Le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, répondant à une question d’un journaliste lors du sommet Rdc-Rwanda avait promis de bonnes nouvelles fin 2009 au sujet de la lutte contre les Fdlr. Cette promesse aux allures d’une prophétie s’accomplit avec les nouvelles qui nous viennent des milieux de ce mouvement des rebelles hutu rwandais installés en territoire congolais depuis 1994. En effet, les malheurs des Fdlr ont commencé avec la volonté de Kinshasa et de Kigali de manifester leur volonté commune de mettre fin à la présence des Fdlr sur le sol congolais.
Cette opération interprétée de diverses manières par ceux qui étaient incapables de voir les choses avec les mêmes lunettes que Joseph Kabila a fait des vagues jusqu’à aboutir au changement du bureau de l’Assemblée nationale où le président n’avait pas fait preuve de solidarité dans cette opération. Il n’y avait pas meilleure unité de mesure de la détermination de Joseph Kabila que cette façon d’arrêter la vague qui allait tourner en dérision cette importante décision. Après que les soldats rwandais soient rentrés, la traque des Fdlr a continué non sans produire d’autres vagues cette fois dans la communauté des Ong dites internationales. Celles-ci se sont pratiquement liguées contre l’opération Kimia 2 dont elles contestaient les résultats. Dans une certaine opinion, on ne croyait pas que les Fardc arriveraient un jour à bout des Fdlr. On était donc très loin de penser que l’arrestation en Allemagne de deux leaders des Fdlr allait être une occasion de sonner le glas pour ce mouvement.
L’arrestation de Ignace Murwanashyaka et son adjoint Straton Musoni a été une façon de sensibiliser tout le monde sur l’ambigüité de la politique de certaines capitales occidentales. D’une part, on condamnait le génocide rwandais et d’autre part, on se montrait tolérant vis-à-vis de certains de ces génocidaires au point de leur offrir un exil doré. Fort de ce soutien et comptant sur les contradictions de ces politiques des Etats européens, les dirigeants des Fdlr exilés en Europe se sont constitués en un réseau de soutien à leurs combattants qui tuaient, violaient et pillaient à l’Est de la Rdc. La communauté internationale par la Monuc interposée, s’est engagée dans la traque des Fdlr sans remettre en cause l’exil accordé à ceux qui commandaient à distance ces tueurs. Il avait fallu attendre ce geste de l’Allemagne pour qu’il y ait une prise de conscience générale. Tous les pays n’ont pas encore décidé d’arrêter les dirigeants des Fdlr sur leur sol. Mais cela ne tardera plus dans la mesure où le débat est engagé. Callixte Mbarushimana, qui vit en France est déjà dans le collimateur de la justice française avec laquelle il promet de coopérer. Le mouvement va s’étendre – c’est le souhait de la Rdc – dans tous les pays qui abritent les dirigeants des Fdlr auteurs de graves violations des droits de l’homme en Rdc.
Le ministère français des Affaires étrangères a informé l’opinion qu’une procédure est en cours pour l’implication de Calixte, celui-là même qui justifiait les crimes des Fdlr et se moquaient de la lutte des Fardc contre ces violeurs des femmes. Ce qui est intéressant, c’est que les dirigeants des Fdlr qui peuvent justifier de n’avoir pas participé aux génocides rwandais sont accusés cette fois des crimes contre l’humanité commis à l’Est de la Rdc. Cela, ils ne peuvent le démentir. Ils ne pourront pas non plus échapper aux arrestations. Pendant ce temps, face à cette vague de malheurs qui s’abattent sur les dirigeants de ce mouvement en Europe, on constate que, se sachant suivis de près, ils ont abandonné leurs troupes. A ce jour, les Fdlr sont rongées par des dissidences depuis le 17 novembre 2009.
On parle aujourd’hui de deux groupes dont les FDLR-Foca (Forces Combattantes Abacunguzi). Ce groupe est le plus important. Il est opposé aux Fdlr-Rud (Ralliement pour l’Unité et la Démocratie). Ce dernier groupe contestait le leadership de Murwanashyaka. Il y a même division au sein du groupe le plus important, à savoir, les FDLR-Foca où deux généraux ont décidé de regarder chacun dans sa direction. Selon la radio BBC, l’un des deux généraux, Sylvestre Mudacumura est présenté comme la personne qui était en liaison téléphonique régulière avec les dirigeants arrêtés en Allemagne. Le confrère de BBC tient ces informations de la Monuc qui est sur le terrain.
Comme on le voit, l’arrestation de Ignace Murwanashyaka permet d’affaiblir ce mouvement déjà déstabilisé par la traque par les Fardc. Non seulement les Fdlr n’ont plus de fief fixe en territoire congolais, mais aussi leur leadership est émietté. En plus des pressions militaires, les Fdlr ne savent pas résister à la désorganisation interne. Les Fardc ont désormais devant elles un ennemi incertain de sa capacité de tenir une longue guerre. Car, les Fdlr pensaient que la traque lancée contre elles allait se terminer vite comme un effet de mode. Elles ne pensaient nullement que la traque intérieure serait suivie de la traque internationale. Si les combattants pourront encore tenir longtemps, on s’attend à ce que les dépendants décident de se soumettre au rapatriement volontaire. Ce qui ne ferait que marginaliser davantage les va-t-en guerre. Ce sont là de bonnes nouvelles que le chef de l’Etat, Joseph Kabila avait promis pour la fin de cette année.
Le gouvernement congolais a raison d’affirmer que l’opération Kimia 2 porte des fruits. Il ne s’agit donc pas d’un cadeau offert sur un plateau d’or. On note les mêmes résultats au niveau de la province Orientale où les rebelles ougandais de Lra passent des moments difficiles. C’est dans ce cadre que six éléments de Lra arrêtés à Dungu, à Doruma et à Duru, ont été présentés à la presse. Il s’agit d’un capitaine, d’un sous lieutenant, d’un sergent, d’un caporal et de deux soldats. Leur commandant, un certain Alex Ochen, compterait aussi parmi les capturés. Le Lra n’ont plus de fief fixe. Ils font des navettes entre la Rdc et la Rca. C’est ce que rapporte Okapinet qui cite les propos d’un des capturés. Il affirmait qu’ils ont été capturés au moment où ils quittaient la Rca pour la Rdc.
Joachim Diana G.
L’Avenir Quotidienhttp://www.africatime.com/rwanda/nouvelle.asp?no_nouvelle=499192&no_categorie=
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