Arrêté en RD Congo après 19 années de cavale, le Rwandais Ladislas Ntaganzwa, qui avait rejoint la rébellion des FDLR, est soupçonné d’avoir été l’un des fers de lance du génocide dans la préfecture « rebelle » de Butare, en 1994. Historien et politologue, Jean-Paul Kimonyo – par ailleurs conseiller à la présidence rwandaise –, revient sur le rôle que Ntaganzwa est accusé d’avoir joué.
Son nom n’est pas aussi connu que celui des principaux organisateurs du génocide. Pourtant, Ladislas Ntaganzwa, l’ancien bourgmestre de Nyakizu, qui vient d’être arrêté en RDC, est soupçonné d’avoir été un protagoniste majeur, en 1994, du génocide des batutsi du Rwanda. Inculpé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), qui demande aujourd’hui qu’il soit extradé vers le Rwanda pour y être jugé, il figurait en outre sur la liste des fugitifs dont la capture est récompensée par les autorités américaines à hauteur de 5 millions de dollars.
Au moment où le génocide démarre, en 1994, la préfecture « rebelle » de Butare, au sud du pays, où se trouve Nyakizu, a un statut particulier. Parce qu’elle concentre une large population tutsi. Parce que l’organisation des milices Interahamwe et la présence de l’armée hutu y est moindre, et les tensions entre bahutu et bstutsi moins exacerbées. Pour toutes ces raisons, le génocide y débutera plus tardivement que dans le reste du pays.
Historien et politologue, Jean-Paul Kimonyo – par ailleurs conseiller à la présidence rwandaise –, est l’auteur d’un ouvrage de référence sur la mise en œuvre du génocide au niveau local, en particulier dans la préfecture de Butare, dont il est originaire : Rwanda, un génocide populaire (Karthala, 2008)*. Il revient pour Jeune Afrique sur les accusations qui pèsent sur Ladislas Ntaganzwa.
Post le 13/12/15 par rwandaises.com