Le colonel Marchal et le lieutenant Lemaire faisaient partie de la mission des Nations Unies au Rwanda en 1994. Ils protégeaient un groupe de près de 3000 réfugiés dans une école de Kigali. Quand ils reçoivent l’ordre de quitter les lieux, ils partent vers l’aéroport avec les expatriés belges en laissant derrière eux les rwandais qui seront tués quelques heures plus tard.
Pour maître Gillet, l’avocat des demandeurs, « ils les ont clairement abandonnés car ces réfugiés sont venus se mettre sous leur protection. Ils les ont amenés à cet endroit et les ont protégés pendant quatre ou cinq jours ; donc ils ont trompé leur confiance puisque c’était pour les abandonner quelques jours plus tard ».
Florida Ngulinzira est l’une des parties requérantes dans ce procès. Son mari, un ancien ministre rwandais des Affaires étrangères, était également sous la protection des casques bleus belges, mais il a été tué après leur départ. « Mon sentiment de révolte est toujours là, mais je n’ai pas de vengeance dans mon cœur. Tout ce que je veux, c’est connaitre la vérité », dit-elle.
Pour les officiers, l’événement de l’école de Kigali est sorti de son contexte de guerre. Le colonel Luc Marchal, officier de la MINUAR au Rwanda en 1994 se défend et précise : « Si on ne prenait pas les rwandais dans les convois, c’est parce que on avait déjà vécu la situation où les rwandais étaient sortis des convois et assassinés sur place. Les Belges ont fait leur travail au mieux dans ces circonstances. N’oublions pas qu’il y avait déjà eu dix morts parmi les soldats belges mais malgré cela, ils ont continué à faire leur mission ».
Seize ans après les faits, les familles des victimes demandent réparation. Elles attaquent l’état belge et trois anciens casques bleus. La justice doit à présent déterminer les responsabilités.
I.L. avec Justine Katzhttp://www.rtbf.be/info/belgique/judiciaire/genocide-du-rwanda-des-casques-bleus-belges-sur-le-banc-des-accuses-252559
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