Arusha, 28 mai 2010 (FH) – La prison à vie, peine maximale imposable au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a été requise lundi à l’encontre de l’homme d’affaires Gaspard Kanyarukiga, poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l’humanité.

La date du jugement sera annoncée ultérieurement.

Inculpé d’entente en vue de commettre le génocide, génocide et extermination, Kanyarukiga qui clame son innocence, répond notamment du massacre de près de 2.000 Tutsis qui avaient cherché refuge à l’église de Nyange, dans l’ouest du pays, en avril 1994.

Holo Makwaia, du bureau du procureur, a demandé la peine maximale, en soulignant que ces civils tutsis avaient été tués « de la façon la plus brutale, la plus barbare, à l’intérieur de la Maison de Dieu ».

L’édifice religieux a été détruit par un bulldozer le 16 avril 1994, ensevelissant les Tutsis qui s’ y étaient réfugiés.

Selon la magistrate tanzanienne, l’ordre de raser l’église a été donné par Gaspard Kanyarukiga et d’autres notables de l’endroit, parmi lesquels l’abbé Athanase Seromba condamné à la prison à vie pour cette hécatombe.

Pour sa part, l’avocat principal canadien de la défense, David Jacobs, a demandé l’acquittement de son client, en affirmant que Kanyarukiga ne se trouvait pas à Nyange le jour de la démolition de l’église.

Deux autres procès étaient inscrits au rôle du tribunal cette semaine, dont celui de trois dirigeants de l’ex-parti présidentiel, le MRND, qui a été suspendu jeudi jusqu’au 7 juin, en plein milieu du contre-interrogatoire de l’ex- secrétaire général du parti, Joseph Nzirorera.

L’accusé a réitéré cette semaine que la direction du parti n’avait pas d’autorité, ni de droit ni de fait, sur les miliciens Interahamwe, principaux bras armés du génocide.

Dans le procès de l’ex-ministre de la Jeunesse, Callixte Nzabonimana, la semaine a été marquée par l’audition de l’ancien maire de Rutobwe (centre), Jean-Marie-Vianney Mporanzi, qui a affirmé qu’il avait antérieurement porté de fausses accusations contre l’accusé, par crainte de se retrouver lui-même derrière les barreaux. Il a ajouté être venu réparer le tort causé à l’ancien dignitaire et se réconcilier avec sa conscience.

Le procès se poursuivra lundi.

Jeudi prochain, le tribunal entendra le réquisitoire et les plaidoiries dans le procès de l’ancien sous-préfet de Gisagara (sud), Dominique Ntawukulilyayo.

ER/GF

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