Photo: AFP/OLIVIER LABAN-MATTEI Le président français, Nicolas Sarkozy |
Le président français Nicolas Sarkozy a exhorté samedi les pays de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à faire de celle-ci une arme internationale contre le monolinguisme et la monoculture du monde anglo-saxon.
Lors d’une réception donnée à l’Élysée pour fêter la journée internationale de la Francophonie ainsi que le quarantième anniversaire de l’OIF, le président de la France a plaidé en faveur d’une transformation de cette organisation. Il dit qu’elle devrait devenir un instrument politique des pays francophones.
Il a estimé que le français n’était pas menacé par son propre déclin, mais plutôt par « la montée de l’anglais comme langue de communication internationale ». Se refusant à mettre en compétition les deux langues, il a jugé qu’une « opposition entre francophones et anglophones [n’avait] pas vraiment de sens politique ».
Il a toutefois lancé à ses invités qu’en « défendant le français, vous défendez toutes les identités culturelles du monde » qui peuvent « se sentir menacées ».
Nous ne sommes pas dans une forteresse assiégée à défendre notre tout petit pré carré. […] La Francophonie, ce n’est pas simplement des intellectuels, des amoureux des belles-lettres ou de la langue, mais ça doit se traduire aussi dans un combat politique.
— Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy a même sermonné les diplomates et les hauts fonctionnaires français qui, croyant faire « intelligent ou moderne », sont « tellement heureux de parler anglais » dans les grandes enceintes internationales.
La Francophonie est pour la diplomatie française une priorité. Encore faudrait-il que tous les diplomates français y croient.
— Nicolas Sarkozy
L’ancien premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a déjà fait de cette « intransigeance francophone » qu’appelle de ses voeux Nicolas Sarkozy son cheval de bataille. Il s’évertue en ce moment à rappeler aux institutions qui composent l’ONU et à leurs titulaires leurs obligations envers la langue française.
Parfois, je me prends pour un Québécois.
— Jean-Pierre Raffarin
Haïti au coeurs des préoccupations
Nicolas Sarkozy recevait l’ancien chef de l’État sénégalais et actuel secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, ainsi que plusieurs centaines d’invités.
Pour l’occasion, l’OIF a souligné l’importance de l’engagement de ses États et gouvernements membres à la reconstruction d’Haïti, après le séisme de janvier dernier. Ce pays est l’un des fondateurs de l’organisation.
Toutefois, le directeur général de l’OIF, le Québécois Clément Duhaime, reconnaît à demi-mot que la Francophonie ne peut pas être un joueur important dans cette vaste mission de reconstruction. C’est plutôt par la voie de la diplomatie qu’elle accompagne ses États membres.
Ainsi, par l’entremise d’un forum, elle leur a notamment donné la possibilité d’exprimer leurs besoins à travers un ensemble qui représente malgré tout le tiers des pays membres de l’ONU.
Toutefois, l’organisation n’avait pas de siège à la grande conférence de Montréal sur Haïti. C’est pourquoi elle a dû faire pression pour obtenir une place lors de la prochaine rencontre qui sera tenue à New York.
Il y a, de par le monde, 200 millions de francophones. Pour sa part, l’OIF regroupe 70 États et gouvernements. Le français est la neuvième langue parlée dans le monde derrière notamment le mandarin, l’anglais, l’espagnol et le russe.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse et Reuters
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2010/03/20/005-francophonie-40-ans.shtml
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