Deux juges d’instruction français se rendent dès demain au Rwanda pour reprendre l’enquête sur l’événement déclencheur du génocide rwandais de 1994, l’attentat qui a coûté la vie au président Juvénal Habyarimana.

Les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux seront accompagnés de cinq experts, d’un magistrat du parquet, de deux policiers, des avocats des victimes françaises de l’attentat et des avocats de neuf proches de l’actuel président rwandais Paul Kagame, poursuivis dans le dossier, dit-on de source judiciaire.

C’est la première fois que des magistrats indépendants vont tenter de faire la lumière sur cet événement toujours mystérieux qui a précédé l’un des plus grands génocides du XXe siècle, le massacre de 800.000 personnes, pour la plupart des Tutsi.
L’avion du président Juvénal Habyarimana, un Hutu, avait été abattu par des missiles sol-air à son atterrissage à Kigali. Onze autres personnes avaient été tuées dans l’attentat, dont quatre membres d’équipage français.

Les massacres avaient commencé juste après, selon un plan organisé. Etats et historiens se divisent toujours sur la question des responsables de l’attentat, d’où pourrait découler celle du génocide.

La délégation française doit rester une semaine sur place, procéder à des investigations et des expertises sur le site de l’attentat ainsi qu’à des auditions de témoins.

« On connaît la localisation des débris de l’avion sur l’aéroport, la trajectoire de l’avion, il sera donc peut-être possible de déterminer la position possible ou probable des tueurs, ce qui validera ou infirmera peut-être les témoignages », a-t-on expliqué de source judiciaire.

Marc Trévidic et Nathalie Poux ont repris le dossier après le départ en retraite de Jean-Louis Bruguière, précédent magistrat chargé de l’enquête.
Ce dernier retenait l’hypothèse d’une responsabilité du Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par Paul Kagame, un Tutsi. Le FPR a pris le pouvoir après le génocide.
Le juge Bruguière avait provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali en 2006 en lançant des mandats d’arrêt contre neuf proches de Paul Kagame. Ces relations ont été rétablies en 2009.

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Posté par rwandaises.com