Le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), une association française, a « dénoncé » lundi « la lenteur de la justice française » saisie de plusieurs dossiers de Rwandais accusés d’avoir joué un rôle dans le génocide des Tutsis de 1994 et vivant en France.
« Nous dénonçons depuis des années, non seulement la lenteur de la justice française, mais aussi et surtout les raisons pour lesquelles ces dossiers avancent si lentement », a indiqué à l’agence Hirondelle le président du collectif, Alain Gauthier.
« Nos ministres de la Justice et des Affaires étrangères avaient annoncé haut et fort en janvier la création d’un pôle d’enquêteurs spécialisés pour crimes de génocide », a rappelé M.Gauthier, dans une communication adressée à l’agence Hirondelle.
« Ce projet présenté au Conseil des ministres du 3 mars ne semble plus d’actualité puisque nous n’en entendons plus parler » a-t-il déploré. Par ailleurs, selon lui, « aucun moyen n’est donné aux juges d’instruction pour travailler efficacement ».
« Les deux deniers juges nommés ayant obtenu une promotion, ont dû par là même abandonner les dossiers liés au génocide. Deux nouveaux viennent d’être nommés à leur place mais ils ne connaissent pas grand-chose au dossier, je suppose », a poursuivi M.Gauthier pour qui « cette situation nous est intolérable ».
Il a également fait remarquer que les plaintes ont été initiées, non pas par le parquet, mais par « des victimes ou des associations » comme la sienne. « Sans nos actions, très peu de présumés génocidaires seraient poursuivis en France, et c’est ce qui nous révolte », a-t-il conclu.
Plusieurs Rwandais vivant en France, dont Agathe Kanziga, la veuve de l’ex-président Juvénal Habyarimana, font l’objet de mise Version imprimables en examen mais jusqu’à présent aucun procès n’a encore eu lieu dans ce pays, en rapport avec le génocide des Tutsis.
Parmi les personnes mises en examen figurent également l’abbé Wenceslas Munyeshyaka et l’ex-préfet de Gikongoro (ouest) Laurent Bucyibaruta dont les dossiers ont été remis à la France fin 2007 par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie. Selon les services du procureur au TPIR, Paris enquête toujours sur les deux dossiers.
Publié le 22-06-2015 – par Agence Hirondelle
Posté par rwandaises.com