Alors que la conférence de presse concernait les relations et la coopération entre les deux pays, la journaliste de RFI, a interpellé le Président TALON : « comme vous dites vouloir apprendre du modèle Rwandais, un adepte des reformes, approuvez-vous celle du troisième mandat? ». Le Président béninois s’est courtoisement efforcé de donner une explication dont la clarté et la simplicité étaient au-delà de la polémique. Il a terminé par cette conclusion : « Ce qui est pertinent aujourd’hui au Bénin ne l’est pas forcément en Chine, en Lybie, en Espagne ou au Rwanda ».De son côté, le Président KAGAME a fait part de sa réflexion ; « A cette question typique qui revient en boucle, peu importe la réponse donnée, permettez-moi de vous répondre ». Une réponse claire et sans détour : « Mais une chose est claire; nous autres Rwandais, … avons l’intention de nous gouverner nous-même. Et cela indépendamment de la bonne volonté venue de l’extérieur… Surtout que je me rends compte que ces apprentis sorcier ont des sérieux problèmes chez eux ces temps-ci. Quand vous gouvernez un pays de 60 million avec 12% d’opinion favorable et vous appelez cela démocratie ».
A juste raison d’ailleurs, la journaliste de RFI n’a pas insisté laissant l’assistance présente dans l’impression, et au-delà la conviction que son rôle se limitait à poser la question sans attendre les réponses, « le point de vue de l’autre » car seule la question importait !« Le Rwanda en 5 leçons »Après avoir découvert le Rwanda, j’étais impatient de partager autour de moi l’image réelle du pays. Malheureusement, je me suis heurté à chaque fois à des « sceptiques » qui ne voulaient rien entendre.
Le jour où j’ai pu avoir au bout du fil un « professionnel reconnu » de la presse parisienne, je me réjouissais d’enfin pouvoir débattre sur le Rwanda. Le résultat n’a pas été si différent, tous mes arguments étaient rejetés, avec un point de vue laissant place au débat mais la conversation s’est terminée sur une déception de plus, sauf que,…une demie heure plus tard, cette personne m’a rappelé et a entamé la conversation par ces mots : « …et si vous aviez raison ? ». Aujourd’hui, celui qui est devenu un ami, se trouve être un défenseur du Rwanda.
Cette tribune n’a d’autre vocation que d’inciter la curiosité de ceux qui ont la charge d’informer leurs lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs. Les journalistes auxquels je m’adresse aujourd’hui, les « non expérimentés », ne sont pas différents de mon interlocuteur parisien, ils sont certainement aussi intelligents et « ouverts » à s’informer en vue de bâtir leur propre opinion personnelle.
Et pour les autres, ceux qui systémiquement ternissent l’image du Rwanda, et je pense ici à certains média dont je conteste des reportages à sens uniques CANAL+, CHARLIE HEBDO, RFI et FRANCE 24 (*), je ne peux rien faire. Ce n’est pas qu’ils soient mal informés, je pense même tout le contraire, mais le parti pris parfois la stupéfaction d’une confusion sur le génocide entre les victimes et les bourreaux poursuit d’autres objectifs qui me dépassent. (*) Mon édito sur France 24 : « Que fait France 24 avec le Rwanda »« Le Rwanda en cinq leçons »…pour les « peu expérimentés »1) La colonisation :
Traditionnellement, la population rwandaise était structurée en trois grandes catégories, les éleveurs que l’on dénommait les « Tutsi », les agriculteurs appelés les « Hutu » et les artisans issus d’une population pygmée, les « Twa ». Ces trois « classes sociales » parlaient la même langue, partageaient la même religion, pouvaient se marier ensemble. Il était même possible de passer d’un clan à un autre, ce qui rend caduques, toutes ces théories « ethniques » développées par les colonisateurs de l’époque.Les Tutsi dominaient le Rwanda et leur chef était considéré comme le « Roi du Rwanda ». Les belges se sont appuyés sur eux pour mettre en place l’administration coloniale, tout en délaissant les « Hutu », ce qui provoqua une rupture plus importante entre les deux communautés.La rupture de cette cohésion sociale atteint son apogée lorsque les Tutsi commencent à revendiquer l’indépendance du Rwanda. Les colons belges changent alors d’alliance pour se tourner vers les « Hutu », qui n’hésiteront pas à prendre leurs revanches sur les Tutsi déchus.
En quelques années, les colons ont réussis à déstabiliser tout un peuple, au point de les amener dans des guerres fratricides incessantes.
2) L’exil des Tutsi :
La majorité Hutu prend le pouvoir avec le soutien des autorités coloniales et de l’Église catholique. En novembre 1959 éclate une guerre civile qui entraîne la fuite hors du pays de 300 000 Tutsi. Durant près de quarante ans, des centaines de milliers de Tutsi prennent le chemin de l’exil pour échapper aux exterminations répétées dont ils font l’objet.
Alors que les intentions génocidaires contre les Tutsi du pouvoir dirigé par le président Habyarimana , en place sont connues de la communauté internationale, la France continue de soutenir le gouvernement rwandais en fournissant des armes et en formant les militaires et les milices Interahamwe responsables des principaux massacres.
Cependant, à l’extérieur du pays, un mouvement armé se constitue en regroupant la communauté tutsi et certains Hutu modérés ayant fui le régime de Habyarimana, en un parti organisé ; le FPR bientôt dirigé par Paul Kagamé. Le génocide planifié est déclenché le 4 avril 1994, la machine à tuer se met en route et les massacres les plus atroces s’en suivent faisant 1.000.000 de morts en 100 jours. Les troupes de l’O.N.U. quittent le pays, la communauté internationale décide de ne pas intervenir où de façon si résiduelle qu’elle donne l’impression d’en être le spectateur. Les Tutsi sont abandonnés à leurs propres sorts. Leur seul salut venant des troupes du FPR composées majoritairement des Tutsi exilés et dirigées par Paul KAGAME.
3)L’opération Turquoise :
A Paris, dans le secret de l’Elysée, une trentaine de responsables politiques et militaires décident du sort du Rwanda. La France soutient depuis des années le pouvoir génocidaire et voit d’un mauvais oeil l’avancée déterminée du FPR.
L’Ambassade de France à Kigali, reçoit l’ordre de Paris de quitter les lieux dans des conditions dramatiques : Lors de l’évacuation de l’Ambassade de France à KIGALI, un tri ethnique est effectué sur la base des cartes d’identité et les employés et ouvriers Tutsi sont abandonnés sur place, aux mains des milices, alors que le personnel Hutu a été évacué en toute sécurité.
Afin d’avoir un meilleur contrôle de la situation sur place, la France qui mesure l’ampleur du désastre demande l’aval de l’O.N.U. pour déclencher une opération « humanitaire ». Mais un mélange des genres persiste entre des secours au Tutsi et l’assistance aux responsables gouvernementaux en fuite sous la pression des hommes de Paul KAGAME. Aucun des dirigeants pourtant- impliqués ne sera arrêté, ni même désarmé. Ils seront conduits à la frontière de la RDC, d’où ils seront extradées la plupart vers la France. Mi-juillet 1994, la France effectuera encore une livraison d’armes à GOMA(RDC) pour réarmer les troupes gouvernementales, espérant ainsi pouvoir renverser la situation au moment où Paul Kagamé fait son entrée dans Kigali.
La France a perdu une guerre tantôt nébuleuse tantôt sans détour face à celui qui va devenir un opposant déterminé. La situation diplomatique entre les 23 pays demeure tendue même si des pas ont été effectués par les présidents Sarkozy et Hollande.
4)L’ère KAGAME :
L’homme qui a libéré la communauté tutsie et avec elle la population Rwandaise, Paul KAGAME devient le dirigeant légitime du pays. Sa politique tournée vers l’unité et la réconciliation a porté ses fruits. C’est que Paul Kagamé est reconnu par ses pairs et par la communauté internationale, alors pourquoi certains médias persistent-ils à vouloir biaiser l’image de ce pays martyr et son Président ? Les vaincus d’une guerre sont rarement « bons joueurs ».
5)Pour ceux qui découvriraient le Rwanda j’ai repris quelques informations qui en disent long sur le travail titanesque entrepris, débouchant sur des résultats exceptionnels.
« Les Rwandais savent pourquoi ils tiennent tant à leur Président. En effet, les progrès de développement qui ont eu lieu sous la présidence de Paul Kagamé sont nombreux, et je n’en donnerai ici que quelques exemples :
– Le Rwanda occupe la 1ère place en termes de Progrès de Développement Humain sur les 25 dernières années, selon le dernier rapport (14 décembre 2015) des Nations Unies ;
– Le « World Economic Forum », dans son dernier rapport sur la bonne gouvernance mondiale, estime que le Rwanda est le 7ième pays le mieux géré de la Planète ;
-Le Rwanda est en 6ième position Mondiale pour l’égalité « homme / femme », selon le rapport du « Global Gender Gap Report ». Pour ce qui concerne l’implication de la femme dans la vie politique, le Rwanda occupe la 1ère place Mondiale avec 64% de femmes au Parlement ;
-Le Rwanda, classé par la Banque Mondiale 3ième pays du continent africain selon le rapport « DOING BUSINESS 2015 ».
Au-delà de ces reconnaissances internationales, le Président Paul Kagamé a réussi le difficile pari de la réconciliation nationale. Aujourd’hui, les rwandais bénéficient d’une sécurité sociale, d’un congé de maternité payé, d’une lutte anticorruption sévère, d’une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans, d’une sécurité absolue dans tout le pays, d’une propreté supérieure à la plupart des villes européennes, d’infrastructures médicales modernes, d’un réseau Internet 4G (fibre optique, etc.
6) « Laissez le Rwanda vivre sa reconstruction en paix ! »
…et prenez la peine de venir découvrir ce pays qui aujourd’hui, vous accueille « les bras grands ouverts ».
Mais attention, c’est un véritable choc qui vous attend lorsque vous serez témoin de cette magnifique leçon d’humanité que vous ne trouverez nulle part ailleurs. A peine plus de vingt ans après le chaos extrême, sous l’impulsion d’un Chef d’État visionnaire, c’est tout un peuple qui a construit sa réconciliation et son unité.
Sur place, vous ne trouverez pas une seule famille qui ne pleure pas ses morts. Les stigmates de l’horreur sont encore visibles dans leurs yeux humides de souvenirs. La plupart d’entre eux n’ont plus aucune famille, ni père, ni mère, ni frères, ni soeurs, ni oncle, ni tante…cela ne représente sur le papier que quelques mots alignés, mais dans la réalité c’est l’apocalypse journalier.
Tenant compte de ce qui précède, ces rwandais ont accepté la vision de leur Président pour conduire le pays sur la route de la réconciliation et de l’unité. Un objectif certainement « surhumain », mais ils l’ont fait !
Depuis la fin du génocide de 1994, ce pays connait la paix et la sécurité, deux points essentiels pour aborder le développement économique. Aujourd’hui, le monde entier reconnait le travail de titan du Président KAGAME et de son gouvernement, le soutien inconditionnel de son peuple (98%), le développement économique extraordinaire et la stabilité qui règne actuellement dans cette région du globe, pourtant tellement agitée.
Je ne peux m’empêcher de joindre un article paru dernièrement sur un site anglo-saxon. Vous constaterez un ton différent de ce que l’on peut lire chez certains média francophones.
Liste des dix pays les plus influents de l’Afrique (SUNDAY ADALAJA’BLOG)
RWANDA (8ième position)
Le sens unique de fierté nationale qu’affichent les Rwandais est vraiment impressionnant, le leadership et l’engagement pour la paix et le développement manifesté par le président Kagame et son gouvernement puissant, sont le moteur qui déplace ce pays vers l’avant. Tout citoyen du Rwanda peut être extrêmement fier de son pays, devenu l’une des plus grandes réussites de développement dans le monde d’aujourd’hui, et ceci contre toute attente imaginable.
Et comment cela a pu être possible? Parce que les Rwandais ont choisi l’amour sur la peur, l’espoir sur le désespoir, le pardon et la réconciliation sur la vengeance et la violence, le progrès et le développement sur la corruption et la futilité. Voilà précisément pourquoi le monde aime tant le Rwanda, et pourquoi nous parlons de ce pays avec une telle passion et conviction quand nous encourageons tout le monde à visiter ce lieu fascinant…, même s’il n’y a jamais qu’un seul endroit à découvrir dans une vie en dehors de son pays d’origine, ce devrait être le Rwanda – parce qu’on ne s’y trompe pas, le Rwanda va changer votre vie.
(*)Je fais référence ici à la collection d’ouvrage « pour les nuls » qui s’adressent en réalité à divers utilisateurs « non expérimentés ».
Alain Billen
http://www.newspress.fr/Communique_FR_298737_6325.aspx
Posté le 26/09/2016 par rwandaises.com