fait que l’esprit d’entreprise individuel, encouragé par la culture urbaine, est souvent érodé par la nécessité de partager avec les autres membres de la famille, élargie ou non. Les écarts de richesse ostentatoires sont souvent mal vus, ils suscitent des jalousies et obligent à des redistributions immédiates qui freinent l’accumulation du capital et les investissements à long terme.
5.La SOLIDARITE est plus grande en Afrique qu’en Europe
Voilà un autre mythe, positif celui là. La solidarité africaine existe bel et bien, mais elle représente une forme de « sécurité sociale » dans des Etats qui en sont dépourvus. Ce qui est souvent défini par des Africains comme la « vraie pauvreté » est moins la pénurie d’argent que le fait de ne pas avoir d’enfants, de grande famille. Il s’agît là d’un manque en terme d’affection, de prolongement de soi, mais aussi d’un déficit d’assurance pour l’avenir qui crée à terme un sentiment d’insécurité. Dans les villes, où nombre d’Africains vivent désormais sans liens avec la famille élargie et surtout, parmi les malades du Sida, qui ont vu disparaître des proches, parents ou enfants, la solitude est aggravée par le manque de ressources.
Il faut cependant relever que si cette solidarité tant vantée se manifeste à l’encontre des membres de la famille directe ou élargie, du clan, du village, l’altruisme proprement dit s’exerce plus rarement au bénéfice de personnes totalement inconnues, dont on ne peut attendre aucun retour.
La solidarité peut aussi être le résultat d’un calcul, par exemple lorsque tout un village se cotise pour financer les études d’un jeune particulièrement doué, dans l’espoir qu’une fois doté d’un bon métier, il rétrocédera une partie de du capital misé sur lui. Beaucoup de candidats à l’émigration bénéficient d’un tel « investissement », ce qui rend d’autant plus insupportables et humiliants les échecs et les retours forcés.
6.La DEMOGRAPHIE : les Africains feraient trop d’enfants
Totalisant 95 millions d’habitants en 1900, l’Afrique, en 2008, comptait 830 millions d’habitants et pour 2050 les projections oscillent entre 1,5 et 2 milliards d’habitants.
En Afrique sub saharienne, le taux moyen de fécondité est encore de 5,3 enfants par femme, avec pour conséquence le fait que le continent est le plus jeune du monde, avec 41% de la population âgée de moins de 15 ans et une espérance de vie encore inférieure à 55 ans, contre 69 ans pour la tendance mondiale, plus de 80 ans en Europe occidentale.
Les économistes s’inquiètent de cette explosion démographique et redoutent des explosions sociales dans les villes surpeuplées, entre autres au Nigeria ou à Kinshasa qui pourrait compter vingt millions d’habitants d’ici 10 ans.
En réalité, ce « natalisme » de l’ Afrique n’est pas uniquement seulement l’un des corollaires du sous développement, le résultat d’un refus de la contraception et des interdits légaux ou religieux frappant l’avortemennt.
Il représente aussi une sorte de compensation pour les hémorragies démographiques subies au cours des siècles précédents : l’historien Elikia M’Bokolo rappelle que la traite négrière représenta une ponction de vingt millions d’hommes ! L’exode de ces jeunes adultes choisis parmi les plus vigoureux priva leur pays de leurs capacités reproductives…Durant l’époque coloniale, on ignore encore les impacts réels du portage, des corvées, du travail forcé, du déracinement de la main d’œuvre indigène (les deux Congo, le Gabon, le Cameroun, l’Angola…) ou des déplacements forcés de populations chassées de leurs terres en Afrique de l’Est (Kénya, Zambie et Zimbabwe, Afrique du Sud, Namibie..). On sait seulement que ces bouleversements se traduisirent par une mortalité importante. Au cours des cinq dernières décennies, après les indépendances, 40 millions le nombre d’Africains trouvèrent la mort dans les guerres civiles qui ravagèrent le continent. Les ravages du Sida (qui touche 5% de la population) pourraient enrayer les gains de population récemment enregistrés.
7.L’AGRICULTURE africaine refuse l’innovation
Dans un continent où 400 millions de personnes vivent encore en milieu rural, l’agriculture familiale, qui nourrit les populations, demeure encore le plus négligé des secteurs.
Désireux d’acquérir des devises, les gouvernements ont privilégié les cultures de rente (coton, arachide, café, thé et de nos jours, comme au Kénya, fruits et légumes de contre saison voire fleurs coupées), au détriment des cultures vivrières. En plus des atteintes à l’environnement, l’extension de ces vastes cultures a accéléré l’exode rural : la population urbaine augmente de 4,3% par an ! Les paysans petits ou moyens ont toujours manqué d’accès aux crédits et de voies de desserte permettant d’écouler leur production tandis que les «vulgarisateurs» et autres moniteurs agricoles manifestaient ignorance ou mépris à l’égard des savoirs traditionnels.
Les litiges fonciers portant sur la propriété des terres ou leur usage (par les femmes, par des groupes d’éleveurs) ou découlant de leur appropriation par des investisseurs étrangers ont également freiné les progrès de l’agriculture. L’histoire démontre cependant que les agriculteurs africains ont été capables de prévoir les aléas du climat (par exemple en misant sur des cultures associés afin de diversifier les risques), de sélectionner les semences, de pratiquer des techniques adaptées au sol, d’accepter des innovations ou de se regrouper en coopératives lorsqu’ils y voyaient leur intérêt.
Cependant, dans les pays du Sud du Sahara, 250 millions de personnes demeurent sous alimentées et l’Afrique est directement touchée par le réchauffement climatique et par la hausse des produits agricoles provoquée par l’usage des bio carburants. Le tarissement de l’aide alimentaire, qui entrait parfois en concurrence avec la production locale pourrait aussi représenter une chance : chargés de nourrir les populations des villes, les agriculteurs locaux pourraient escompter de meilleurs prix…
8.La FORET risque de disparaître
Entre 1976 et 1980 1,3 millions d’hectares de forêt dense auraient été déboisés. Entre 1980 et 1990 ce sont 4,8 millions d’hectares qui ont été coupés, 5,3 millions durant la décennie suivante. Les sociétés forestières ne sont pas seules en cause : les feux de brousse, utilisés par les agriculteurs pour défricher, accélèrent le déboisement et contribuent à l’aggravation de l’effet de serre.
Dans beaucoup de pays du continent, les deux Congo, le Cameroun, des codes forestiers très libéraux ont attiré les sociétés étrangères. Ces dernières, profitant des faiblesses des Etats et des administrations locales, ont contourné ou ignoré les dispositions légales les obligeant à replanter ou à épargner les espèces protégées. Cependant, si, de l’intérieur, la forêt tropicale est attaquée par les forestiers avides d’emmener les plus beaux arbres, les spécialistes relèvent que sur les marges, la forêt équatoriale progresse, entre autres dans les zones de savanes désertées par les agriculteurs. Cette végétation nouvelle ralentit elle aussi le réchauffement climatique. En outre, les Africains sont de plus en plus séduits par l’idée de préserver des forêts qui représentent des puits de carbone…
9.Le SIDA va rayer l’Afrique de la carte
Sur 33 millions de personnes contaminées par le fléau, 22 millions sont des Africains : ce constat a longtemps ravivé la crainte d’un dépeuplement massif du continent, supplantant soudain l’obsession nataliste.
Cependant l’impact de l’épidémie est très inégal : l’Afrique australe, où le travail migrant est généralisé, est la région la plus atteinte (Zimbabwe, Lesotho, Botswana, Afrique du Sud) Cette prévalence s’explique par le fait que les hommes passent de longs mois à travailler dans les mines, où ils fréquentent des prostituées puis ramènent le virus à leur épouse restée au village…
Par contre, les chercheurs ont découvert que dans les pays musulmans, la prévalence du sida était beaucoup moindre et ils ont lié ce phénomène à la pratique de la circoncision. En outre, dans plusieurs pays le pire ne s’est pas produit : alors que c’est à Kinshasa que le virus fut pratiquement découvert, il apparaît aujourd’hui que l’épidémie plafonne. En Ouganda, également considéré comme l’un des épicentres de la maladie, l’épidémie a été sinon enrayée du moins stabilisée grâce à la politique énergique du gouvernement et à la mobilisation de nombreuses ONG, qui ont généralisé les pratiques de prévention en sensibilisant la population tout en accompagnant les malades…
10.La CORRUPTION est une spécialité africaine
Dans de nombreux pays, l’exercice du pouvoir se confond avec les ponctions exercées sur les ressources, qu’il s’agisse des matières premières (la rente du cuivre, de l’or, du pétrole…) ou de l’aide internationale : il ne s’agît pas là d’un préjugé, mais d’une triste réalité. Selon des spécialistes cités par Dambisa Moyo, sur les 525 milliards de dollars que la Banque Mondiale a prêtés aux pays en développement depuis 1946, au moins 25% ont été employés abusivement !
Quant aux revenus tirés des ressources naturelles (pétrole et minerais principalement) ils sont investis dans l’importation de produits manufacturés au bénéfice des nouvelles classes moyennes. La croissance du continent, qui a atteint 6% en 2007 n’a pas été synonyme de réduction de la pauvreté.
Cependant, l’étau se resserre : des organisations comme Transparency International décernent des cotes suivant le degré de corruption, les initiatives telles que le processus de Kimberley, qui établit la traçabilité des diamants rend plus difficile le commerce des diamants de guerre, les codes de bonne conduite se multiplient et la fraude devient plus difficile. Elle perdurera cependant dans tous les pays où les services publics sont peu ou mal payés, partout où en l’absence de sécurité sociale, chacun doit compter sur la solidarité de sa famille et où la sanction sociale frappe ceux qui refusent de partager…
12. L’Afrique a raté le train du PROGRES, de l’innovation technologique
Lorsqu’elle s’est implantée au Congo Kinshasa, la société sud africaine Vodaphone comptait faire 500.000 abonnés. Un an plus tard, elle en avait deux millions, quatre aujourd’hui… Malgré la guerre et l’absence de routes, la totalité du territoire est aujourd’hui couverte par des antennes et la téléphonie mobile est devenue un moyen de communication indispensable. Au Rwanda, toutes les écoles sont dotées d’un ordinateur et pratiquement tous les citoyens ont accès à Internet. Les deux pays, de même que le Burundi, la Zambie, le Congo Brazzaville vont bientôt être dotés de la fibre optique et les communications s’échangeront à la vitesse de la lumière. Autrement dit, l’ Afrique non contente de s’adapter s’est révélée capable de réaliser des sauts technologiques, de brûler les étapes. Ce qui a été possible dans le domaine des communications se réalisera demain dans d’autres secteurs….
http://blogs.lesoir.be/colette-braeckman/2009/09/30/lafrique-des-idees-recues-ou-comment-
sen-debarrasser/
Posté par rwandaises.com