Le Président rwandais Paul Kagame participe actuellement aux travaux de l’Assemblée Générale de la BAD qui se tient à Kigali. Il est intervenu dans le débat de ce mercredi 21 mai ‘Une gouvernance dont l’Afrique a besoin’ pour montrer que le Continent africain a besoin de dirigeants qui construisent des structures étatiques durables, qui continuent de fonctionner quand ils quittent leurs fonctions.
Il a également souligné qu’il est plus préoccupé de ce qui peut améliorer les conditions de vie des citoyens plutôt que la question de l’alternance au pouvoir car, a-t-il souligné, certains dirigeants ont quitté leurs fonctions sans donner une marque aux changements positifs des peuples.
Assistaient à cette communication, d’autres hauts dirigeants africains dont le Vice-président kenyan, William Ruto ; l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, le richissime soudanais Mo Ibrahim et la présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Dlamini Nkosazana Zuma.
“La gouvernance qui sied à l’Afrique de demain est celle de visionnaires altruistes qui feront tout pour avancer les citoyens et la jeunesse en particulier », a-t-il souligné avant d’attaquer la mauvaise gouvernance sociale des régimes rwandais précédents qui a sérieusement hypothéqué l’histoire du Rwanda :
“Vingt ans sont écoulé depuis qu’un million de Tutsi ont été génocidés. Nous avons eu des dirigeants qui adoptaient un discours idéologique du ‘Hutu power’ prônant la majorité ethnique comme mode de gestion du pouvoir et une minorité qui doit en être exclue pour disparaître. Le discours raciste adopté par ces dirigeants sensibilisait les gens à massacrer leurs voisins de la minorité ethnique pour rentrer en possession de leurs biens. Ça c’est le résultat de la paupérisation que ces dirigeants ont créé dans les citoyens pour mieux s’entredéchirer. Voilà le leadership qu’a connu l’Afrique, le Rwanda en particulier, durant les temps révolus », a déclaré Paul Kagame qui tient à ce que « les dirigeants dont l’Afrique a besoin sont ceux qui impriment des changements dans le style de vie des citoyens en mettant en exécution les objectifs de développement tel qu’ils sont conçus ».
C’est ici que Kagame donne sa conception sur l’opportunité de l’alternance démocratique au pouvoir.
« Le problème posé n’est pas l’alternance au pouvoir. C’est plutôt l’amélioration des conditions de vie de mon peuple. Nous avons besoin de dirigeants dynamiques qui construisent des institutions durables en collaboration avec les citoyens. Un accent doit être mis sur les réalisations qu’on met en place avant de quitter le pouvoir. La question de l’alternance démocratique est fondée. Mais il y a ceux qui brandissent l’alternance pour quitter les fonctions officielles sans avoir fait une réalisation de taille trouvant cela normal. Ce point doit également être pris en compte dans le débat. Un tel peut faire un séjour de 10, 20 et plus au pouvoir. Le temps de quitter on trouve qu’il n’a rien laissé aux citoyens qui, par contre, voient leurs conditions de vie se détériorer ».
Dans son intervention, le Vice Président Kenyan, William Ruto, a montré que le passage de certains dirigeants africains au pouvoir aura été caractérisé par une mauvaise gouvernance, que d’autres ont massacré les citoyens, mais qu’il y a un espoir que les dirigeants actuels, de par leur propre initiative, peuvent améliorer la situation. Il a, en passant, donné l’exemple de la EAC (East African Community) qui fait de grandes avancées dans la bonne gouvernance en si peu de temps de son existence avec l’initiation de grands projets infrastructurels dont la construction du chemin de fer qui devra traverser les cinq pays de la Communauté.
« Moi je trouve que les Africains sont prêts pour le changement, qu’ils vont résolument dans la vision d’une Afrique dont nous avons besoin », a dit Ruto.
La Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, dans sa contribution au débat, « la bonne gouvernance dont l’Afrique a besoin est celle qui associe tout Africain, petit ou grand, dans le débat constructif autour des projets de développement inscrits dans le programme gouvernemental ».
Dlamini a encouragé les Présidents africains à collaborer entre eux pour concevoir de nobles objectifs de développement socio économique pour lesquels ils s’engagent résolument à réaliser.
http://fr.igihe.com/politique/bad-a-kigali-kagame-sur-la-question-d-alternance.html
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