Publié ‘ par Yves Nyirinkwaya
Ce samedi, en France, à Paris a eu lieu un colloque sur l’implication de la France dans le génocide rwandais conduit par Jean-Claude LEFORT, un ancien député et vice président membre de la mission d’information parlementaire sur le Rwanda et par Géraud de Geouffre de La Pradelle, professeur de droit et juriste international.

Depuis la Commission d’enquête citoyenne (CEC) de 2004, aucune rencontre d’importance n’avait encore fait le point sur l’implication de la France dans le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.

Pourtant d’importants apports ont été faits depuis : côté français avec, par exemple, la diffusion de documents provenant d’archives de l’Élysée, côté rwandais avec la publication des travaux des commissions Mucyo et Mutsinzi.

D’autres documents ou témoignages, provenant du TPIR, d’autres procédures judiciaires ou de travaux de chercheurs, ont été publiés. Les écrits ou interviews de militaires français, qui s’attachent à dénier toute responsabilité dans ces événements sanglants, apportent également parfois des informations inédites.

Le peu d’intérêt suscité par ces apports, tant dans les médias où sévit un négationnisme d’une virulence inconnue jusqu’alors, que dans la recherche universitaire, nous a incité à réunir historiens, journalistes, juristes, parlementaires, militants des Droits de l’homme, pour exposer le résultat de leurs travaux, leurs conclusions et relancer le débat.

Le colloque vise à présenter les faits nouveaux concernant l’implication de l’appareil d’État français dans la préparation et la perpétration du génocide, et à récapituler les charges qui pèsent sur les responsables français. Il se propose aussi d’analyser comment l’application de la doctrine française de la guerre révolutionnaire et l’adhésion des autorités politiques et militaires françaises au racisme anti-tutsi, fondement de l’État Rwandais depuis 1959, ont pu mener la France à soutenir l’extermination programmée des Tutsi rwandais.

Il s’interrogera sur les manœuvres de l’État français pour éluder sa responsabilité et les perspectives judiciaires possibles des plaintes en France de victimes du génocide.
Cet exposé discutera également de la situation matérielle, physique et morale des rescapés et de la manière dont ils pourraient obtenir le versement de réparations par la France.

Enfin il s’interrogera sur le silence de tous les candidats à l’élection présidentielle à propos de la participation de l’appareil d’État français à ce génocide ; il discutera des modalités qui permettraient de remettre dans le débat public la question des errements criminels de l’État français et des moyens d’y mettre un terme.

Photo : Militaires Français pendant l’opération Turquoise au Rwanda en 1994

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