Le président rwandais Paul Kagame, en déplacement en Suisse, appelle son homologue burundais Pierre Nkurunziza à prendre ses responsabilités, se demandant comment il veut rester au pouvoir alors que son peuple exige son départ.
Kagame, dont les propos sont repris sur la page twitter de la présidence rwandaise, s’exprimait vendredi à l’occasion d’un symposium international à l’Université de St Gall en Suisse.
Le Burundi traverse une profonde depuis que l’actuel président Pierre Nkurunziza a été désigné par son parti le 26 avril pour briguer un nouveau mandat à la tête de son pays qu’il dirige depuis 10 ans.
L’opposition et la société civile manifestent depuis contre cette candidature arguant que la constitution du Burundi et les accords de paix signés en Tanzanie en 2000 n’autorisent pas un troisième mandat.
« Si vos citoyens vous disent nous ne voulons plus de vous comme dirigeant, comment alors dites-vous je reste, que vous le vouliez de moi ou non ? », s’est interrogé le président rwandais.
« La question n’est pas le troisième mandat ; c’est la performance », a poursuivi Kagame à qui les partis politiques reconnus au Rwanda demandent de briguer un troisième mandat alors que l’actuelle constitution rwandaise n’en prévoit qu’un maximum de deux.
L’opposition en exil et les observateurs étrangers y voient une manœuvre du président et de son parti.
Kagame, qui a été souvent interrogé sur la question, répond qu’il appartiendra au peuple rwandais de décider à l’expiration de son second mandat.
« Nous ferons de notre mieux pour nous occuper des réfugiés (burundais) mais ceci n’est pas la question. La question est comment pouvons-nous arrêter de produire des réfugiés ? », a estimé le président rwandais, dont le pays abrite déjà, plus 20.000 Burundais ayant fui, suite à la nouvelle crise dans leur pays.
« La première responsabilité incombe aux autorités du Burundi, elles ont besoin de faire davantage pour arrêter les mouvements de réfugiés », a ajouté Paul Kagame.
Un sommet spécial de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), dont font partie le Rwanda et le Burundi, doit se tenir mercredi prochain à Dar es Salaam en Tanzanie, sur la situation actuelle au Burundi.