Arusha – Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a décidé mardi de reporter de sept jours le contre-interrogatoire d’un enquêteur français, le lieutenant- colonel Fernand Batard. Cet officier gendarme à la retraite est le principal enquêteur de la défense dans le dossier de l’ex-ministre de la Jeunesse Callixte Nzabonimana.
La chambre présidée par la juge ougandaise Solomy Balungi Bossa a pris cette décision à la demande du procureur kenyan Paul Ng’arua, qui s’est dit pris de cours par certaines déclarations du témoin. Les juges lui ont donc accordé un délai de sept jours pour enquêter sur les affirmations de Fernand Batard. Ng’arua souhaite vérifier les allégations de l’enquêteur selon lesquelles l’équipe de la défense aurait fait l’objet d’une « filature » de la part des autorités rwandaises lors de ses enquêtes au Rwanda.
Par ailleurs, M.Batard affirme avoir été détenu pendant 19 heures à l’aéroport de Kigali, en juillet 2008. Il allègue également que des détenus de la prison de Gitarama (centre) auraient été manipulés par les autorités pour qu’ils viennent déposer contre les dignitaires de l’ancien régime poursuivis devant le TPIR, dont Nzabonimana.
M.Batard, qui avait entamé sa déposition lundi, est le 35e témoin de la défense de Nzabonimana. Si tout se passe comme prévu, son contre-interrogatoire débutera lundi prochain.
Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l’humanité, Nzabonimana est présenté par le procureur comme le principal instigateur des massacres dans sa préfecture natale de Gitarama.
L’accusé, qui était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), le parti de l’ex-président Juvénal Habyarimana, a été arrêté en Tanzanie le 18 février 2008.
Son procès s’est ouvert le 09 novembre 2009 et le procureur a terminé son accusation le 13 avril 2010 après cité 19 témoins. Le lendemain, l’ex-ministre entamait sa défense.
(Agence Hirondelle 23/03/2011)
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