Le Rwanda a choisi le 1er février comme une journée de commémoration des héros rwandais. La date a été déplacée du 1er Octobre pour le 1er février. Pourtant le contenu ou la philosophie autour de cette journée est resté le même. On ne mêle pas organisation politique de la société et productivité matérielle.
On fête toujours le héros de la libération avec Fred Rwigema mais aussi des dignitaires des régimes passés dont Agathe Uwilingiyimana, Premier Ministre sous le règne du Gén.Juvénal Habyarimana (1973-1994) et génocidée avec toute sa famille pour s’être opposé à la ligne officielle du régime d’alors.
Il en va de même pour une autre figure historique rwandaise proéminente, le Roi Rudahigwa Clarles Léon Pierre. Ce monarque assassiné à Bujumbura alors qu’il était en partance aux Nations Unies à New York, est aussi un parfait symbole de l’indépendance et de l’équité et parité ethnique dans la gouvernance autant que l’avance rwandaise.com de juillet 2012 :
« On se rappellera longtemps de son initiative combien téméraire, en 1954, (IGABANA), une action totalement désarçonnante pour cette époque.
N’eût été sa fin tragique, qui sait où il nous aurait menés aujourd’hui ? Son sens d’équité au niveau de son peuple lui avait valu beaucoup d’inimitié au sein de la famille royale et surtout des colons belges. Pensez-vous que notre Roi, Mutara III, s’il n’avait été assassiné, aurait pu maintenir notre peuple plus uni ? il a toujours fait de son mieux pour endiguer les élans des quelques oppresseurs qu’il y avait, car il y en avait.
Sous son règne, plus d’un tier des sous-chefs étaient d’origine hutu.
Le croiriez-vous ? Si vous l’ignoriez, demandez-moi leurs noms et les chefferies qu’ils ont dirigé. Cela ne s’était jamais vu avant lui, dans de telles proportions. Qui nous l’a tué ? Pourquoi l’a-t-on tué ? Quel en étaitl’ enjeux réel ? En quoi faisait-il un obstacle à la tutelle belge et à l’Église catholique ? »
Politique oui, travail et productivité non !
On sens dans la ligne politique rwandaise sur le héroisme, un souci de dépassement de la question ethnique qui va avec la bonne gouvernance sociale rwandaise. Il est vrai qu’il y a de quoi, que les personnalités politiques soucieuses de brandir la carte ethnique hutu-tutsi pour se percher au pouvoir, mais la seule façon de vaincre cette dernière idéologie est de faire émerger les Stakhanov rwandais.
Aujourd’hui, la journée du héros rwandais va se dérouler au niveau de chaque petite entité administrative. De petits discours seront égrénés sur ces héros qui ont émaillé l’histoire du Rwanda. Sans plus ! et on se séparera. Pourtant en profondeur, si Rwigema a lancé une guerre de libération du Rwanda contre les régimes divisionnistes du Rwanda, on doit comprendre que pour éradiquer cette idéologie de l’ethnocentrisme et du régionalisme il faut de nouvelles valeurs basées sur l’émulation dans le travail.
D’autres repères culturels nécessaires au Rwanda : le stakhanovisme
Concrètement, si le régime actuel est chantre de la propriété privée, cela n’empêche pas qu’il peut récupérer le stakhanovisme soviétique, une idéologie d’émulation des travailleurs. « … on appelle stakhanovisme tout ce qui est fait pour accroître la productivité du travailleur au-delà de la moyenne et l’inciter à adhérer aux objectifs d’augmentation de la production, voire à s’identifier à son État. Le mot « stakhanoviste » peut également désigner une personne très efficace, volontaire et abattant une quantité de travail hors normes ».
Pourquoi la productivité du monde rural rwandais est-elle faible ? Quels sont les moyens de production modernes qui manquent pour que les fermiers rwandais puissent produire davantage et approvisionner ou créer beaucoup de milliers d’industries de transformation alimentaire à partir des produits de leurs fermes agricoles et d’élevage ?
Non ! La journée du héros rwandais du 1er février devrait être animmée dans ces petities entités de la base communautaire par des ingénieurs agronomes et vétérinaires et autres économistes agricoles pour que chaque fermier soit sérieusement conscientiser à revoir ses stratégies de production et à réfléchir sur ses défis.
Ces animateurs, bons pédagogues populaires feraient comprendre aux fermiers que tous leurs héros leur voulaient des changements sociaux et des conditions de production et de vie décentes.
Publié le 1er-02-2016 –‘ par Jovin Ndayishimiye
Posté le 04/02/2016 par rwandaises.com