Alors que tout était prêt pour qu’une stèle soit érigée le 21 septembre prochain à Dijon à la mémoire des victimes du génocide des Tutsi du Rwanda, l’ancien nouveau maire, monsieur Rebsamen, a annulé unilatéralement cette inauguration. Cette annonce a été faite à monsieur Alain David, membre très actif de la LICRA, par une simple “chargée de mission” de la mairie, sans qu’aucune explication ne soit donnée. Monsieur Rebsamen, courageusement, a jusqu’à ce jour gardé le silence. Dans un communiqué, l’association IBUKA, en charge de la mémoire, a dénoncé fermement cette décision autant injuste qu’incompréhensible .
Le CPCR ne peut que s’associer aux prises de position des autres associations et l’Histoire retiendra que le premier acte politique de monsieur Rebsamen, en reprenant les rênes de la mairie de Dijon, aura été d’infliger un nouvel affront aux victimes du génocide des Tutsi. L’ancien maire, Alain Millot, récemment décédé, et qui avait accueilli et soutenu l’événement avec un certain enthousiasme, doit se retourner dans sa tombe.
Que s’est-il donc passé à Dijon depuis le retour de monsieur Rebsamen? En revenant sur une décision prise par le conseil municipal, monsieur Rebsamen a-t-il cédé à des injonctions venues de plus haut? On peut tout supposer. Cela ne vient en fait que renforcer le négationnisme ambiant qui règne dans notre beau pays de France à propos du génocide des Tutsi: une justice qui nous fait fortement douter de son indépendance, des maires aux ordres d’un pouvoir qui ne veut rien reconnaître de ses errements passés au Rwanda, une classe politique vieillissante incapable de se renouveler et de donner de vraies raisons d’espérer à ses concitoyens. Combien de temps devra-t-on continuer à subir les humiliations qui nous sont infligées?
L’annulation de la cérémonie du 21 septembre à Dijon laissera des traces et ceux qui ont pris cette décision devront en assumer les conséquences. Ni le CPCR, ni les autres associations engagées dans la défense des rescapés du génocide et de leurs familles ne garderont le silence. L’ancien ministre du Travail, qui a préféré revenir sur ses terres, et on le comprend, doit savoir que nous n’aurons de cesse de lui rappeler l’affront qu’il vient d’infliger aux victimes du génocide des Tutsi. Affaire à suivre.
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Posté le 13/09/2015 par rwandaises.com