Laissons de côté les ennemis du Rwanda qui, aujourd’hui comme il y a 18 ans, chargent le pays des Mille Collines des pires accusations. Et considérons le cas des gens de biens (*), de l’opinion en général et de ceux qui la font, les journalistes par définition agnostiques et neutres. En principe. Car on a assisté depuis le début de la crise congolaise au printemps, à une véritable chasse aux sorcières où Kigali a tenu une fois de plus de rôle de bouc émissaire.
En avril dernier, une faction de l’armée congolaise a fait sécession au motif que des engagements pris le 23 mars 2009 n’ont pas été tenus par le gouvernement de Kinshasa à l’égard de minorités servant dans l’armée congolaise. Comme les leaders de cette rébellion sont soi-disant Tutsi (ndlr: la rébellion est elle-même constituée à 80% de Hutu), la rumeur a immédiatement couru que le Rwanda soutenait la rébellion du M23.
L’ONG américaine Human Rights Watch puis l’ONU pour des raisons que l’on détaille plus bas, ont accrédité (voir créé) ces rumeurs et les médias ont conclu sans enquête réelle que hypothèses les plus simples sont les plus vraisemblables. Les chancelleries n’ont fait que répéter et plusieurs pays occidentaux ont immédiatement gelé leur aide au Rwanda en l’attente d’éclaircissements.
Le principe non-scientifique selon lequel les hypothèses les plus simples sont les plus vraisemblables, est connu sous le nom de rasoir d’Ockham depuis l’Inquisition et tient fréquemment lieu de grille d’analyse à une presse occidentale affaiblie. L’opinion submergée d’informations contradictoires et fantaisistes, ferme les yeux ou reste indifférente même lorsque les mensonges sont clairement établis (par exemple la fausse photo de l’AFP et la dépêche abracadabrante d’Associated Press).
Voici les 10 raisons qui prouvent que la doxa, la croyance répandue selon laquelle le Rwanda a soutenu le mouvement de rébellion M23, ne tient pas:
1] Raison numéro un: parce que le Rwanda a toujours nié fermement avoir soutenu le M23. Paul Kagame qui est un homme d’honneur et de parole l’a solennellement proclamé face à son Etat-Major lors de l’inauguration du Collège militaire de Nyakinama en disant:
“nous ne l’avons pas fait, et si nous l’avions fait, je vous dirais ici même nous l’avons fait, car alors nous l’aurions fait pour une bonne raison, mais nous n’avions pas [de] raison de voir ce conflit s’embraser, au contraire nous avons essayé de l’empêcher.”
2] Raison numéro deux parce que le M23 qui ne plaisante pas avec les principes, a lui-même toujours déclaré que le Rwanda ne lui avait apporté aucune aide.
3] Raison numéro trois: parce que le M23 n’avait besoin d’aucune aide du Rwanda ou de quiconque. Tout d’abord parce que la rébellion dispose de suffisamment d’hommes et d’officiers aguerris avec la multiplication des désertions au sein de l’armée congolaise. Ensuite parce que l’équipement de la rébellion en armes lourdes et en munitions surpasse depuis le début tous ses besoins. Les rebelles du M23 ont en effet littéralement dévalisé les stocks pléthoriques de l’armée congolaise. Et si cela ne suffisait pas, à chaque nouvelle déroute l’armée congolaise a abandonné au M23 des tonnes de matériel, d’armes lourdes et de munitions. Les preuves de cela sont incontestables.
4] Raison numéro quatre: parce que les toutes premières rumeurs de soutien du Rwanda au M23 ont été distillées par l’ONG américaine HRW. Or il s’avère que cette organisation est pour des raisons politiques et historiques en conflit larvé contre le Gouvernement Rwandais. Que cette organisation a été dénoncée par ses propres fondateurs comme partiale et ultra-politisée. Enfin parce cette organisation ne dispose pas d’experts ad-hoc et encore moins de moyens forensiques modernes pour étayer des accusations dramatiques et invérifiables dont le but est d’ émouvoir l’opinion pour faciliter les levées de fonds aux États-Unis et en Europe.
5] Raison numéro cinq : parce que la partialité du Coordinateur des experts de l’ONU au Congo a été démontrée. Le Rwanda a en effet demandé le limogeage immédiat du coordinateur des 5 experts de l’ONU pour cause de révisionnisme contre le Génocide, un motif grave d’invalidation de l’ensemble des travaux remis au Conseil de Sécurité.
6] Raison numéro six : Parce que le rapport des experts, son addendum et son nouvel avenant comportent un nombre élevé d’erreurs rédhibitoires dont certaines s’apparentent à des provocations pures et simples (l’exemple des tombes de Kanombe est particulièrement pénible). Le Gouvernement Rwandais a d’ailleurs dès la publication du rapport pris le soin de réfuter fermement, point par point, l’ensemble des accusations des 5 experts de l’ONU et de leur coordinateur.
7] Raison numéro sept : parce que le rapport des experts contredit sur certains points clés des rapports plus anciens du Conseil de Sécurité, ce qui constitue une autre faille rédhibitoire. C’est le cas notamment lorsqu’il est fait référence à certains inventaires de l’armée congolaise.
8] Raison numéro huit: parce que le rapport des experts toujours sur des questions d’inventaires contredit les rapports d’autres organisations humanitaires telle que Amnesty International.Voir l’affaire des canons de 75 mm sans recul.
9] Raison numéro neuf: parce qu’un conflit d’intérêt pourrait frapper de nullité le travail du coordinateur des experts de l’ONU engagé par ailleurs en association avec d’autres anciens experts de l’ONU dans un projet indépendant à 5 millions de $ portant sur la supervision stratégique des mines précieuses du Congo. Ce point problématique n’a jamais fait l’objet d’un examen sérieux.
10] Raison numéro dix: parce que l’avenant au rapport des experts comporterait au moins une pièce falsifiée, à savoir les papiers d’identité militaire d’un faux agent de renseignement rwandais capturé au Congo, en fait un militaire congolais déserteur torturé lors de sa détention d’après des fuites rendues publiques par des sources dignes de foi. Là encore aucune investigation indépendante n’a été menée pour vérifier les faits.
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Posté par rwandaises.com