Après plusieurs piges dont une au Bénin, le Breton rebondit dans un pays meurtri par la guerre.

Ancien adjoint de Marc Collat au Stade et ex-entraîneur de Villeneuve, Patrice Lair est devenu directeur technique national du Rwanda.

 

C’EST de saison. Patrice Lair a touché le gros lot aux étrennes. Il a été nommé directeur technique national au Rwanda avec la charge des U17 qui accueilleront en 2011 la Coupe d’Afrique des nations de cette catégorie.
Depuis son départ de Montpellier, le Breton galérait pourtant. Il avait conduit les Montpelliéraines en demi-finale européenne, au sacre en Coupe de France mais il espérait surtout intégrer le staff masculin. En vain.
Plus riche humainement
L’ancien adjoint de Marc Collat séjournait toujours dans l’Hérault et multipliait les piges. Avec plus ou moins d’enrichissement sportif et d’intérêt financier.
Le coup d’accélérateur est venu en fin d’année. En novembre, il plaque tout. Direction le Bénin et Savalou, 12e de la L1 locale. Quatre matches plus tard, invaincu, il quitte le pays pour un challenge plus gros.
Un coup de fil de Jean-François Domergue et l’appui de Louis Nicollin (preuve que Montpellier ne l’a pas oublié) l’avertissent que la Fifa recherche un technicien pour le Rwanda. Au départ, il n’est question que des 17 ans nationaux mais Lair expédie illico presto son CV.
Salarié par la Fifa, il aura la responsabilité des 17 ans mais aussi, surprise, de tout le football rwandais. « Cela ne m’affole pas, commentait hier celui qui a aussi coaché Villeneuve, près de Soissons. Je vais avoir une mission de formation des cadres. Je visiterai les Académies mises en place par

la Fifa. Ce sont nos centres de formation. Je rencontrerai les entraîneurs nationaux… Je dois faire un état des lieux. »
Ce bilan de santé du football rwandais (102e au classement Fifa) commencera par… l’Angola. Lair assistera à la CAN-2010 avant de rallier Kigali, la capitale rwandaise.
Une transition après son départ précipité du Bénin « où j’ai vécu une aventure humaine forte avec les joueurs et les supporters. Je m’étais attaché à eux. Quand je voyais mes gars évoluer techniquement, je prenais mon pied mais, physiquement, il faut qu’ils bossent et, tactiquement, ils ne sont pas disciplinés. Ils n’ont pas admis que je parte. Samedi, ils ne voulaient pas jouer parce que je n’étais pas là. J’ai reçu un coup de fil alors que j’étais en famille, à 5.000 km d’eux. Finalement, ils ont joué et perdu. A la fin du match, le vice-président, rendu responsable de mon départ, a été molesté. »
Signe que Lair avait été intégré à vitesse grand V dans ce pays « où la pauvreté est partout. J’ai eu honte d’aller en voiture au terrain, alors j’allais à pied. Les gamins demandent de l’eau, de l’argent. Ils sèchent l’école pour assister aux entraînements. Vraiment, c’était dur mais je ne regrette pas. Cela a été un tremplin pour ma carrière et j’en suis revenu plus riche humainement. »

Philippe

LAUNAYhttp://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/406000/Football__Lair_patron_du_foot_rwandais

Posté par rwandaises.com