Le président de la république Paul Kagame a souligné que les conflits sont toujours de grands obstacles à la paix et au développement en Afrique et dans le monde entier.
Le président Kagame a prononcé ces mots dans son discours d’ouverture de la réunion de haut niveau sur le renforcement de la paix post-conflit qui se tient a l’hôtel Serena à Kigali depuis ce mardi.
« Les conflits obstruent les progrès humains et affectent la paix et le développement, ils doivent être résolus », a déclaré le président Paul Kagame.
Le Chef de l’Etat d’ajouter que les nations qui sont en guerre devraient donner la priorité aux aspirations de leurs peuples en général en ajoutant que cela peut aussi être atteint en améliorant la cohésion sociale et le développement économique.
Le président de la république a également donné un bref aperçu historique de la façon dont le Rwanda a émergé de la guerre de 1994, du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 et comment la stabilité est revenue.
« Après la guerre, il y avait une nécessité de restaurer l’ordre public et la stabilité politique ainsi que d’assurer le rapatriement des réfugiés, les personnes marginalisées auparavant ont également été amenées à bord et les femmes, qui sont souvent négligées, ont été promues à des postes de prise de décisions » a témoigné le président Kagame.
« Un bon leadership engagé à tous les niveaux est essentiel », a-t-il ajouté, « la poursuite du dialogue a permis l’élaboration de la vision nationale, cela a également permis aux Rwandais de prendre leurs propres décisions et décider de leurs priorités, désormais tous les Rwandais profitent du progrès de leur pays » a affirmé le numéro un rwandais.
Le président Paul Kagame a en outre souligné que le Rwanda a également mis en place des institutions qui renforcent la responsabilisation à tous les niveaux comme l’Office de l’auditeur général et celui de l’Ombudsman. « Et cela a contribué à l’éradication de la culture de l’impunité » a fait savoir le chef de l’Etat.
Le président Paul Kagame a toutefois mis un accent particulier sur le défi majeur dont le Rwanda doit vite se débarrasser en l’occurrence les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) dans la partie orientale de la RD Congo. Un groupe armé considéré et figurant sur la liste noire de terroristes.
Cependant, le chef de l’Etat a ajouté que la poursuite de la collaboration avec la RD Congo montre les progrès réalisés dans l’affaiblissement de ce groupe armé.
Le Président Kagame a déclaré que les discussions sur la construction de la paix doivent servir d’opportunités à bon nombre de pays africains sortant de conflits afin d’apprendre les meilleures pratiques des pays qui ont progressé après des guerres.
L’assistante du Secrétaire Général de l’ONU en charge de la construction de la paix, Mme Judy Cheng Hokins a, quant à elle, insisté sur la bonne gouvernance et le respect des droits de la personne comme moyen d’assurer la consolidation de la paix et la stabilité politique.
Madame Hokins a salué les progrès du Rwanda en ajoutant que c’était bien émouvant de voir celui ci sur la liste des 20 premiers pays au monde qui sont sur la bonne voie d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.
Elle a également salué la forte présence de femmes auprès des instances de prise de décisions.
« L’ONU continuera à soutenir le Rwanda sur la voie de la stabilité et j’exhorte les autres pays, à l’instar du Rwanda, à autonomiser les femmes et à respecter les engagements internationaux, en particulier, ceux qui visent le renforcement de la paix durable », a fait savoir Hokins.
Le Président du Burundi Pierre Nkurunziza a, de son côté, déclaré que son pays a aussi connu une série de conflits ethniques et politiques.
Le président Nkurunziza d’ajouter que son pays, qui est à présent sur la voie de la stabilité, contribue également aux missions de maintien de la paix dans certains Etats déchirés par la guerre comme la Somalie, le Soudan, le Haïti et la Côte-d’Ivoire.
« Le progrès du Rwanda a été une inspiration pour nous, nous essayons de renforcer notre assemblée législative, mais aussi intégrer nos systèmes de sécurité », a indiqué le chef de l’Etat Burundais.
Le premier ministre Ivoirien et ministre de la défense, Guillaume Soro, qui participait à cette conférence, a manifesté le souhait d’élargir la coopération entre le Rwanda et son pays qui a traversé récemment une période de conflits afin de pouvoir apprendre du Rwanda sur chaque étape dans la consolidation de la paix et le développement.
« J’ai été surpris de voir le Rwanda se remettre après la tragédie qu’il avait connue. Moi et ma délégation, nous allons donner au président Ouattara le rapport de ce que nous aurions vécu afin que nos deux pays aient des relations particulières » a déclaré Guillaume Soro.