L’association à but non lucratif américaine Explore a mis en ligne lundi 18 juillet sur Facebook un documentaire de 22 minutes sur le Rwanda (à voir à la fin de cet article), une initiative présentée par The Christian Science Monitor.

Intitulé Raindrops Over Rwanda (Gouttes de pluies sur le Rwanda), le film revient sur le génocide de 1994 et le travail de mémoire, de pardon aussi, engagé depuis dans le pays. Pour chaque «like» sur Facebook, l’association versera 1 dollar (0,70 euro) au Mémorial du génocide de Kigali, la capitale du Rwanda. L’association veut atteindre les 50.000 «likes», ce qui représenterait la somme de 35.260 euros.

Comment vivre après avoir vu le génocide? C’est sans doute la question que s’est posée Charles Annenberg Weingarten en réalisant son documentaire sur le Rwanda. Accompagné d’Honoré Gatera, un rescapé du génocide également guide au Mémorial, il nous fait découvrir plusieurs sites «de mémoire» —qui sont aussi les lieux des crimes.

Le génocide de 1994 a fait plus d’un million de morts en 10 jours. Le décès du président Hutu Juvenal Habyarimana a provoqué l’extermination organisée des Tutsi. Rassemblés souvent dans des lieux publics, les Tutsi étaient systématiquement assassinés à la machette ou au fusil.

A l’Institut technique de Murambi, transformé en mémorial, un rescapé nous ouvre les portes d’anciennes salles de classe. Sur des planches de bois, sont placés les corps de femmes, d’enfants et d’hommes. Les corps blanchis sont installés dans la position qu’ils avaient au moment de la mort. Dans cette école, 50.000 Tusti ont été tués le 21 avril 1994. Seules 10 personnes ont réussi à s’échapper.

Plus que le souvenir, c’est le dialogue et la compréhension que cherchent à provoquer ces mémoriaux. A celui de Kigali, 250.000 personnes sont enterrées et ont leur nom gravé sur un mur de pierre.

«Ces tombes sont un rappel clair du coût de l’ignorance» revendique Gatera. Nous avons besoin de nous dire la vérité les uns aux autres».

La difficulté, avoue un autre rescapé «c’est de trouver une personne à qui pardonner, qui demande pardon.»

C’est dans cet esprit qu’Honoré Gatera aimerait organiser une exposition itinérante et qui puisse être un moyen de réconcilier victimes et bourreaux. Mais, pour le moment, le Mémorial de Kigali fonctionne uniquement avec les dons versés par les visiteurs. En attendant la somme des «likes».

 

Lu sur The Christian Science Monitor

http://www.slateafrique.com/15143/rwanda-liker-en-memoire-du-genocide-facebook

Posté par rwandanews