Après la domination de l’Afrique par les Italiens (Romains), les espagnols, les portugais, les sarrazins, les anglais, les russes, les Français, les américains et les chinois, d’aucuns avaient pensé qu e l’an 2008 allait sonner l’heure du décollage économique de l’Afrique, berceau de l’humanité. En effet, l’effondrement du système monétaire capitaliste faisait entrevoir une possibilité de décollage économique aux pays producteurs des matières premières (pétrole, or, uranium, cobalt, uranium, Coltan, gaz, diamant, cuivre, etc.) et possédant des vastes terres arables et non polluées pour l’agriculture (riz, fruits, légumes, cacao, plantes médicinales, etc.) selon la belle formule : Gagnant-Gagnant.
Avec le dépeuplement et le vieillissement de l’occident, l’Afrique qui jouit du taux de croissance démographique le plus élevé de la planète était en bonne position démographique pour gérer sa croissance avec le personnel et le marché intérieur voulus.
Mais hélas ! Les pronostiqueurs avaient oublié que l’Afrique n’avait pas de fusil, de gros fusil, comme un éditorialiste de BLO aime bien le dire. En effet, il s’avère aujourd’hui que celui qui a le gros fusil est celui qui prospère aussi économiquement car c’est lui aussi qui détermine les règles du jeu économique. Tous les pactes économiques internationaux auxquels les pays africains avaient adhéré tombent caduques ou ne sont pas appliqués par la seule volonté du gros fusilier. La fin du régime libyen devant l’inaction de l’Union Africaine (que d’aucuns appellent Utopie Africaine depuis la déconfiture de son dernier sommet) avait lancé un message clair que l’Afrique est toujours un biftek sur la table des puissants et qu’elle reste un continent en vente où les africains n’ont qu’un petit rôle de sentinelles ou de Kapita comme diraient les beniluberois. Les puissants qui sont en faillite économique ont choisi de se partager les richesses de l’Afrique pour se refaire à peu de frais une santé économique moyennant leurs gros fusils. Les discours d’aide humanitaire, de démocratie, de bonne gouvernance, des droits humains, de l’économie du marché selon le principe Gagnant-Gagnant ne sont qu’une mascarade du vol organisé et maquillé des richesses d’Afrique.
L’afrique est impuissante parce qu’elle n’a pas de gros fusil. On a vu en RDC le peuple congolais se lever pour voter le changement. Aujourd’hui les chars sont dans les rues pour imposer le status quo aux congolais. Les armes sont plus fortes que les urnes. Et pour avoir les armes, il faut avoir l’argent.
Aujourd’hui, les multinationales ont plus d’argent que les états. C’est ainsi qu’elles possèdent aussi le gros fusil qui fait de l’afrique le biftek des puissants. Toutes les multinationales ne sont pas mauvaises car certaines d’elles contribuent au progrès de l’humanité. Mais en afrique, leur passif est lourd dans la déliquescence des Etats-nations, des armées nationales,etc. Elles ont trouvé une faille en Afrique, un continent prêt à croquer car n’ayant pas de fusil et quand il peut en avoir, ce fusil est entre les mains d’une élite jouisseuse et irresponsable.
Les multinationales ont transformé les Etats et les armées nationales en tonnaux vides qui font seulement beaucoup de bruit. Les armées nationales des plusieurs pays africains sont aujourd’hui humiliées par des milices, des rebelles, des terroristes à la solde des multinationales comme au Nigeria, Mali, Niger, Soudan, R.D.Congo, etc. pour affaiblir les Etats et les pousser à quémander l’expertise des gros fusiliers. Avec l’expertise des puissants vient l’imposition de l’économie capitaliste sans visage humain.
La R.D.Congo, pays le plus catholique et le plus chrétien d’Afrique, du moins statistiquement (60 millions des chrétiens) pouvait encore compter sur ses églises pour recoller les morceaux du désatre capitaliste. Malheureusement, les experts des conquérants internationaux ont découvert que certains hommes d’église congolais aimaient l’argent plus que Jésus-Christ, l’ami des pauvres et des petits. Cette faille trouvée dans la forteresse de l’Eglise qui avait aidé les congolais à survivre à la dictature de Mobutu et aux tentatives de balkanisation de la RDC depuis 1996, est en train d’être utilisée aujourd’hui pour tenter de supprimer les repères religieux et culturels nécessaires pour la renaissance de la R.D.Congo. Les multinationales exploitant les richesses congolaises ont réussi à trainer des prêtres, des pasteurs, des évêques, des Messeigneurs, des bishops, dans la boue de la fraude électorale du 28 novembre 2011, les reduisant ainsi en pharisiens et scribes du temps de Jésus. L’objectif de ce débauchage des hommes d’Eglise était la diabolisation de l’Eglise et de son influence sur la marche de la société congolaise. C’est pourquoi aucune église, aucune secte, aucune religion n’a été épargnée pour que les croyants congolais perdent confiance aux hommes d’Eglise et adorent seulement les messagers du roi Dollar. Heureusement que tous les hommes d’Eglise n’ont pas succombé à la tentation. Les plus braves continuent de porter l’étendard de la libération de l’humanité initiée au Golgotha par Jésus de Nazareth qui dit qu’ Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Pour sauver l’Afrique de la gueule du lion qui s’appelle aujourd’hui mondialisation de l’économie néolibérale, il faut que les africains relisent leur histoire émaillée des promesses toujours déçues, prennent conscience du danger qui les guettent, s’unissent et s’arment de leurs valeurs culturelles et religieuses. L’Afrique a besoin de héros libérateurs à l’instar de Simon Bolivar, Mahatma Gandhi, Amilcar Cabral, Mehdi Ben Barka, Felix Moumie, Albert Luthuli, Um Nyobe, Lumumba,Mulele, Mzee LDK, John Garang, etc.
Kasereka Mwendakulala
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(Congo Libre 07/02/2012)
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Posté par rwandanews