Au cours de sa Conférence avec les parlementaires rwandais en ce mardi 27 janvier 2015, Christine Lagarde a montré comment le Rwanda est l’un des trois pays africains subsahéliens qui manifestent une santé économique très satisfaisante.
La Patronne du FMI a encouragé le Rwanda dans sa volonté politique de développement du Secteur Privé rwandais. Elle a indiqué trois pistes à renforcer pour arriver à cette fin : une jeunesse skillée de façon diversifiée, des exportations diversifiées et le développement d’emplois non agricoles avec une tendance sans cesse accrue des citoyens à consommer les produits bancaires (crédits) et donc à s’orienter vers l’économie de marché.
“Le FMI s’engage à accompagner le Rwanda dans sa quête du développement. Nous donnerons toute l’assistance nécessaire”, a déclaré Lagarde provoquant une ovation des parlementaires et autres invités à la conférence.
Quelles politiques- clé pour le Rwanda en devenir ?
La patronne du FMI se répète délibérément en guise d’insistance : renforcer la capacité du secteur privé, martèle-t-elle. Mais comment ? Quelles stratégies propose-t-elle ?
“Mobilisez les ressources internes et profitez des potentialités qu’offre les intégrations régionales”, a-t-elle dit montrant les stratégies de contournement de l’état d’enclavement du Rwanda.
Des questions embarrassantes lui posées
Le tour des questions des parlementaires et autres invités arrive. La présidente de la Commission Budget et Patrimoine de l’Etat fait une intervention remarquée.
Des griefs : “Des pays occidentaux décident unilatéralement de la coupure des aides en cours de l’année budgétaire. C’est triste ! Le FMI en collaboration avec d’autres organisations internationales peut-il initier un système de consultation et de dialogue avec les Etats occidentaux pour gérer des situations qui mènent au blocage de ces aides ?
Et puis, vous nous parlez de mobiliser des ressources internes, pourtant nous subissons un arbitraire des responsables dans la régulation du commerce international. Ceux-ci bloquent nos exportations de pierres précieuses bien que nous obéissons aux normes de leur traçabilité. Aidez-nous à vendre nos ressources en toute transparence”.
Un autre parlementaire Zénon Mutimura demande comment la Patronne du FMI apprécie le fossé inévitable qui se crée et se creuse entre riches et pauvres dans le régime capitaliste et son impact sur l’économie d’un pays donné. Il effleure les mécanismes du commerce nord-sud inégal pour glisser dans une suggestion de palliatif : promouvoir la coopération sud-sud tout en montrant ses entraves.
Le professeur Shyaka Anastase de RGB (Rwanda Governance Board) touche un point sensible. Celui de modes de gouvernance et de démocratie. Il demande que la Directrice Générale du FMI apprécie l’une et l’autre voies de démocratie de confrontation largement réussie dans un Occident à la longue tradition démocratique et d’institutions fortes et une démocratie consensuelle qu’a opté le Rwanda.
A toutes ces questions, la Directrice n’a pas voulu trancher. C’était un débat après tout. Point n’est besoin d’être précise ou catégorique. On peut se permettre des réponses évasives. C’est ça la politique politicienne !
“J’avoue ne pas bien maîtriser ce dossier de traçabilité des minerais d’Afrique des Grands-Lacs. Je vais m’y plonger pour avoir plus d’éclaircissements là-dessus”, a-t-elle répondu à la Présidente de la Commission Budget et Patrimoine. Lagarde a également invité le Parlement rwandais à se joindre au Forum interparlementaire mondial du FMI et de la Banque Mondiale qui joue comme un groupe de pression sur les décisions des pays nantis à l’encontre d’autres nations du monde.
A l’intervention de Zénon Mutimura, elle a semblé apprécier le fait que les écarts entre riches et pauvres sont une dynamique logique du capitalisme mondial. Néanmoins “il faut arrêter des politiques fermes de redistribution des richesses”, a-t-elle dit ne voulant pas s’éterniser sur cette question.
La Directrice Générale a loué la politique du ‘gender balance’ du président Paul Kagame et a demandé que la forte représentativité des femmes dans les hautes sphères de prise de décision s’étendent également dans le secteur privé.
“Quand on a un président comme Kagame qui comprend et met beaucoup de volonté dans la parité home-femme, cela doit nécessairement s’étendre à toutes les institutions du pays y compris celles du secteur privé”, a-t-elle dit invitant les femmes à prendre d’assaut le secteur privé rwandais et à devenir des entrepreneures à l’égal des hommes.
http://fr.igihe.com/insolite/la-patronne-du-fmi-donne-des-lecons-utiles-au.htmlhttp://fr.igihe.com/insolite/la-patronne-du-fmi-donne-des-lecons-utiles-au.html
Posté par rwandaises.com