Au Nord Kivu, dans les territoires de Lubero et Walikale (Nord de la Ville de Goma), ces FDRL accentuent les interdictions imposées aux populations qui sont pratiquement prises en otages depuis le weekend dernier, rapporte Radio Okapi de ce 20 novembre 2015 qui cite une source de Baleusa.Un responsable d’une école de la région affirme aussi que toute communication téléphonique est prohibée à Buleusa, Bushalingwa, Kateku et Kanune.

 » Depuis qu’ils ont pris le contrôle de ces localités, les rebelles ont également interdit tout déplacement. Ils auraient établi le châtiment du fouet pour punir chaque habitant désobéissant à ces règles »,

rapportait alors Radio Okapi du 20 novembre citant les témoins vivants de la démesure de ces combattants rwandais qui n’ont rien oublié de leurs méthodes de châtiment incisif.

Depuis qu’elles occupent ces espaces, elles gèrent le pays parallèlement à l’administration congolaise en levant des taxes sur différentes marchandises.

Leur Porte-parole Fils Bazeye peut trouver que toute opération pour les déloger est une atteinte aux droits humains. Et puis, ce sont, d’après lui, d’ innocents réfugiés qui sont traqués ce 22 novembre 2015 par « les milices Mai Mai NDC Tcheka et Candayira (UPPDI- Union Patriotique pour la Défense des Innocents) avec le plein appui des Forces Rwandaises de Défense et certaines autorités locales congolaises. Les endroits ciblés sont RUSAMAMBO, BULEUSA, BUKUMBIRWA et KATIKU ».

Et pour le porte-parole de ce mouvement rwandais des FDLR qui ne sait pas se départir de l’idéologie ethnisante proche du génocide : « Cette situation (…) s’apparente à un nettoyage ethnique visant à tuer tous les réfugiés hutu rwandais et la population civile hutu de la RDC est inacceptable et doit cesser immédiatement ».

Un colonel des renseignements qui vient de se désolidariser de ces rebelles a confié à la presse rwandaise que les troupes Fdlr sont au nombre de 5.000 et que ces rebelles ont adopté une guerre assymétrique avec en plus l’occupation de terres pour paraître parfaitement citoyens congolais.

Pourtant ils sont décriés par les populations congolaises sur qui ils lèvent des taxes. La société civile congolaise a beau crier, il manque une réelle volonté politique de les déloger des espaces délaissés par les Congolais rwandophones en fuite au Rwanda et en Ouganda :

« Les groupes armés des FDLR règnent en maîtres incontestés sur de vastes étendues du Nord Kivu en RDC. Ils se déclarent, ils se proclament chefs du milieu. Ils se retournent contre la population civile. Ils pillent, massacrent, violent, tuent. Actuellement, ils se sont emportés sur plusieurs villages qui ont été incendiés en territoire de Masisi notamment. (…) Mais les FARDC, dans une période de crise avec le M23 ne sont pas capables de couvrir toutes les localités occupées par les groupes armés.
La RDC a des localités extrêmement enclavées. Ce sont ces milieux qui sont choisis par les groupes armés qui y règnent en maîtres. La population qui se retrouve dans des conditions particulièrement difficile face aux FDLR, face à l’absence des FARDC, se constitue en de petits groupes armés dit Groupes d’autodéfense populaire », déclarait en 2012 Thomas Daka MUITIE, Président de la Société Civile de la Province du Nord Kivu lors de la débâcle des M23 ces mutins congolais qui avaient occupé momentanément la ville de Goma.

Les Fdlr ne veulent pas disparaître : épouvantail politique
Depuis lors beaucoup de commandants de ce mouvement se sont désolidarisés et ont pris le chemin du retour pacifique au pays natal. Mais les déclarations intempestives de ce mouvement, le redéploiement spatial s’étendant jusqu’au Burundi voisin avec le troisième mandat de Nkurunziza contesté par la classe politique et le peuple burundais, tout ceci fait que ce mouvement pose comme un épouvantail politique et empêche la société politique rwandaise de dérouler ses couleurs démocratiques.
Beaucoup d’observateurs politiques rwandais comprennent parfaitement qu’avec une menace si petite ou faible soit-elle et qui n’est pas contrôlée étant hors des frontières, il est impossible de l’ignorer surtout pour une société qui sort d’un génocide perpétré par la structure dirigeante de ce mouvement.

Commission des exactions sur les Congolais et exigence d’un dialogue rwandais
Les Fdlr luttent pour l’occupation d’espaces riches en minerais. « Leurs stratégies consistent à amasser assez de richesses possibles pour éventuellement exiger des conditions de leur relocation ailleurs », a confié un observateur militaire qui comprend pourquoi, autant que le rapporte Koaci.com de ce 28 novembre « Les Fdlr, ont essayé de récupérer Buleusa, une zone en territoire de Walikale, perdue en début de semaine et actuellement contrôlée par les Maï-Maï NDC de Tabo Taberi Cheka. Les Maï-Maï, ont repoussé les combattants de Fdlr. Au bilan, l’on enregistre 7 morts chez les membres des Fdlr, ainsi que 4 civils tués et une douzaine de d’éléments ont été blessées côté Maï-Maï NDC ».

Et comme si cela est de leur droit de déloger des citoyens congolais de leur espace vital, ils vont diriger toutes les foudres sur l’armée rwandaise. Ah ! Celle-là doit être forte pour contourner les défenses de la monusco et des FARDC pour aller commettre des crimes dans le chef de ces Fdlr…

« Les FDLR appellent toutes les organisations humanitaires (Croix-Rouge, le HCR, etc.) de faire tout leur possible pour venir en aide à ces malheureuses populations, fournir un traitement médical, de la nourriture, de l’eau et un abri aux personnes déplacées.
Les FDLR exhortent la MONUSCO et les autorités de la RDC à protéger les réfugiés rwandais et la population civile congolaise qui sont sous la menace d’extermination »,
lit-on dans le Communiqué de La Forge Fils Bazeye, Porte parole des Fdlr. Il sait bien contourner la criminalité pour la faire endosser aux forces armées du Rwanda.

Dommage que les intérêts des uns et des autres dans cette région des Grands Lacs nuisent à la sécurité et la tranquillité des peuples qui ont la soif de dépasser la situation de pauvreté endémique.
Publié le 30-11-2015 – par ndj

http://fr.igihe.com/actualite/les-fdlr-au-nord-kivu-operent-en-pays-conquis.html

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