Les opposants politiques au gouvernement du Président Paul Kagame et au parti FPR (Front Patriotique Rwandais) au pouvoir ont, pour la plupart, en commun le fait qu’ils sont en dissidence de par le fait qu’ils ont travaillé pour le régime à un moment comme à un autre, qu’ils ont éprouvé des difficultés de cohabitation souvent provoquées ou télécommandées par de gros lobbies et parfois par certains régimes occidentaux. Les hauts dignitaires du pouvoir actuel rwandais ont-ils décidé de faire rayonner les lignes essentielles du Programme politique de leur parti FPR tout en promouvant une entente cordiale avec des partis coalisés avec lui, formés de personnalités qui, au départ, en 1994, avait une faible carrure politique ?

La Dame de fer Victoire Ingabire, Patronne des FDU-Inkingi purgeant 15 ans de réclusion. Le temps est-il venu de repenser son itinéraire idéologique ? Le temps de purger sa peine, les changements de mentalités citoyennes auront annulé sa carte politique.

Les dissidents rwandais, la plupart d’entre eux, n’ont pas compris le modus operandi du FPR qui veut épouser le fonctionnement du CCM (Chama Cha Mapinduzi) tanzanien tolérant ses concurrents du CHADEMA (Chama Cha Demokrasia na Maendeleo), du CUF (Civic United Front)… ; ceux-ci étant conscients de leur faible représentativité à la base communautaire. Le CCM règne régulièrement sur la Tanzanie depuis qu’il s’appelle TANU (Tanganyika African National Union).

Il renouvelle les personnalités à la tête de l’Etat après chaque double mandat. Il admet le débat exempt de tout vacarme belliqueux avec ses partis rivaux dans toutes les instances de direction du pays au prorata des suffrages gagnés dans différents rendez-vous électoraux. Lesdits partis bénéficient de confortables lignes budgétaires gouvernementales, ce qui leur permet d’exister en toute stabilité. C’est dire que l’existence officielle de ces partis est agréée et attestée au point qu’ils comprennent la way of politics tanzanienne.

 

Gén. Kayumba Nyamwasa, patron de RNC : Pris en otage par les grands stratèges de l’IDC et autres puissances occidentales en lui faisant gober des idéologies de double génocide auxquelles il ne croit pas, le Gouvernement rwandais saura-t-il les vaincre en le ramenant au bercail, lui et son RNC ? Dépasser les incompréhensions passagères

Pourquoi le Rwanda ne peut pas se payer ce luxe ? Est-ce la faute aux gouvernementaux actuels ? Est-ce parce qu’ils ne fournissent pas beaucoup d’efforts pour arracher cette crème politique et intellectuellement skillée rwandaise à l’Occident qui l’a prise en otage idéologique développant une démarche de confrontation au lieu de celle du compromis ? Dans tous les cas, de jour en jour, l’opposition politique creuse creuse davantage le fossé qui la sépare de la ’Gentleman way of doing politics’ avec les tenants du régime en place. Il y a de quoi !

Donc, pour le cas du Rwanda, contrairement aux nationalistes et patriotiques tanzaniens qui ont régulièrement évolué en toute tranquillité et paix autour du Mwalimu Julius Nyerere, durant maintenent plus de 50 ans, depuis 1963, date de l’indépendance, l’opposition politique au Rwanda se fait par confrontation ouverte, par répulsion et sentiments de haine. Des lignes idéologiques de ruptures sont brandies. Elles sont essentiellement alimentées par des haines ethniques et par un régionalisme exacerbé.

Du fond de la diaspora politique rwandaise, ces lignes idéologiques rétrogrades (hutu-tutsi, kiga-nduga) se vivent dans la conscience des ambitieux politiques tout en combattant le régime de Kigali. Et ce ne sont pas des groupes occidentaux belgo romains qui manquent pour attiser cette absence de cohabitation entre frères rwandais et aider à mettre du feu sur la paille de la maison Rwanda.


Désidéologisation de la classe politique rwandaise

Dans leur quête de puissance, les dissidents rwandais ont toujours quitté la parcelle de pouvoir qu’ils occupaient pour se jeter dans les bras de lobbies occidentaux qui ont à la loupe le régime FPR actuel en quête de l’indépendance durable et des changements socio économiques notables des citoyens. Ces lobbies scrutent toute occasion de l’affaiblir et promouvoir leurs poulains.

La lutte des opposants rwandais est-elle mue par les intérêts personnels de ces derniers ? Ont-ils des lignes idéologiques sensiblement populaires qu’ils défendent ? Leur discours dénote-t-il un plus dans l’arsenal idéologique rwandais ?

Non ! Quand ce n’est pas l’idéologie du double génocide qui sous-tend l’ethnocentrisme hutu cher au QG de la puissante Internationale Démocrate Chrétienne, véritable architecte de l’idéologie du règne de la majorité ethnique hutue, thèse portée haut par les FDU-Inkingi de la dame Victoire Ingabire et les FDLR des Généraux Sylvestre Mudacumura et Gaston Iyamuremye ; c’est une haine crasse fondée sur l’égo blessé des autres généraux Kayumba Nyamwasa ou Emmanuel Habyarimana. Mais tout ce beau monde est allaité par la même IDC qui les coule dans un même bain idéologique de la désidéologisation.

Actuellement, la lutte des dissidents et autres opposants politiques rwandais se veut creuse. On ne pense à rien comme idéologie de gouvernement. La question est une et unique pour eux : lutter pour détrôner le système FPR et le Président Paul Kagame.

Cela se voit par des coalitions de ces formations politiques qui se forment et se défont rapidement parce que bâties sur des alliances précaires. On ne forme pas un projet de coalition entre deux ou plusieurs formations politiques rien que pour détrôner un régime, en l’occurrence ici, le FPR. Il faut au moins avoir un seul sérieux grief idéologique.

Et l’acte d’accusation doit être clair au lieu de fomenter l’idée que « le FPR paupérise les citoyens », que dans ses essais et erreurs, dans la mise sur pied de sa politique de régionalisation des cultures et de consolidation des terres paysannes pour un meilleur rendement, les opposants ne doivent pas crier à la supercherie du FPR alors qu’il tente de changer de bout en bout le paysage économique rwandais.

Par contre cette opposition aurait dû brandir la question de savoir si dans cette marche rapide pour les changements sociaux radicaux, le FPR au pouvoir tient compte de l’aspect capitalistique ou socialisant.

Or notre opposition n’en est pas encore là. Ses sponsors occidentaux ne permettent pas qu’elle prenne cette démarche. Ils lui impose la tactique de la confrontation allant jusqu’à l’usage du terrorisme (grenades explosives en l’an 2010-2013), de l’arme avec les Fdlr…

 

Le vieux politicien Faustin Twagiramungu, sur quel pied danser ? Le gauche, avec les forces qui pourraient rééditer l’apocalypse encore qu’elles ne le comprennent pas ? Le droit, avec le Gouvernement FPR dont il est un dissident le plus tonitruant ? La politique de fines et exquises manières diplomatiques est difficile dans les mentalités rwandaises.

Les grands ténors de l’opposition rwandaise de la diaspora, le vieux Faustin Twagiramungu (RDI-Rwanda Dream Initiative), Mme Victoire Ingabire (FDU-Forces Démocratiques Unifiées), les généraux Kayumba Nyamwasa (RNC-Rwanda National Congress) et Emmanuel Habyarimana (CNR-Convention Nationale pour la République) de même que les incontournables FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) de généraux Mudacumura et Iyakaremye devraient penser deux fois à la nature des intérêts poursuivis par leurs sponsors occidentaux, à leur incompatibilité avec les leurs en tant que citoyens rwandais.

Et si le Gouvernement rwandais leur tendait la main dans le but de casser la lourde influence négative occidentale qui leur pèse ?

La région des Grands Lacs fait face à une réalité malencontreuse et pourtant incontournable. De très forts lobbies occidentaux actifs dans la région ne veulent pas y voir s’installer des Etats forts et bien gérés. Or le Rwanda qui peut voir ses enfants réconciliés est une menace très sérieuse à leurs plans d’exploitation sans merci de tout le sous sol de la région.

Les efforts que fait l’actuel Gouvernement rwandais pourront-ils être couronnés de succès ? Les lobbies en question garderont-ils sous leur coupe la main sur l’arène politique rwandaise qu’ils divisent et télécommandent autant qu’ils veulent et s’assurent que l’opposition rwandaise leur est acquise à cent pour cent, mais que le gouvernement rwandais est un os dur à avaler ?

 

Comment une démocratie peut-elle opérer dans un tumulte des obus ?

Quoi si le gouvernement en question renforçait ses stratégies consistant à reprendre ses cerveaux que ces lobbies manipulent à volonté ? Si rien ne vient affaiblir la volonté politique du gouvernement de Kagame qui va vers ses citoyens de la diaspora, ses efforts seront récompensés par la passation et acceptation du message selon lequel tout rwandais est citoyen de son pays partout où il se trouve, qu’il a droit d’aller et de venir pour tendre à mettre le Rwanda sa patrie dans ses priorités premières, y compris y investir et y réélire sa résidence.

Les autorités rwandaises connaissent parfaitement qui sont leurs vrais ennemis ; ceux-là même qui ont conçu, sensibilisé et inculqué l’idéologie de l’ethnocentrisme et qui sont toujours très actifs même sur les fora de rwandais.

La grande victoire, dure à remporter, pour le tenace gouvernement rwandais est de renforcer son indépendance économique en occupant tous les secteurs de la vie économique. Plus et plus d’investissements !

« Sa victoire approchera vers la perfection au cas où le Gouvernement rwandais pourra arracher cette crème intellectuelle et bien skillée de la diaspora rwandaise à ces lobbies qui lui salissent la conscience. Je crois que la stratégie de Kagame avec ses désormais annuelles ’Rwanda Day’ ne poursuivent pas d’autres objectifs. Il lui suffit, pour son administration, de parfaire l’attrait de ces Rwandais qui ouvriraient des activités de professions libérales et autres gros investissements au pays pour, plus tard, être pressentis dans les hautes sphères de prise de décision du pays », a confié un analyste politique anonyme.

http://fr.igihe.com/politique/opposants-rwandais-mus-par-pur-opportunisme-ou.html

Posté par rwandaises.com