Nicolas Sarkozy est en bien fâcheuse posture au regard des résultats du premier tour. Analyse d’un revers qui pourrait se confirmer en défaite au soir du 6 mai.
Nicolas Sarkozy n’est assurément pas dans une meilleure posture en tant que candidat de l’Elysée ou plus exactement, candidat sortant. C’est en effet une première dans l’histoire de la République française, qu’un président sortant arrive en seconde position au premier tour.
C’est une douche froide pour le chef de la tribu des majoritaires à l’Assemblée nationale française. Echec annoncé? C’est sans aucun doute une singularité qui ne milite pas en faveur d’une dynamique pour une nette victoire au second tour. Certes, les sondages le positionnaient déjà deuxième.
Mais les mêmes sondages le montraient souvent au coude-à-coude avec François Hollande. Avec un score prévisionnel honorable d’environ 27% pour l’actuel locataire de l’Elysée. Mais hier en fin de journée, s’est le score peu flatteur de 25,4% que les urnes lui ont servi.
Pour ce premier tour, c’est donc un double échec que Sarkozy essuie: échec de n’avoir pas devancé en tant que président-candidat, son challenger Hollande. Echec d’avoir eu un score qui le place un peu trop loin derrière le candidat socialiste qui engrange plus de 28%. Sarko n’a pas démérité Sans ambages, les résultats du premier tour expriment la soif de changement des Français.
Et pourtant, vu d’Afrique, Nicolas Sarkozy n’a pas démérité. Certes, sa rupture avec la Françafrique n’a jamais eu lieu, mais il a débarrassé le continent africain de quelques satrapes féroces. Sous cet angle, il a créé une dynamique qui n’a pas fini de produire des effets et qui sera sans aucun doute renforcée par l’éveil des consciences africaines. Le printemps arabe aura également trouvé en lui une précieuse sève nourricière.
Face à la crise de l’euro, il se sera également battu comme un beau diable pour une monnaie dont il ne peut maîtriser, tout seul, tous les ressorts. Bref, mal ou bien, il a fait ce qu’il pouvait.
Les erreurs qui ont coûté cher à Sarkozy Le péché fatal et multiforme qu’il a commis c’est, nous semble-t-il, de s’être davantage battu à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Son passage au Fouquet’s en 2007 dans le XVI Arrondissement, sitôt élu, son goût du bling-bling, son comportement désacralisateur de la fonction présidentielle, son exubérance langagière et sa fébrilité gestuelle, sont autant d’avaries qu’il laisse sur son parcours et dans la conscience l’électeur.
Or, pensons-nous encore, une élection présidentielle se gagne à l’intérieur et non à l’extérieur. Autant dire que le deuxième tour se présente comme la quadrature du cercle pour le successeur de Jacques Chirac. Certes, ce ne serait peut-être pas la première fois qu’un président candidat est battu après le second tour, mais c’est la première fois qu’un challengeur bat au premier tour un locataire de l’Elysée. Ce dernier, tout compte fait, doit engager immédiatement une profonde réflexion pour se mettre à l’abri d’un désastre au deuxième tour.
Ce d’autant que la réserve de voix à droite parait moins abondante qu’à gauche. Dans tous les cas, contrairement à l’Afrique où les voix sont monnayables du fait des achats de consciences et de la corruption, en France, les électeurs sont des citoyens éclairés et libres.
C’est dire que l’état-major de l‘UMP a du grain dur à moudre et il doit bien le moudre avant le 6 mai prochain s’il veut renverser la vapeur.
Car la France n’est pas le Gondwana (la République bannanière imaginaire de l’humoriste nigérien Mamane) où pour le président sortant, la probabilité du meilleur est plus forte que celle du pire. «Le Pays» .
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Posté par rwandaises.com