Les intellectuels burundais n’ont rien compris de la nouvelle dynamique du Rwanda et de ses pratiques révolutionnant les citoyens rwandais. Un long texte délibérément truffé de fausses analyses portant titre : « Le régime de Kigali constitue un danger dans la région des Grands Lacs » dépeint en noir le régime actuel rwandais. Bacinoni l’auteur étale une nudité intellectuelle qui ne sait pas interroger la cause et la conséquence d’un phénomène social rwandais qu’il tente d’analyser.
En filigrane, il fait une fuite en avant comme pour dire que si une rébellion éclate au Burundi, eh bien , il ne faudra pas chercher de midi à quatorze heures. Le foco sera bel et bien le Rwanda.
Au moment où, au Burundi, assassinats, élimination physiques d’opposants et disparitions ont été réguliers durant ces dix dernières années, alors que les tortures et autres violations des droits humains sur les manifestants anti troisième mandat y sont dénoncées par les médias internationaux, l’auteur de l’article transfère tous ces crimes sur le Rwanda.
Sans contredit voici un article tendancieux trichant sur les réalités et très léger qui ne sied pas à un intellectuel comme Bacinoni.
La sécheresse intellectuelle de Roberto Bacinoni
Cet auteur montre que le régime actuel rwandais et non celui du général Juvénal Habyarimana (1973-1994) est déstabilisateur.
« Premièrement, au Rwanda, on se rappelle que vers les années 90, avant la présentation du journal, la radio Rwanda faisait passer un message du président Habyalimana où il disait ceci « Abandi Imana yabahaye zahabu, ibaha za diyama, ibaha peteroli, ibaha n’ibindi twe tudafite. Ariko twebwe zahabu yacu, peteroli yacu, n’amahoro n’ubumwe mubanyarwanda ». Ce qui peut être traduit : « Il y a des pays dont le sous sol regorge de minerais de valeur (or, diamant, etc..) et des puits de pétrole. Le Rwanda n’en a pas, mais, sa seule richesse, c’est la paix et l’unité entre rwandais ». Alors, saviez-vous pourquoi à cette période précise, le président Habyalimana prononçait ces phrases ? Eh bien c’est dans ces années mêmes que le Front patriotique rwandais (FPR) s’active à attaquer le Rwanda à partir de l’Ouganda », lit-on dans son texte. Il montre que Habyarimana très pacifique, que tous les maux actuels sont à mettre sur le compte du régime du FPR. Cet FPR, il se retient de le qualifier de criminel.
Notre pauvre analyste ne sait pas montrer à quel point les jeunes patriotes du FPR d’alors ont été acculés à la guérilla contre Habyarimana qui, fort du soutien de la France mitterrandienne et du Zaîre du grand Léopard Mobutu, pensait faire une bouchée les petits Nyenzi qui vociféraient à la frontière ugandaise. Ces jeunes gens n’étaient-ils pas acculés car indésirables chez-eux, indésirables au Burundi où ils ne pouvaient qu’embrasser la carrière d’enseignant subalterne ? M. Bacinoni sait très bien le statut social de basse échelle qui était dévolu aux réfugiés rwandais au Burundi. Mais qu’à cela ne tienne d’après lui ! Habyarimana était pacifiste tout en refusant à ses compatriotes de rentrer chez eux !
L’auteur va dénicher on ne sait où l’idée que le même président rwandais Habyarimana aurait refusé la proposition des Occidentaux consistant en « un plan de piller les minerais du Zaïre, dans ce plan le Rwanda devait être la base arrière de ces pilleurs occidentaux. Le président Habyalimana conscient que la paix, le bon voisinage et la stabilité de ses voisins sont des valeurs plus importantes qu’il faut ménager, il refuse la proposition. Les occidentaux se sentant humiliés, ils ont tout fait pour l’éliminer en utilisant le FPR sans tenir compte du risque prévisible des massacres. Les occidentaux et le FPR s’enfutent éperdument du possible génocide… »
Huuh ! Une histoire de malotru ! Quoi ? Mais qui parle de piller le Congo ? Bacinoni confond l’organisation structurée du Rwanda actuel dans tous les domaines pour l’attrait des investissements étrangers avec le pillage. Pour la petite histoire, le pauvre auteur saura que de nos jours les Congolais qui traversent dans les deux sens chaque jour les postes-frontières de Bukavu-Kamembe et de Goma-Gisenyi sont au moins quelques cinq mille.
A ces seuls deux postes frontières les échanges commerciaux quotidiens évalués à plusieurs centaines de millions de francs sont de loin plus importants que tous les échanges des postes frontaliers de Ruhwa –Bugarama (nord ouest du Burundi), Kanyaru Haut et Bas, Nemba vers Kirundo.
Faut-il faire une confidence à Bacinoni pour lui dire que les banques commerciales rwandaises de Kamembe et Gisenyi sont pleines de dépôts des fiers Congolais qui ont plus confiance en elles plutôt qu’aux congolaises ?
Dans ce cas, comment cet auteur doit toujours chanter la chanson du pillage des ressources du sous sol congolais par les Rwandais ?
A-t-il repris la chanson du Président Juvénal Habyarimana à propos du vide du sous sol rwandais ? Mais monsieur Bacinoni, le Président rwandais trichait sur les consciences des rares intellectuels rwandais d’alors. Il savait bel et bien que le Gaz méthane du Kivu est une grande richesse et pratiquement inépuisable, qu’à lui seul, il pouvait et peut, c’est maintenant une réalité, rendre immensément riches les Rwandais.
Et puis, Monsieur Bacinoni, avec le contrôle international strict de la loi de la traçabilité des minerais, il est quasi impossible de tricher sérieusement et faire rentrer au Rwanda les minerais congolais pour les exporter. Du reste, contrairement au Burundi, le Rwanda compte plus de 600 sociétés modernes d’exploitation minière. Rwandais et étrangers, personne n’est interdit. Au Rwanda, les gens travaillent d’arrache-pied pour gagner énormément. Les structures se construisent de manière à améliorer chaque jour l’environnement des affaires.
Bacinoni tient-il au droit concédé aux Barundi de critiquer leur gouvernement, d’être libre dans ses propos contrairement, dit-il au Rwanda voisin ? Tant mieux ! Dit-il que les Barundi ont dépassé la question ethnique ? Ce n’est pas dit ! Et puis là n’est même pas la bonne méthodologie. Je crois qu’il faut être actif dans la création de plus de richesses et infrastructures sociales, de faire progresser la société passant de A à B jusqu’à Z pour changer les mentalités sociales et ne plus tendre une main mendiante à l’étranger. Ici, au Rwanda, au rythme où vont les choses, l’an 2025 trouvera des citoyens rwandais culturellement supérieurs à d’autres peuples de la région. Là, la prise de parole publique et libre aura fait également son chemin.
Le Rwanda de Kagame refuse la liberté dans la pauvreté et l’ignorance. A l’orée 2020, chaque ménage rwandais sera composé de membres culturellement élevés pour, tous, avoir terminé qui, les humanités techniques donnant lieu au travail rémunérateur, qui, son université. Alors la prise de parole politique et le droit d’association seront conquis sui generis par tous les citoyens qui ne vivront que dans des structures strictement urbanisées. Entretemps l’habitat isolé, l’économie de subsistance et l’enseignement élitiste continueront d’être un frein au changement de mentalités au Burundi.
Publié le 23-09-2015 – par Jovin Ndayishimiye
http://fr.igihe.com/politique/burundi-24-com-accuse-a-tort-rwanda-de.html
Posté le 01/10/2015 par rwandaises.com