Arusha, 09 mars 2010 (FH) – Un ex-ministre en procès au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) essaie en vain de vérifier auprès de Paris une allégation selon laquelle un contingent de 60 soldats français se trouvait au mont Ndiza, dans le centre du Rwanda, d’avril à juillet 1994.
Dans une requête datée du 15 février et reçue mardi à l’agence Hirondelle, les avocats de Callixte Nzabonimana, ministre de la Jeunesse dans le gouvernement en place pendant le génocide de 1994, demandent ainsi à la chambre de rendre une ordonnance appelant les autorités françaises à confirmer ou infirmer cette affirmation d’un témoin à charge. Selon cette requête, la présence de militaires français à Ndiza a été alléguée les 1er et 2 décembre 2009 par un témoin désigné par le nom de code CNAL qui a d’ailleurs ajouté qu’il leur servait de cuisinier. En cas de confirmation, les défenseurs souhaitent également connaître les noms de ces soldats, les unités auxquelles ils appartenaient et les dates exactes de leur présence. La défense explique, en s’en remettant à la chambre, avoir tenté en vain de vérifier cette information auprès des autorités françaises. Les juges n’ont pas encore statué sur la demande. La démarche des avocats de Nzabonimana, pour lesquels cette présence de militaires français à Ndiza n’est pas avérée, vise à prouver que le témoin CNAL n’est pas crédible et que toutes les allégations qu’il a portées contre leur client sont fausses. L’ex-ministre, qui clame son innocence, est inculpé d’entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, extermination et assassinats.
Originaire de Gitarama , Nzabonimana, qui est présenté par le procureur comme le principal instigateur des massacres dans cette préfecture du centre du Rwanda, était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) de l’ex-président Juvénal Habyarimana.
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