Les Rwandais ont commencé dimanche à commémorer le 19ème anniversaire du génocide de 1994, qui a fait de 800 000 morts, selon l’ONU, à plus d’un million, selon le gouvernement de Kigali, pour la plupart des Tutsi, a rapporté lundi le journal ‘New Time’ (gouvernemental).

Le président Paul Kagame, arrivé au pouvoir à l’issue de ce génocide, a appelé lundi les gouvernements du monde entier à arrêter les responsables des massacres toujours en fuite.

Il y a « encore certains pays qui abritent des suspects du génocide » mais qui refusent de les livrer à la justice, a-t-il dit.

« Ces pays doivent faire la bonne chose et faire face à leur responsabilité de combattre et punir le crime de génocide« , a ajouté Paul Kagame dans une allocution retransmise par la télévision d’Etat.

Très peu de génocidaires présumés réfugiés à l’étranger ont jusqu’à présent été poursuivis – une demi-douzaine en Belgique et un en Norvège.

La semaine dernière, un ex-capitaine de l’armée rwandaise, Pascal Simbikangwa, a été renvoyé devant la Cour d’assises de Paris pour « complicité de génocide« , ce qui pourrait donner lieu au premier procès en France lié au génocide au Rwanda.

Arrêté à Mayotte en 2008, Pascal Simbikangwa, ancien officier des renseignements rwandais, avait été mis en examen (inculpé) en avril 2009 pour son rôle présumé dans le génocide qui a fait 800 000 morts entre avril et juillet 1994 selon l’ONU, essentiellement au sein de la population rwandaise tutsi.

La France a toujours refusé d’extrader vers le Rwanda les génocidaires présumés se trouvant sur son sol. Mais elle peut les juger elle-même en vertu du principe de compétence universelle qui permet aux juridictions françaises d’enquêter sur des crimes internationaux dès lors que l’auteur présumé se trouve en France.

Quant au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), mis en place par une résolution de l’ONU du 8 novembre 1994 pour juger les principaux responsables du génocide, il a clos l’ensemble des procès de première instance et doit encore juger une quinzaine de dossiers en appel avant de fermer fin 2014. Il a rendu 55 jugements en première instance, concernant 75 accusés. Dix personnes ont été acquittées.

Chaque année, les Rwandais commémorent le génocide au travers de deux jours fériés, le 7 avril – qui marque son début, au lendemain de l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana -, et le 4 juillet, considéré comme le jour de sa fin avec la prise de pouvoir par le Front patriotique rwandais (FPR), le parti du président Paul Kagame.

La commémoration dure officiellement une semaine à partir du 7 avril, mais des activités peuvent être organisées jusqu’au début du mois de juillet, pour marquer les 100 jours de génocide.

Cette année, la commémoration se déroule sous le thème « N’oublions pas le génocide contre les Tutsi alors que nous nous battons pour l’autonomie« .

Contrairement à l’édition précédente, la commémoration a lieu au niveau des villages, notamment pour des raisons financières. Le secrétaire exécutif de la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG), Jean de Dieu Mucyo, a déclaré que la semaine de commémoration commence avec des réunions dans les villages.

Dimanche matin, Paul Kagame et d’autres responsables gouvernementaux avaient posé des couronnes au Kigali Genocide Memorial Center de Gisozi, situé sur une colline de Kigali, où une tombe de masse contient les restes de plus de 250 000 victimes du génocide.

Les Rwandais ont aussi observé une minute de silence dimanche à midi.

http://www.rtbf.be/info/monde/detail_rwanda-le-president-kagame-appelle-a-l-arrestation-des-genocidaires?id=7965127

Posté par rwandaisescom