Le Rwanda ne fait pas partie des grosses cylindrées du football africain. Reste qu’en l’espace d’un an, les progrès réalisés par les Amavubi (« guêpes ») sont presque sans équivalent à l’échelle mondiale. Il y a 12 mois, le Rwanda occupait la 134ème place au Classement mondial FIFA/Coca-Cola et la 39ème en Afrique. Aujourd’hui, le Pays des Mille lacs est 64ème dans le monde et 18ème sur son continent.
Cette progression a beaucoup à voir avec l’arrivée en mai 2014 du sélectionneur Stephen Constantine. Après avoir entraîné le Népal, l’Inde, le Soudan et le Malawi, l’entraîneur britannique a dès ses débuts obtenu un résultat probant avec l’élimination de la Libye, au premier tour des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF 2015. Au deuxième tour de l’épreuve préliminaire, les Rwandais ont battu le Congo aux tirs au but, suite à quoi ils ont dominé le Gabon 1:0 en amical.
Le Rwanda a finalement été disqualifié de la CAN pour avoir aligné un joueur inéligible contre le Congo, ce qui ne l’a pas empêché d’occuper le 90ème rang mondial en novembre 2014, soit 41 places de mieux qu’à la prise de fonctions de Constantine.
Un mal pour un bien, puis vice-versa
Pendant de nombreuses années, les Amavubi ont utilisé des joueurs naturalisés et la seule qualification de l’équipe pour une CAN – en 2004 – est largement due à des joueurs nés à l’étranger, comme le gardien Ramadhani Nkunzingoma (RD Congo) Jimmy Mulisa (Ouganda) et Joao Rafael Elias (qui a grandi en Angola et en Belgique), ce dernier ayant d’ailleurs inscrit le premier but de l’histoire rwandaise en CAN, lors de la défaite 1:2 contre la Tunisie, hôte de la compétition.
Quand Constantine a pris les rênes, il a conservé dans son effectif quelques-uns de ces joueurs naturalisés, comme Daddy Birori, natif de Kinshasa, en RD Congo. Son inclusion dans l’équipe du Rwanda pour le match contre le Congo a conduit à l’élimination des Amavubi lorsqu’il a été découvert que Birori avait joué sous deux identités différentes. Cette éviction de la compétition reine en Afrique a conduit les autorités rwandaises à prendre des mesures radicales. En collaboration avec le Ministère des Sports, la Fédération rwandaise a demandé à Constantine de travailler de façon quasiment exclusive avec des joueurs nés au pays. Résultat : l’équipe retenue pour affronter le Maroc, en novembre dernier, avait une moyenne d’âge de 22 ans.
Contre les Lions de l’Atlas, sept joueurs ont foulé la pelouse pour la première fois de leur carrière sous le maillot rwandais, réalisant au passage une performance qui n’est pas passée inaperçue. En tenant en échec les anciens champions d’Afrique 0:0, les Amavubi ont encore progressé au Classement Mondial, atteignant la 68ème place fin 2014 et la 64ème en mars 2015. Dans son histoire, le Rwanda n’avait jamais été aussi bien placé à l’échelle mondiale.
Ensuite, le Rwanda a pour ainsi dire été victime de son succès. Lorsque la Fédération indienne de football (AIFF) a cherché un successeur au Néerlandais Wim Koevermans, elle s’est tournée vers Constantine, qui avait déjà entraîné les Blue Tigers entre 2002 et 2005. Au Rwanda, Constantine a été remplacé par le directeur technique Lee Johnson, qui a assuré l’intérim jusqu’à la nomination de l’ancien sélectionneur de la Sierra Leone, Johnny McKinstry, qui devrait donc être sur le banc des Amavubi à l’occasion du CHAN 2016, dont le pays hôte n’est autre que le Rwanda.
Pour sa première sortie de l’ère post-Constantine, à la fin du mois de mars, le Rwanda alignera quatre joueurs qui avaient fait leurs grands débuts face au Maroc. Johnson semble bien décidé à continuer le travail de développement entamé sous Constantine pour poursuivre l’ascension au Classement mondial FIFA/Coca-Cola.
(African Football Media)
http://fr.fifa.com/fifa-world-ranking/news/y=2015/m=3/news=le-rwanda-joue-la-carte-jeune-2578913.html
Posté par rwandaisescom