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19h00 «Hutu/Tutsi : ni races ni ethnies »

Le génocide a visé les personnes et les descendants des personnes dont la carte d’identité indiquait qu’elles étaient Tutsi. Ceux qui perpétraient les massacres se disaient Hutu et défenseurs des Hutu. Aussi, pour les tueurs et pour nombre d’étrangers, le génocide a été, et est encore aujourd’hui, interprété comme une forme dure d’un conflit ethnique. Comme si le million de morts était les victimes du génocide contre les Batutsi  Or il n’y a ni front ni combattants. Les Tutsi ont été massacrés dans des lieux où la peur et l’espoir de protection avaient poussé les enfants, les femmes et les hommes, dont le seul lien était le destin de condamnés à morts, à se réfugier.
De même, si tous les Tutsi devaient mourir –Aucun témoin ne devait survivre-, tous les Bahutu n’ont pas participé aux tueries. Bon nombre d’entre eux se sont engagés dans des actions de sauvetage et certains leaders hutu sur lesquels pesait le soupçon de non adhésion au projet d’extermination des Tutsi ont été massacrés en premier.
Enfin, il y a les mots qui ont encouragé les assassins et justifié les assassinats. Ils révèlent une logique d’’extermination et de purification raciale. En effet, s’il est absurde de parler d’ethnies au Rwanda dans la mesure où toutes les composantes de la société parlent la même langue, partagent la culture et l’espace, force est de constater que depuis le début du XXè siècle Hutu et Tutsi ont été décrits par les colons comme deux peuples racialement différents par leurs origines leur constitution physique et leur structure mentale…

  • 21h30 Après le spectacle,  échange avec le spectateurs  et l’équipe de création « Le Rôle des medias  dans le génocide des Tutsi» 

Tous nous sommes persuadés que la presse et la liberté d’expression, le droit à l’information sont les éléments déterminants de la démocratie et des sources indispensables. C’est à l’aune de la liberté d’expression que l’on mesure le niveau de développement d’une société ou sa capacité à progresser, sachant que le progrès résulte d’un débat et que le débat n’est possible que si l’on a la liberté de penser et d’exprimer librement son opinion. L’expérience du Rwanda a bien révélé la puissance des médias mais aussi leur nocivité dans un contexte social et politique délétère. D’une manière générale, nous devons poser cette question. Du point de vue strict de l’histoire du génocide, les médias et leur contenu révèlent quelque chose que l’on n’a pas par ailleurs : la logique qui sous-tend les massacres. D’aucuns ont tendance à les considérer comme une expression paroxyste de la violence ordinaire des sociétés africaines…
Marcel Kabanda

Rencontre avec Marcel Kabanda

Marcel Kabanda est historien et Président d’IBUKA FRANCE, association qui œuvre pour la mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda. Il partage son temps entre la recherche et la promotion de la mémoire. Il a été expert auprès du Tribunal Pénal international pour le Rwanda dans le procès des Médias.

  • Auteur de nombreux articles, il a collaboré à l’écriture du livre « Rwanda, les médias du génocide»
  • et a coécrit avec l’historien Jean-Pierre Chrétien  « Rwanda, Racisme et Génocide : L’idéologie hamitique».
  • un génocide

    Le 27 octobre

    Une page d’histoire

    • 19h00 «Hutu/Tutsi : ni races ni ethnies »

    Le génocide a visé les personnes et les descendants des personnes dont la carte d’identité indiquait qu’elles étaient Tutsi. Ceux qui perpétraient les massacres se disaient Hutu et défenseurs des Hutu. Aussi, pour les tueurs et pour nombre d’étrangers, le génocide a été, et est encore aujourd’hui, interprété comme une forme dure d’un conflit ethnique. Comme si le million de morts était les victimes de guerre entre les Tutsi d’un côté et les Hutu de l’autre. Or il n’y a ni front ni combattants. Les Tutsi ont été massacrés dans des lieux où la peur et l’espoir de protection avaient poussé les enfants, les femmes et les hommes, dont le seul lien était le destin de condamnés à morts, à se réfugier.
    De même, si tous les Tutsi devaient mourir –Aucun témoin ne devait survivre-, tous les Hutu n’ont pas participé aux tueries. Bon nombre d’entre eux se sont engagés dans des actions de sauvetage et certains leaders hutu sur lesquels pesait le soupçon de non adhésion au projet d’extermination des Tutsi ont été massacrés en premier.
    Enfin, il y a les mots qui ont encouragé les assassins et justifié les assassinats. Ils révèlent une logique d’’extermination et de purification raciale. En effet, s’il est absurde de parler d’ethnies au Rwanda dans la mesure où toutes les composantes de la société parlent la même langue, partagent la culture et l’espace, force est de constater que depuis le début du XXè siècle Hutu et Tutsi ont été décrits comme deux peuples racialement différents par leurs origines leur constitution physique et leur structure mentale…
    Marcel Kabanda

     

    • 21h30 Après le spectacle,  échange avec le spectateurs  et l’équipe de création « Le Rôle des medias  dans le génocide des Tutsi» 

    Tous nous sommes persuadés que la presse et la liberté d’expression, le droit à l’information sont les éléments déterminants de la démocratie et des sources indispensables. C’est à l’aune de la liberté d’expression que l’on mesure le niveau de développement d’une société ou sa capacité à progresser, sachant que le progrès résulte d’un débat et que le débat n’est possible que si l’on a la liberté de penser et d’exprimer librement son opinion. L’expérience du Rwanda a bien révélé la puissance des médias mais aussi leur nocivité dans un contexte social et politique délétère. D’une manière générale, nous devons poser cette question. Du point de vue strict de l’histoire du génocide, les médias et leur contenu révèlent quelque chose que l’on n’a pas par ailleurs : la logique qui sous-tend les massacres. D’aucuns ont tendance à les considérer comme une expression paroxyste de la violence ordinaire des sociétés africaines…
    Marcel Kabanda

    Rencontre avec Marcel Kabanda

    Marcel Kabanda est historien et Président d’IBUKA FRANCE, association qui œuvre pour la mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda. Il partage son temps entre la recherche et la promotion de la mémoire. Il a été expert auprès du Tribunal Pénal international pour le Rwanda dans le procès des Médias.

    • Auteur de nombreux articles, il a collaboré à l’écriture du livre « Rwanda, les médias du génocide»
    • et a coécrit avec l’historien Jean-Pierre Chrétien  « Rwanda, Racisme et Génocide : L’idéologie hamitique».

Posté le21/09/2015 par rwandaises.com