Les géostratégies en Afrique centrale continuent au gré des intérêts des puissances de la communauté internationale. Certaines y agissent à mi couvert. Toute la question tourne autour des présumés criminels du génocide des Tutsi de 1994, des dirigeants des FDLR, opérant dans l’Est de la RDC depuis que les a rappelés le vieux Laurent Désiré Kabila, intronisé à Kinshasa en 1998 par ses parrains rwandais et ougandais qui l’ont victorieusement accompagné avec une tentative brillamment réussie. En ce 1er juillet 2014, RFI rapporte qu’une rencontre ministérielle mixte (SADC-Southern African Development Community) et ICGLR (Conférence Internationale sur les Grands Lacs) se déroule à Luanda où la RDC et le Rwanda sont invités.

Tout tourne autour du contentieux frontalier entre le Rwanda et cette RDC où de récents échanges de coups de feux entre armées des deux pays ont fait cinq morts côté congolais. Mais au Centre de tout ceci, la cause profonde du problème est la présence des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) qui écument cette région avec une envie très prononcée de leur retour forcé au pays. C’est aussi le fait qu’une certaine communauté internationale très intéressée commence à afficher des penchants douteux dans la solution de cette question en violant délibérément le modus operandi de la Communauté internationale dont le fait de lever une interdiction de voyager à l’encontre des personnalités de ces Fdlr.

Ces Fdlr ont une histoire mouvementée : de leur appartenance ӑ la haute structure des anciennes Forces Gouvernementales Rwandaises sous le régime du Gén. Juvénal Habyarimana et de la haute structure des Jeunesses INTERAHAMWE du MRND (Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement, parti alors au pouvoir), ces anciens hommes en armes n’ont jamais totalement décolérées. Leurs forfaits et crimes durant le génocide des Tutsi semblent poursuivre plus d’un de ces dirigeants militaires. Des gouvernements du monde dont Kinshasa voient en eux un outil précieux pour l’atteinte de leurs objectifs géostratégiques ou géo économiques.

Sur leur route vers Kinshasa soutenant les forces de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération de la RDC), les forces de l’APR (Armée Patriotique Rwandaise) d’alors qui venaient d’arrêter le génocide traquaient et poursuivaient les forces des ex-FAR (Forces Armées Rwandaises) et les Interahamwe qui venaient de commettre le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 qu’elles ont bouté hors de la RDC vers le Congo Brazzaville, la Zambie, le malawi et autres pays de l’Afrique Centrale mais aussi ceux de l’Occident.

Rappelés par Laurent Désiré Kabila en mal de cohabitation avec son parrain rwandais, ces troupes vaincues et pourtant appuyées par de grandes puissances dont la France et tolérées par la puissante église catholique romaine, rappliquent et se meuvent dans cette vaste région de l’Est rdcongolais. Elles forment désormais un mouvement dit FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda).

Les FDLR dont les dirigeants sont d’anciens hauts gradés militaires des Ex-FAR, elles forcent le respect des puissances zimbabwéenne, angolaise qui s’allient aux forces de la RDC dans leur lutte contre les rébellions successives de l’Est de la RDC (RCD et CNDP) qui sont nées suite aux incompréhensions qui sont nées entre le régime Kabila et ses protecteurs essentiellement rwandais.

On a vu par le passé les envoyés spéciaux des puissances occidentales dont Aldo Ajello de l’UE donner des suggestions utiles pour venir à bout du phénomène FDLR dont la protection de Kinshasa n’était pas à démontrer.

Au fur du temps, cette Communauté internationale semble gagnée par la forte propagande médiatique du négationnisme du génocide des Tutsi de 1994. Elle a tendance à adhérer à la thèse des négociations entre le Gouvernement rwandais et les FDLR, autant que cela a été énoncé par un tanzanien Jakaya Kikwete qui, fin 1993, en marge des travaux de l’Union Africaine à Addis Abbeba, a accepté de jouer le porte-voix de cette Communauté internationale qui n’osait et n’ose pas encore déclarer officiellement ce douteux projet de négociation entre un gouvernement et un mouvement officiellement et internationalement accusé de génocidaire mais aussi de « terroriste ».

Rien qu’hier, cette Communauté internationale a montré encore une fois cette face qu’elle cache en aidant le gén. Iyamuremye, commandant ai des FDLR et en mettant à sa disposition un hélicoptère le transportant à Goma avant de s’embarquer pour Sant’Egidio de Rome où, lui et ses subalternes, ont rencontré les envoyés spéciaux de l’Union Européenne, Koen Vervacke et ceux de l’ONU pour l’Afrique des Grands Lacs (Mary Robinson et Martin Kobler).

« Ce n’était pas une médiation, c’était un dialogue. Il s’agit surtout de la responsabilité des FDLR qui doivent réellement se rendre et entrer dans un processus de désarmement, ce qui pour l’instant n’est pas le cas », a confié Vervacke.

« Le gouvernement du Congo et la Monusco cherchent tous les prétextes pour éviter l’application des résolutions du Conseil de sécurité. On leur donne de l’importance alors qu’on devrait faire de véritables pressions militaires », explique une source officielle rwandaise au micro de la RFI de ce 1er juillet 2014 montrant par là que cette Communauté internationale appuye Kinshasa qui a toujours promis aux FDLR qu’elles devront entrer en négociation avec le Gouvernement rwandais.

Une source près le Ministère rwandais des Affaires étrangères confie à IGIHE que la Communauté Sant’Egidio et le Gouvernement congolais ont toujours soutenu une solution négociée des FDLR comme condition de retour dans leur pays ajoutant que jamais le Gouvernement rwandais n’acceptera cette voie surtout qu’il est en position de force.

Cependant, cette source va très loin pour montrer que les puissances occidentales sont bien à l’aise de faire pression sur le gouvernement rwandais pour que ses laquais de l’opposition politique armée rwandaises principalement les FDLR gagnent ce processus qui couvriraient la plupart d’entre elles.

« Le monde n’a pas de pitié. Il est cynique. Il n’a que des intérêts. C’est regrettable de voir la Communauté internationale accueillir avec respect des criminels de génocide (les représentants des FDLR reçs à Sant’Egidio) qui ont décimé plus d’un million de Rwandais pour discuter… Notre voix ne peut pas s’entendre dans ces fora. Mais nous avons ce que nous pouvons faire chez nous », a déclaré le Président Paul Kagame au cours de sa conférence de presse de ce 1er juillet 2014.

Le régime actuel de Kigali lutte contre un complot international ? Pourquoi cette coalition contre le Rwanda ? Cette pression sur le Rwanda pour déclencher les négociations avec les FDLR cache des intérêts douteux des différentes puissances internationales intervenant dans cette saga.

Certains pays comme la France ne voudrait pas se voir acculée à reconnaître et demander pardon pour le rôle supposé dans le génocide des tutsi du Rwanda de 1994. Elle ne voudrait surtout pas être acculée à verser des indemnités de réparation dans un fonds de Compensation pour survivants du génocide qui est en projet au niveau de certains fora internationaux.

Il y a aussi cette Eglise catholique romaine qui serait bien aise de voir l’idéologie du double génocide acceptée comme base de ces improbables négociations car cette Eglise se sait avoir un cas sérieux sur sa conscience. Bien plus, le fait que le Rwanda entre de plein pied dans l’économie de marché, que l’économie de subsistance est en passe d’être complètement dépassée sur toute l’étendue du territoire rwandais, les dispositions spirituelles et de croyance des fidèles vont être diluées dans le stress quotidien des citoyens qui doivent redoubler des forces de travail pour produire et que le temps autrefois passé à demander des sacrements sera écourté pour dire que les ministres de l’église en tant que directeurs spirituels et dîmes vont au fil du temps s’effriter.

Enfin, et ceci est aussi dangereux, cette obsession du gouvernement rwandais actuel à devoir améliorer les conditions de production (des programmes d’assistance Une Vache-Une famille, Mutuelle de Santé, HIMO, Villages regroupés, bancalisation…) et de vie des citoyens rwandais avec d’une autre part, l’indépendance économique budgétaire et le peu de recours à l’assistance internationale, ceci n’est pas vu d’un bon œil par la communauté internationale des bailleurs de fonds du tiers Monde.

Alors, FDLR étant l’organisation politique la plus structurée, disciplinée, active et nombreuse de toutes les formations politiques de la diaspora politique rwandaise, étant servile quant aux intérêts de l’Occident, on comprend dès lors pourquoi cette Communauté internationale penche sur elle et tient à ce qu’elle émerge politiquement.

Publié le 1er-07-2014 par Jovin Ndayishimiye
http://fr.igihe.com/politique/rwanda-rdc-invites-au-sommet-sadc-icgrl-de-luanda.html
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