L’Examen Périodique Universel (EPU) est un mécanisme unique du Conseil des droits de l’homme (le Conseil) ayant pour but d’améliorer la situation des droits de l’homme dans chacun des 193 États membres des Nations Unies.

Par ce mécanisme, la situation des droits de l’homme de tous les pays membres de l’ONU est examinée tous les quatre ans et demi. Le résultat de chaque examen est un « document final » listant les recommandations faites à l’État examiné, et ce qu’il devra mettre en oeuvre avant l’examen suivant.

Le Rwanda était donc convoqué à Genève (Suisse), avec d’autres nations telles que l’Australie, l’Autriche, la Géorgie, le Liban, la Mauritanie, le Népal, etc… pour cette 23ème session de l’« EPU ».

Le Procureur Général du Rwanda et Ministre de la Justice, Johnston BUSINGYE, ainsi que le Professeur Anastase SHYAKA, Directeur du « Rwanda Governance Board » ont présenté leur rapport. « Sur les 67 recommandations faites par l’« EPU » en 2011 au Rwanda, 63 ont été pleinement mises en oeuvre » a expliqué Johnston BUSINGYE.

La plupart des pays présents à la session ont exprimé des préoccupations sur le dossier du Rwanda et essentiellement sur la question des médias et les libertés politiques, le trafic humain et le faible niveau de croissance de la société civile.

A ces préoccupations, le Procureur BUSINGYE a rappelé au Conseil, qu’il fallait rester conscient du passé historique du Rwanda qui guide le contexte particulier du pays. Il s’en explique par ces mots : « Nous avons eu une expérience malheureuse avec les médias, ce qui nous oblige à en tenir compte aujourd’hui. Il ne faut pas oublier qu’en 1994, les média ont participé activement au génocide perpétré contre les Tutsi en utilisant justement, cette liberté de presse et d’expression. Nous devons donc rester très vigilants, car la limite peut être facilement franchie ». Le Procureur fait ici allusion, notamment à la Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM) qui, des mois avant, mais également pendant tout le génocide, diffusait des messages de haine contre les Tutsi qu’ils appelaient les « cafards ». Cette radio donnait même des indications aux génocidaires en diffusant des listes de noms de « cafards » à éliminer.

SHYAKA a voulu souligné que le Rwanda a mis en oeuvre diverses réformes, dont la mise en place d’un mécanisme d’auto régulation via le « Rwanda Media Commission » qui a été créé en 2013. « Cette commission n’a aujourd’hui enregistré que 10% de plainte qui concernait les instances publiques », a voulu préciser le Procureur Général.

Pour ce qui concerne la Cour Pénale Internationale, BUSINGYE a répondu : « Nous ne sommes pas aveugle et nous soutenons la Cour Pénale Internationale par le biais de la Cour de Justice de l’Afrique de l’Est, la Cour International de Justice et le Tribunal Pénal International pour le Rwanda…nous sommes donc conscients de l’existence de la justice Internationale ».
Parallèlement, le Procureur Général a catégoriquement rejeté toutes les allégations de discrimination dont seraient victimes le groupe ethnique BATWA. « La nationalité du Rwanda est bien plus importante que la valeur ethnique ou racial. En 1994, une telle pensée ethnique nous a coûté un million de vie ».

http://www.newspress.fr/Communique_FR_292805_6304.aspx

Posté le 19/11/2015 par rwandaises.com