Le Conseil d’Administration de la Ville de Turin avait tenu ses assises le 3 novembre 2014 pour examiner et approuver une liste de personnalités ayant accompli des oeuvres hors du commun, les justes. Parmi elles, Paul Rusesabagina avait été également cité. En guise de reconnaissance de ce mérite, la Ville avait décidé de leur accorder la nationalité italienne.
A l’annonce de cette citation, les Rwandais d’Italie, de Belgique, de France et d’ailleurs se sont levés pour protester contre l’imposture de leur compatriote. Ils ont mis sur pied une délégation chargée d’expliquer l’imposture de cet homme. Celle-ci a rencontré différents responsables ministériels italiens et les membres de l’Administration de la Ville de Turin.
La cérémonie de collation de cette distinction devait se dérouler ce 23 janvier 2015. Elle n’aura pas lieu, nous informe une source près la direction de la diaspora rwandaise d’Italie.
De témoignages de la part des hommes de média italiens dont Giuseppe Campidonico sont venus étayer les protestations de la diaspora rwandaise à propos de l’imposture de l’homme.
« M. Fassino (Président du Conseil d’Administration de Turin), mon nom est Giuseppe Campidonico, membre de l’Association des Journalistes italiens depuis 1995. Ayant lu un document du Conseil d’Administration de Turin qui a l’intention d’accorder la nationalité italienne à Rusesabagina pour son mérite d’avoir sauvé des vies des Tutsi dans l’Hôtel des Mille Collines de Kigali au moment du génocide des Tutsi, j’ai l’honneur de vous informer que je connais sérieusement l’histoire du Rwanda de par mes voyages incessants depuis que ce pays est sorti de l’apocalypse de 1994 pour renaître de ses cendres.
J’ose avancer que Rusesabagina est loin d’être élevé au rang des ’Justes’. La ville de Turin ne doit en aucun cas lui attribuer cet honneur.
Sur base des témoignages des rescapés de l’Hôtel des Mille Collines que nous appelons ici ’Hotel Rwanda’, son comportement aux temps forts du génocide est loin d’être celui ui est réflété dans le film d’Hollywood. Les rescapés étaient pris comme des clients de l’hotel. Celui qui ne payait pas finissait dans les bras des Interahamwe », ainsi a-t-il écrit Giuseppe forçant le Conseil à revoir sa décision à l’endroit de Rusesabagina.
Le journaliste va plus loin pour expliquer :
« Qu’il soit clair. Rusesabagina avait reçu les ordres de la direction de Sabena airlines qui était propriétaire de l’hôtel, de ne pas faire payer les réfugiés qui avaient pu regagner l’hôtel. Le fax lui envoyé à ce propos le montre clairement. Je vous prie de revoir votre décision », a-t-écrit avant de recommander que toute décision qui devra à l’avenir être prise en rapport avec le génocide des Tutsi du Rwanda, il faudra d’abord consulter Paul Kagame qui a tout fait pour ramener la paix et initier une entreprise difficile de la réconciliation et la cohabitation pacifique entre victimes et leurs bourreaux au point que chacun tourne vers l’avenir avec espoir.
Sur Kagame, le journaliste apprécie sa lutte pour le développement du pays avec un préalable de sécurité totale en passant par la promotion de la femme rwandaise.
Un Texte de Karirima A. Ngarambe
Traduit du Kinyarwanda : Jovin Ndayishimiye
Posté par rwandaises.com
