WICHITA (Etats-Unis) — Le procès d’un Rwandais octogénaire, accusé d’avoir menti sur son rôle dans le génocide commis dans son pays en 1994 pour pouvoir obtenir la nationalité américaine, s’est ouvert mardi à Wichita (Kansas, centre).
Le procès de Lazare Kobagaya, 84 ans, pourrait durer huit à 10 semaines, et de nombreuses personnes doivent faire le voyage de l’Afrique au Kansas pour venir témoigner au sujet des événements qui se sont produits au Rwanda entre avril et juillet 1994, lorsque quelque 800.000 personnes, en majorité d’ethnie tutsie, y ont été massacrées.
M. Kobagaya, un Hutu qui s’est installé au Kansas en 2005 pour y rejoindre des membres de sa famille, est accusé d’avoir menti dans son dossier de candidature à la citoyenneté américaine en niant avoir participé au génocide et en falsifiant certains aspects de son passé, et risque d’être extradé.
« Je vous préviens, certains éléments risquent d’être plutôt macabres et perturbants », a averti le juge Monti Belot en s’adressant aux jurés potentiels, ajoutant que certains témoins étaient « des gens qui ont participé au génocide ».
Lazare Kobagaya est soupçonné par la justice américaine d’avoir organisé et incité à commettre des violences contre les Tutsis à plusieurs reprises, et notamment d’avoir ordonné à des Hutus de brûler des maisons appartenant à des Tutsis et de tuer des femmes tutsies ayant épousé des hommes hutus.
Ses avocats ont souligné dans des documents présentés au tribunal que le nom de leur client n’était jamais apparu dans les listes de personnes suspectées d’avoir participé au génocide établies par des sources indépendantes à la suite des violences.
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Posté par rwandaises.com