Lors d’une rencontre avec les chefs des quartiers de la municipalité de Bujumbura, le président du Sénat, Révérien Ndikuriyo, a tenu les propos suivants (enregistrés sur un smartphone puis réécoutés et rediffusés…) : « Lorsqu’on donnera l’autorisation aux forces de l’ordre de travailler, vous irez où ? Il n’y a pas d’île au Burundi… Lorsqu’on passera à l’opération “kora” (“travaillez”), vous irez où ? L’opération sera claire : tout se terminera ici dans vos quartiers. On arrêtera le feu par un feu plus dévastateur. Le jour où on dira “kora”, il ne restera plus rien. (…) On fera le travail, tout sera brûlé.

A Cibitoke, il y a eu 100 morts en deux jours. Vous tomberez dans vos maisons. On vous délogera, même si vous êtes cachés
sous les pierres. »

Au lendemain de ce discours incendiaire, le chef de la police rédigeait le message suivant : « Le paresseux sommeillant sur sa tâche ne songe pas au jour qui fuit », tandis qu’un partisan du président diffusait sur les réseaux sociaux une photo de lui avec une machette… Quant au premier vice-président, Gaston Sindimwo, il a déclaré : « Nous allons utiliser tous les moyens, y compris des avions. (…) La récréation est finie… »

Pour les habitants des quartiers hostiles au pouvoir, le message est clair : à la fin de l’ultimatum présidentiel, ils feront l’objet d’une répression extrêmement dure, qui visera surtout les groupes de jeunes manifestants.

Publié le 7-11-2015 -par Collette Braeckman

http://fr.igihe.com/arts/securite/burundi-le-discours-de-la-haine-du-vice-president.html

Posté le 7/11/2015 par rwandaises.com