Le Président Paul Kagame a demandé aux dirigeants africains d’arrêter de fortes et durables stratégies pour lutter contre la pauvreté endémique de laquelle profite l’Occident, ex-colonisateur, pour imposer le diktat à l‘Afrique.
« Les Pays africains continuent à être leurrés par l’Occident parce qu’ils sont plongés dans une pauvreté structurelle. Cet Occident se permet de cibler certains dirigeants élus par les citoyens et les déclarer indésirables pour les remplacer par ceux de son choix. Tout ceci est rendu possible par la situation de pauvreté endémique », a déclaré Paul Kagame, pourfendeur né d’un Occident néocolonialiste, au cours de la séance de débat de l’AG de la BAD qui s’est déroulée ce jeudi, 22 mai.
La communication évoquait les conditions pour que la jeunesse africaine ait confiance en ses dirigeants et en l’avenir de l’Afrique.
Devant ses pairs dont Ondimba du Gabon, Mohamed Ould Abdelaziz de la Mauritanie, de Museveni l’Ougandais et autres, le Président Kagame a exprimé ainsi sa révolte contre une Europe qui, pour libérer son aide budgétaire, assortit de conditions déshonorant les pays africains bénéficiaires alors qu’ils regorgent des ressources naturelles (mines, forêts, eaux…) ; des richesses énormes mal exploitées ou gérées et laquelle aide ne permet pas aux peuples africains de dépasser le cap de la pauvreté structurelle.
Pour le Président Paul Kagame, c’est une honte énorme pour les Africains dont le continent regorge de quantités incommensurables de ressources naturelles. « J’en appelle aux jeunes africains de redresser ce tort et de ne pas attendre l’aide étrangère pour développer leur continent », a-t-il dit montrant qu’un certain espoir est entrain de se faire jour avec de jeunes gens qui s’activent dans la création de leurs propres business et dans l’inventivité au bénéfice de leurs nations.
« Il est dommage de constater que notre continent soit caractérisé par une pauvreté structurelle causée par le fait que les Africains ne savent pas valoriser à bon escient leurs ressources naturelles qui prennent le chemin de l’Europe. Tout est fait pour que les infrastructures routières ou autres (aériennes) interafricaines ne se mettent pas en place avec en vue, une coopération interétats africaines soit effective. N’est-il pas pratiquement impossible de quitter par route Libreville au Gabon pour le Rwanda. La question des infrastructures est importante », a déclaré Ondimba.
L’Ugandais Museveni a brossé les réalisations de son régime pour son peuple où, a-t-il dit, il a lutté pour l’autosuffisance alimentaire, puis l’agriculture de marché. Ensuite, a-t-il poursuivi, il a industrialisé l’Uganda et il l’a doté de nouvelles technologies.
Le constat amer
« Contrairement à d’autres continents, l’Afrique n’a pas d’infrastructures suffisantes. Et même le développement qu’on constate relève du miracle », a-t-il dit s’adressant à ses pairs pour leur rappeler qu’aucun développement n’est possible sans une électrification suffisante du pays, sans routes et autres infrastructures socio
économiques.
« Les dirigeants africains devraient insister sur la protection du pouvoir d’achat citoyen pour être à mesure d’accroître la capacité de consommation des produits manufacturés mais aussi une volonté politique africaine devra être mise dans l’attraction et la promotion des investisseurs privés locaux », a-t-il ajouté montrant ainsi que le forum de la BAD de Kigali promet de faire bouger beaucoup de choses dans les différentes métropoles africaines.
Le Vice Président Kenyan, William Ruto, a noté la part de l’insécurité caractérisée en Afrique comme facteur de la pauvreté endémique.
