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Bruxelles, le 25 juin 2010 : Le climat préélectoral au Rwanda comporte des aspects inquiétants et qui doivent attirer une attention particulière de la communauté internationale. Le pays connaît actuellement le paroxysme de tyrannie et d’intolérance incarnée depuis 16 ans par le général Paul Kagamé qui a pris le pouvoir à la faveur d’un génocide dont il est lui-même l’instigateur. Ayant été candidat indépendant aux élections présidentielles de 2003, je lance solennellement l’appel à la mobilisation de tous les Rwandais pour le boycott de la mascarade électorale grâce à laquelle l’oppresseur du peuple veut s’éterniser au pouvoir.

Les élections présidentielles de l’an 2010 au Rwanda ne devraient pas avoir lieu pour plusieurs raisons dont les principales sont :

1. Il est inacceptable pour le peuple rwandais qu’un criminel au pouvoir depuis 16 ans organise des élections présidentielles dont il s’est déjà déclaré vainqueur. Rien ne doit occulter les enquêtes qui ont été menées par le juge français Jean-Louis Bruguière et le juge espagnol Fernando Andrieu Mirelles qui ont incriminé le général Kagame et ses proches collaborateurs.

Paul Kagame est sous le coup d’un mandat d’arrêt international après que le juge français l’a formellement accusé de l’assassinat du président rwandais Juvénal Habyarimana et de son homologue burundais Cyprien Ntaryamira, des membres de leurs délégations, dont des ministres, ainsi que, faut-il le rappeler, de trois citoyens français, membres de l’équipage. Ils ont tous péri le soir du 6 avril 1994 dans un attentat terroriste au missile commandité par le général Kagame contre l’avion présidentiel qui les ramenait de Dar es-Salaam et déjà en phase d’atterrissage près de l’aéroport international de Kanombe dans la capitale Kigali.

2. Il est inacceptable pour le peuple rwandais, pour les démocrates et les défenseurs de droits humains partout dans le monde, que le général Kagame se présente comme candidat aux élections présidentielles d’août 2010 et se déclare déjà vainqueur alors qu’il s’est avéré qu’il est l’assassin de plusieurs autres hommes politiques importants de notre pays dont les regrettés Emmanuel Gapyisi, Félicien Gatabazi, Seth Sendashonga, le député Dr Léonard Hitimana et le colonel Augustin Cyiza, président de la cour de cassation. Pour ces crimes et surtout pour les massacres des paysans innocents, je dispose personnellement des témoignages irréfutables et accablants contre le général Kagame. D’autres concurrents potentiels croupissent actuellement dans les prisons de Paul Kagame dont Deo Mushayidi, Charles Ntakirutinka et le candidat aux présidentielles de 2003 Théoneste Niyitegeka, sans oublier bien évidemment Madame Victoire Ingabire Umuhoza gardé en résidence surveillée. Le comble est que Kagame continue impunément ses attentats tant sur les militaires que sur les civils, politiciens ou journalistes, comme si tuer était pour lui un devoir. Il est temps de lui manifester notre opposition à son élection et notre résistance à son pouvoir.

3. Il est inadmissible que le candidat Kagame puisse se présenter aux élections présidentielles de 2010 alors qu’il est cité dans de nombreux rapports des Nations Unies comme étant l’organisateur du pillage des richesses de la République démocratique du Congo, et qu’il est en même temps le commanditaire des actes de génocide commis sur les réfugiés hutu dans la forêt tropicale de la RDC de 1996 à 1997.

4. Il est intolérable que Paul Kagame qui a organisé des guerres par procuration dans l’Est de la RDC, notamment dans la province du Nord Kivu, se présente aux élections présidentielles du 9 août 2010, conscient que ces guerres ont jusqu’ici causé la mort de plusieurs millions de Congolais selon les organismes humanitaires internationaux.

5. En contradiction avec la constitution de la république rwandaise, quoique imparfaite parce que taillée sur mesure, le régime dictatorial du général Kagame s’est vigoureusement opposé à l’enregistrement des principaux partis politiques et démocratiques de l’opposition qui aspirent à présenter leurs candidats aux élections en question. Le candidat du Front patriotique rwandais-FPR, qui aujourd’hui se livre à la chasse aux sorcières au sein de son propre parti fracturé, ne saurait pas être idéal pour instaurer la démocratie au Rwanda.

6. Enfin, tout le monde garde en mémoire qu’en 2003 le général Paul Kagame n’a pas été élu par le peuple rwandais, mais qu’il s’est plutôt autoproclamé président après une fraude massive lui accordant un score stalinien de 95%. J’ai le souvenir frais des intimidations, humiliations, perquisitions, menaces, arrestations, emprisonnements arbitraires et assassinats de mes partisans, pendant que d’autres fuyaient le pays et continuent de fuir encore aujourd’hui pour chercher refuge dans les pays limitrophes ou sur les autres continents. Par conséquent, il relèverait d’un manque de courage de notre part de croire un seul instant et de faire croire que les élections du 9 août 2010 seraient utiles pour le peuple rwandais.

Il est de mon devoir, en tant que citoyen rwandais, de dire tout haut et sans ambages que je rends responsables du chaos et de l’absence de démocratie au Rwanda certaines grandes puissances occidentales capitalistes et démocratiques, ainsi que certaines personnalités phares de ces pays qui soutiennent ouvertement et obstinément un criminel devenu leur proconsul, leur policier et leur agent commissionnaire dans la région des Grands Lacs Africains, au détriment des peuples du Rwanda et de la région qui continuent de souffrir de ses actions criminelles. La complicité de ces pays et de ces personnalités politiques, religieuses et celles du monde des affaires avec un criminel d’une telle notoriété est indigne et répugnante.

En tenant compte de tout ce qui précède, je demande avec insistance à tout citoyen rwandais, patriote et responsable, de s’abstenir des élections du 9 août 2010 afin de manifester son désaveu du régime dictatorial et criminel du général Kagame. Il ne faudrait plus jamais participer aux élections des présidents qui ont du sang sur les mains.

Dans de telles circonstances, la seule solution comme voie de sortie pour le régime de Kigali est d’oublier les élections en vue d’organiser sans plus tarder une conférence nationale sous forme d’un débat suffisamment large sur les réalités et les vérités de l’histoire de notre pays et sur les mécanismes de partage du pouvoir, les deux pommes de discorde sources de conflits et bagarres récurrents entre les Rwandais.

Pour plus d’information :

Faustin Twagiramungu

Téléphone: 0032 473 210 512

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Posté par rwandaises.com