Le Rwanda ne va pas envoyer ses soldats au Burundi car ce pays a besoin d’une intervention « politique », et non « militaire ».
Depuis plusieurs mois, le Rwanda est mis sous pression pour une éventuelle intervention militaire au Burundi. Le Président Paul KAGAME a fait savoir, lors d’une conférence de presse fin décembre dernier, que le Rwanda ne va pas envoyer ses soldats au Burundi car le problème n’est pas « militaire », mais bien « politique ».
L’Union Africaine a demandé au Président burundais, Pierre NKURUNZIZA d’accepter sur son territoire, les troupes d’intervention continentales composées de 5.000 hommes. Dans la mesure où les relations entre le Rwanda et le Burundi sont particulièrement complexes, le Rwanda a décidé de rester en dehors, et ne participera donc pas au processus enclenché par l’Union Africaine.
Le Rwanda héberge actuellement plus de 50% de tous les réfugiés burundais, avec un arrivage journalier de 300 nouveaux exilés. Le Président KAGAME a ensuite déclaré que la problématique du Burundi ne doit plus être seulement « la préoccupation du Rwanda », mais devient un problème International. Il a ajouté : « Ce n’est pas de la responsabilité du Rwanda de résoudre ces problèmes. Le Rwanda peut contribuer, mais le Rwanda n’est pas l’O.N.U. Le Burundi doit être maintenant une préoccupation mondiale ».
Le Chef d’État rwandais a ensuite répondu aux différentes questions des journalistes nationaux et internationaux présents à la conférence de presse. Lorsqu’il a été question des allégations sur le fait que la Rwanda soutiendrait les opposants au régime de Pierre Nkurunziza, le Président a répondu : « Le Rwanda n’a jamais suggéré au Burundi comment régler les problèmes internes à ce pays ».
Ensuite au sujet des accusations affirmant que le Rwanda recrutait auprès des réfugiés burundais pour qu’ils partent se battre sur leur terre, le Président a été très clair : « Ce raisonnement est enfantin, il y a une motivation politique derrière tout cela. Ils parlent des enfants soldats ainsi que des armes qui seraient distribuées, je n’ai jamais vu la moindre preuve de tout cela. Il y a beaucoup de politique politicienne, comme si tout cela pouvait fournir la moindre solution ».
Et de poursuivre : « Il y a des dizaines de réfugiés burundais ici présents, y compris des représentants du gouvernement, le fait qu’ils [les autorités burundaises, NDLR] ont un problème et qu’ils ne le voient pas, c’est peut-être là le principal problème ».
Même la Ministre des Affaires Étrangères, Louise MUSHIKIWABO avait soulevé la question lors d’un entretien avec le Président Kagame en soulignant que le leadership burundais doit cesser d’imputer ses problèmes aux autres.
Le Président KAGAME estime que l’intervention militaire de l’Union Africaine ne va pas résoudre le conflit burundais si les burundais eux-mêmes ne prennent pas conscience de leurs propres problèmes et c’est aussi pour cela que le Rwanda décline sa participation. « Le Rwanda a déployé des forces dans de nombreuses parties du monde, mais nous n’avons pas la capacité supplémentaire de nous imposer aux côté de gens qui ne nous désirent pas ».
A la question posée sur la possibilité de voir le Burundi comme un maillon faible, par lequel les rebelles du FDLR basés en RDC, pourraient attaquer le Rwanda, le Président a déclaré que cela ne pourra pas se produire, « le Rwanda a ses frontières bien gardées !».
Le Colonel Fulbert OKANDZA de la République Démocratique du Congo (RDC) a déclaré dernièrement : « Nous félicitons le Rwanda pour la manière avec laquelle le pays résout pacifiquement les questions frontalières ».
Dernièrement, les autorités rwandaises ont remis aux autorités chargées de l’Inspection des Frontières entre la RDC et ses voisins (EJVM, sigle en anglais), deux soldats appartenant aux FARDC (Forces de l’Armées de la RDC) qui s’étaient aventurés sur le territoire de la République du Rwanda.
Le Caporal Molanga Jean-Marie Éric et le Sergent Omal MUNTU Jean ont été arrêtés les 12 novembre et 25 décembre 2015, pour avoir pénétré illégalement au Rwanda, précisément à Rugerero et Gisenyi, district de RUBAVU, à l’Ouest du pays.
Ces soldats, comme d’autres auparavant, ont été interceptés alors qu’ils étaient habillés en civil et en état d’ivresse. Ils avaient désertés consciemment leur poste en RDC, pour aller boire un verre dans le pays voisin.
Les résidents des secteurs riverains du GOMA (RDC), se plaignent régulièrement du pillage de leurs cultures et de la disparition de certains bétails. Lorsque les riverains partent réclamer leurs vaches dans les camps de la RDC, ils parviennent à les récupérer moyennant le paiement d’une importante somme d’argent.
Lors de la réception de ces deux soldats, le Colonel Fulbert OKANDZA, Commandant de l’EJVM a déclaré : « Nous félicitons le Rwanda pour la manière avec laquelle le pays résout pacifiquement les questions frontalières ».
Quant aux deux soldats congolais, ils ont affirmé qu’ils ne connaissaient pas bien les démarcations frontalières : « Nous étions perplexes et dans l’incertitude à cause de la frontière qui n’était pas bien délimitée à cet endroit ». Ce à quoi a répondu le Colonel Fulbert OKANDZA : « Les FARDC devrait envisager une bonne identification de leurs propres frontières, sinon comment pouvez-vous prétendre protéger votre pays dont vous ne connaissez pas précisément les frontières ? »
Jusqu’à présent, ce ne sont pas moins de 20 soldats des FARDC, dont un Commandant, qui ont été arrêtés sur le territoire rwandais et reconduits vers la RDC.
http://www.newspress.fr/Communique_FR_293586_6304.aspx
Posté le 11/1/2016 par rwandaises.com