Comte Pierre De LacanEn 1975, ma famille, ma femme et mon fils Yannick de 7 ans à l’époque (Gwenaelle n’était pas encore née) se trouvaient à Bangui, moi j’étais en poste à la base militaire de Pamiers en France.
Et avec la politique centrafricaine, je n’avais gardé de contact que avec Marcellin LAMINE qui fut sans doute le plus brillant ministre du commerce de la Centrafrique, mais à qui, et je le dis, à cause des Kamach, Bokassa lui fit les pires misères ces années là.
Un matin, je reçois un coup de fil du ministère des armées à Paris.
Ce fut bref : ‘Colonel, vous devez être dans 36 heures dans nos bureaux, mission en préparation en Cenrtrafrique’.
Je m’éxécutais dans les délais et…
Et j’apprend quoi ? Qu’il faut faire tomber Jean Bedel BOKASSA, car il est en train de sortir de ce qui maintenant s’appelle la Françafrique.
Car Bokassa avant tout le monde avait compris qu’il fallait tout faire pour ne pas rester dans ce piège. Lui déjà parlait de quitter le système CFA. Bokassa n’était pas un imbécile.

Une réunion eut lieu à Paris, avec Robert Galley, le ministre de la coopération de l’époque.
BUT: aFAIRE TOMBER BOKASSA PAR TOUS LES MOYENS.
Et la stratégie fut vite trouvée, à savoir exploiter la mégalomanie de Bokassa, tout en lui coupant les vivres.
Car Bokassa durant son règne, année après année, passa tout de même de Colonel à Maréchal, selon sa propre discrétion.
Et Robert Galley nous dit ceci : Le président pense que si Bokassa se faisait Empereur, ce serait une sorte de sommet pour lui.
Je suis intervenu pour dire, c’est ridicule. La moitié de la RCA appartient traditionnellement à l’Empire du Kongo, Bokassa empereur n’aurait aucun sens aux vues des traditions locales.
En outre, il est issu d’une ancienne Principauté qui n’acceptera jamais cela.

Et Robert Galley de me répondre : ‘On s’en fiche, l’histoire de la Centrafrique, c’est nous qui l’écrivons, les centrafricains ne savent rien de ce que vous dites. Aussi vous exécuterez les ordres. »

Début 76, je suis de retour à Bangui, et l’idée d’Empire fut dûement installée dans la tête de Bokassa par l’ambassadeur de France.
Bokassa me reçut très froidement en sa villa de Kolongo avec ce : « Encore vous De Lacan ? Qu’est-ce que vous faites ici ? »
Ma réponse fut juste :’ Pour vous aider, ordre de Paris »

Une réunion eut lieu avec si je me souviens bien, Mme Domitien, à l’époque Premier ministre, Ange Patassé, Théodore Lamine, Alazoula, et autres.
Il fallait préparer le courronnement du futur Empereur.

Mais ce que aucun d’eux ne savait, c’était la nature de ma mission : FAIRE TOMBER BOKASSA

Une autre réunion plus secrète eut lieu chez Placide LAMINE en sa villa de Lakouanga avec Mme Domitien et Théodore LAMINE, à l’initiatve de Madame la Premier ministre.
Et Madame Domitien hurlait des : ‘Mais il es devenu fou ou quoi ?’

Réunion inutile, le cycle était déjà en cours.

Bokassa ne voulait pas d’un courronnement à la centrafricaine, selon les rites traditionnels.
Evidemment, des années plus tôt, il avait fait brûler toutes les archives historiques du pays.
Et ce fut encore Robert Galley, en bon perfide qui lui suggéra l’idée d’un faste à la Napoléon.

BOKASSA devint Emperreur, sans rien savoir des us et coutumes de la noblesse.
Et contrairement aux idées reçues, cela ne coûta rien à la RCA, ce fut la FRANCE qui finança le tout.
Le pouvoir en Centrafrique devint bicéphale.
Bangui avec Ange Patassé et Bokassa en son palais de Berengo.
Mais le piège s’était déjà refermé sur Bokassa car l’affaire des étudiants martyrs fut une instrumentalisation de nos services.
L’armée centrafricaine était déésarmée. Elle ne pouvait donc tuer personne.
Mais la propagande française fit tout pour amplifier le phénomène.
Il y’eut bien sûr des accidents, des morts, mais comme on vous le dit par erreur.
BOKASSA n’a tué personne de sa main dans cette crise.
Mais on a tout fait pour le faire croire.
Car c’est de la totale propagande.

Enfin ! L’opération Barracuda de 1979 était ma mission.
Exécutée de main de maître en moins de 72 heures
Je n’en suis aucunement fier. Car cela initia l’ingérence agressvie dans les affaires d’un pays indépendant.
Et si c’était à refaire, j’aurais refusé en démissionnant.
Voilà mesdames et messieurs la vérité cachée que sans doute vous ignoriez

Et je suis simplement navré de voir encore des centrafricains vénérer cet Empire qui fut une mascarade montée de toutes pièces par les services secrets français.

Par  comte Pierre De Lacan

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Posté par rwandaises.com